Surnommé le « sprinter de l’Everest », Marc Batard, alpiniste français célèbre pour son ascension du toit du monde en solitaire, sans oxygène, en moins de 24 heures – record vieux d’une trentaine d’années qui figure toujours dans le « Guinness Book » – est aujourd’hui à Katmandou, au Népal, au cœur des montagnes de sa jeunesse où nous l’avons interviewé. Son objectif ? Retourner sur au sommet de l’Everest, à 70 ans et sans oxygène, mais, cette fois, via la variante de la voie normale qu’il a ouverte en 2021. Pourtant, entre peinture, projets pour accompagner les jeunes en montagne et pour lutter contre l’homophobie, il ne se contente pas de collectionner les records. Rencontre avec écorché qui a fait de l’altitude un nouveau départ. « J’ai commencé l’alpinisme vers 17-18 ans, dans les Pyrénées. J’ai fait mes premiers sommets dans l’Oisans, à Chamonix et mon premier 8 000 au Pakistan, avec le Gasherbrum II (8 035 m). Plus tard, j’ai été le premier Français à réaliser un 8 000 en hiver, le Dhaulagiri (8 167 m). Le Sherpa avec qui j’étais ne voulait pas le faire à la journée – l’habitude, c’était trois jours. J’ai réussi à le convaincre de le faire en deux et c’est là que j’ai compris que ça aurait été possible à la journée. C’est comme ça que j’ai eu l’idée d’aller faire l’Everest en moins de 24h, en 1988 ». Ce premier 8000, le Gasherbrum II, lui vaut toutefois une immense déception. Marc, alors le plus jeune au monde à monter à cette altitude sans oxygène, va interrompre sa course aux quatorze sommets de plus de 8 000 mètres, en raison d’un conflit avec le meilleur alpiniste de l’époque, Yannick Seigneur [sur ce point Marc Batard souhaite rester discret et éviter de ressasser le passé] : « J’avais 23 ans, j’étais un peu naïf, je pensais que tous les alpinistes étaient purs comme la montagne. Mais il était malhonnête. J’ai été…
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