En août 2019, Fiona Kolbinger, une cycliste allemande, remportait au scratch l’une des courses de vélo d’ultra endurance les plus mythiques qui soit, la Transcontinental Race. Un exploit retentissant, sur ce parcours de 4 000 km depuis la côte bulgare jusqu’en Bretagne, qui confirme une fois de plus les capacités extraordinaires des athlètes féminins dans ce type d’épreuve.
Passionnée de vélo et de musique classique, cette chercheuse en oncologie pédiatrique signe une performance qui fera date, alors même qu’elle ne pratique ce sport que de façon amateur. Partie le 27 juillet de Burgas au large de la mer Noire, avec 263 autres concurrents, elle a atteint Brest après 10 jours 2 heures et 48 minutes.
Le parcours qui se dressait devant elle était pourtant gargantuesque : une traversée de l’Europe sur plus de 4 000 km en passant donc par la Bulgarie, la Serbie, la Croatie, la Slovénie, la Suisse, la France ainsi que de rapides passages en Autriche et en Italie. Les concurrents devaient obligatoirement rejoindre quatre points de contrôle sur leur parcours. Pour ce qui est de leur itinéraire exact, c’est à la libre appréciation de chacun. L’épreuve se déroulant en autonomie complète, sans assistance mécanique ni logistique.
Un rythme effréné et une très bonne gestion
La jeune femme de 24 ans a bâti cet exploit sur une régularité rare : entre 17 et 20 heures de vélo par jour, pour avaler plus de 350 km quotidiens. Le reste du temps, celle qui est originaire de Dresde, se reposait (un peu). Difficile pour ses adversaires de suivre ce rythme rapide et régulier, sans éclat, mais surtout sans défaillance.
Des réactions enthousiastes
On sentait l’exploit venir ces derniers jours, et la toile s’est enflammée pour la championne allemande. Quelques jours après la fin du Tour de France, l’épreuve la plus connue du cyclisme mondial, qui avait fait polémique sur la place des femmes dans le monde du vélo, le résultat de la Transcontinental Race prouve, s’il était encore nécessaire, que ce sport est aussi féminin que masculin.
Pas une première
Si la performance reste incroyable, ce n’est pas la première fois que l’on voit une femme s’imposer devant les hommes sur une épreuve d’ultra endurance. Déjà en 2016, l’Américaine Lael Wilcox avait remporté la TransAmerica (une course à pied de 6 8000 km traversant les États-Unis). En trail, on se souvient également de la victoire de Corinne Favre sur la CCC, l’épreuve de 100 km pendant l’UTMB, en 2006, lors de la première édition. De quoi reconsidérer – enfin! – les performances des athlètes féminines.
Article initialement publié le 9 août 2019, mis à jour le 25 décembre 2019.
Photo d'en-tête : © Transcontinental Race- Thèmes :
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