Le documentaire « Surf Cuba » met en lumière une réalité oubliée : sur l’île, le sport a longtemps été illégal et est aujourd’hui encore à peine toléré par les autorités. Pourtant une petite communauté de surfeurs locaux se démène pour découvrir des spots et tailler une véritable place à la discipline. Ici, les planches sont faites à base de vieux frigos et on sillonne le pays à six dans une voiture : bienvenue à Cuba, où les habitants ont pris l’habitude de ne plus considérer les problèmes, mais plutôt leurs solutions.
« Surf Cuba », produit par The Locals Project, n’est que le dernier-né d’une série de documentaires issus de différents réalisateurs mettant en lumière le combat quotidien des surfeurs cubains pour exercer leur passion. En avril dernier, « Ola Cubana » rappelait déjà que le pays aux 11,5 millions d’habitants ne compte que 150 surfeurs qui doivent lutter pour pratiquer leur discipline…. Deux ans auparavant, des voix s’élevaient autour d’une pétition pour que le surf soit totalement légalisé et prenne sa place légitime au panthéon des sports cubains. Sans résultat à ce jour : si les surfeurs espéraient pouvoir concourir aux JO en 2020 sous le drapeau banc, bleu et rouge, ils en ont été pour leurs frais.
La question des eaux reste sensible dans un pays où nombreux sont ceux qui ont tenté de gagner la Floride par la mer pour échapper au régime en place ces cinquante dernières années. Mais les choses changent, surtout depuis 2016, année de la mort de Fidel Castro et de la visite de Barack Obama. Le pays ne cesse de s’ouvrir et le surf finira par suivre, veulent croire ses aficionados cubains. Parmi eux, Frank Gonzalez Guerra et Yaya Gurrero sont considérés comme les plus grands riders de l’île. La World Surf League a consacré un épisode de sa série « Transformed » en août dernier à ces lutteurs dont le combat ne fait que commencer.
Photo d'en-tête : The Locals Project- Thèmes :
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