Après « Demain » – César du documentaire 2016, 1,1 million d’entrées en salle – le militant écologiste, cofondateur du mouvement Colibris, revient sur son thème de prédilection, l’environnement, avec une série-documentaire intitulée “Un Monde Nouveau”. Écrite et racontée par Cyril Dion, réalisée par Thierry Robert, cette enquête en trois volets de 52 minutes questionne les raisons de notre échec à lutter contre le dérèglement climatique, s’intéresse aux mouvements de résistance et part à la rencontre de celles et de ceux qui font concrètement bouger les choses, à l’échelle d’une région ou d’un pays. Un documentaire qui montre des solutions, des histoires qui font du bien.
Le 2 décembre 2015, sortait le documentaire « Demain », coréalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent. Distribué dans 30 pays, inspirateur de milliers de projets, le quotidien Le Monde le qualifiera de « phénomène de société ». Suite à la publication d’une étude qui annonçait la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, les deux réalisateurs Cyril partaient enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Durant leur voyage, ils rencontraient les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, commençait alors à émerger ce que pourrait être le monde de demain. Une approche qui, lors de sa sortie en salle, va parler à 1,1 millions de spectateurs et lui vaudra de décrocher le César du documentaire en 2016.
Pour Cyril Dion, c’est l’aboutissement d’un long parcours, avec comme dates clefs 2007, la création avec Pierre Rabhi et quelques amis du Mouvement Colibris. Il passera les premières années à construire le mouvement, définir sa stratégie, constituer une équipe, lever des fonds… Il dirigera l’organisation pendant près de 7 ans, jusqu’en août 2013, où il démissionnera pour se consacrer au film « Demain ». Entre temps, certains se souviendront qu’en 2012, il cofondait le magazine Kaizen dont il sera directeur de la rédaction jusqu’en avril 2014. Dans la foulée de « Demain », il sortira « Animal », en 2021. Un film traitant de notre relation avec le reste du vivant et de l’effondrement de la biodiversité qui, sans atteindre l’impact de son film précédent, rencontrera un grand succès, sera sélectionné au Festival de Cannes et nommé aux Césars. Une nouvelle étape dans la trajectoire cinématographique d’un Cyril Dion qui préparait en parallèle un projet bien différent, coécrit par Valérie Rossellini – coautrice de « Irrespirable. des villes au bord de l’asphyxie (ARTE), et réalisé par Thierry Robert, auquel on doit de nombreux documentaires engagés, notamment « On a marché sous le Pôle« , film multiprimé.
« Un nouveau monde » est en effet un documentaire en trois volets de 52 minutes, auquel la chaîne ARTE va consacrer une soirée spéciale le 15 novembre. Mais cette longue enquête est d’ores et déjà disponible en accès libre sur le site d’ARTE. Il aura fallu pas moins de cinq ans pour que ce tournage, bouleversé par la pandémie, aboutisse et que les trois films voient le jour. Tourné dans quinze pays, il fait intervenir dix-huit spécialistes, scientifiques, associations, journalistes et simples citoyens.
Le premier volet est intitulé « Résister » : face à la crise climatique, Cyril Dion parcourt le monde à la rencontre de personnes qui proposent de réinventer notre société. Parmi eux, le climatologue Christophe Cassou explique comment, avec l’aide des supercalculateurs de Météo France, il parvient à mesurer les évolutions du climat et modéliser les bouleversements climatiques qui commencent à secouer notre planète. Dans le deuxième volet, « S’adapter », ce sont le survivaliste John Ramey et le collapsologue Pablo Servigne qui prennent la parole. Enfin, dans le troisième, « Régénérer » des experts travaillant sur le terrain, tels que Felix Finkbeiner de Plant for the planet, mouvement visant à restaurer les écosystèmes ou encore Catherine Lovelock, biologiste de la School of biological sciences university of Queensland, attelée à la restauration des mangroves, fournissent des éléments de réponses.
« Dans la continuité des précédents films qui alertaient et présentaient les défis à relever, cette collection de trois films doit constituer un outil pédagogique international en présentant des solutions réelles qui existent et fonctionnent déjà. Un monde nouveau est un monde d’espoir ! » explique la production sur la plateforme de financement participatif mise en place pour financer la postproduction de ce projet très lourd. A son lancement, l’objectif minimum pour que le triptyque voit le jour était de 50 000 euros. A l’heure où nous bouclons cet article, il atteint 135 425 euros. De quoi envisager les avant-premières et débats autour du film en attendant d’atteindre les 150 000 euros, somme qui permettra d’envisager une diffusion internationale. Au regard du succès rencontré par « Demain », nul doute que les trois volets très fouillés d’« Un nouveau monde », y trouveront, là aussi, une large écoute. Car, face à un avenir assombri par la crise climatique ils esquissent un nouveau récit, celui d’un monde plus juste et plus écologique.
Résister
S’adapter
Régénérer
Photo d'en-tête : Le Cinquième Rêve- Thèmes :
- Environnement
- Films