Coup de théâtre aujourd’hui. Suite aux vives réactions soulevées par sa décision de débarquer Clarisse Crémer, la navigatrice qui devait défendre ses couleurs sur le prochain Vendée Globe, la Banque populaire vient d’annoncer ce vendredi 17 février qu’elle se retirait tout simplement de ce projet.
Empêtrée dans le « Clarisse gate », une affaire dont elle avait sous-estimé l’impact, la Banque Populaire vient finalement de décider de se désengager du Vendée Globe 2024. A la surprise générale. Il lui aura fallu deux semaines pour essayer de trouver une issue au scandale soulevé par sa décision de laisser à quai Clarisse Crémer après sa maternité. Une « solution » qui ne satisfera sans doute pas complètement la navigatrice, mais qui montre combien ont joué les soutiens dont la jeune femme, révélation du dernier Vendée Globe, a bénéficié notamment dans le monde de la voile. Tant de la part de ses collègues féminines que masculins.
Au départ du prochain tour du monde en solitaire, en 2024, il n’y aura donc ni Clarisse Crémer, détentrice du dernier record féminin de la course, ni son remplaçant pressenti, Nicolas Lunven, qui avait pris sa relève sur l’Imoca de la Banque populaire lors de son congé maternité. Car, explique le communiqué publié aujourd’hui par Banque Populaire, les « conditions ne sont plus réunies pour pouvoir aborder sereinement le Vendée Globe ».
La banque fait donc un mea culpa pour le moins maladroit, mais affirme dans son communiqué qu’elle « continuera d’accompagner partout en France les clubs, les écoles, les équipes de France de voile et son Team de course au large sur tous les océans du monde.» Ajoutant qu’elle « poursuivra activement son implication dans les travaux qui permettent de faire progresser la place des femmes dans le sport et notamment dans la course au large. ».
🔵 Banque Populaire se retire du Vendée Globe 2024 et réaffirme son engagement dans la voile.
— Voile Banque Populaire (@VoileBanquePop) February 17, 2023
Lire le communiqué de presse : https://t.co/BpoFfLdHsF
On suivra donc de près les actions concrètes que le sponsor ne manquera pas de mettre en œuvre en faveur des femmes ! De même il sera intéressant de voir comment va réagir la Fédération française de voile. Car si Clarisse se retrouve aujourd’hui sans sponsor, c’est suite à une modification du règlement de la course. « Finisheuse » du dernier Vendée Globe, le règlement de la précédente édition l’y aurait qualifié automatiquement. Or le nouveau règlement stipule que les skippers doivent désormais obtenir des points en participant à des courses du circuit Imoca entre l’hiver 2021 et l’été 2024 afin de faire partie des 40 qualifiés. Pas de chance, Clarisse avait eu la mauvaise idée de faire une pause bébé et de donner naissance à une petite fille en novembre 2022. De fait écartée d’un certain nombre d’épreuves qualificatives, la navigatrice – qui pouvait pourtant encore compter sur deux saisons complètes et quatre transatlantiques pour revenir au niveau et gagner ses « milles » – s’était vue lâchée par son sponsor, la Banque populaire décidant de ne pas prendre le risque de non-qualification… et de changer de skipper.
Photo d'en-tête : Pierre Bouras- Thèmes :
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