Annoncées depuis hier, mercredi 1er janvier, des détections d’icebergs ont été confirmées sur le parcours du Vendée Globe, au nord de la Zone d’Exclusion Antarctique, par l’entreprise à mission CLS qui mobilise satellites et experts pour surveiller les glaces depuis l’espace. Les skippers ont été prévenus par la direction de l’épreuve qui suit attentivement la situation afin d’en informer les 35 équipages encore en lice. Explications par Fabien Delahaye, adjoint à la direction du Vendée Globe.
A ce jour, trois skippers ont vu les icebergs détectés depuis l’espace entre hier soir et tôt ce jeudi. A savoir : Sébastien Marsset (FOUSSIER) à 18h15 UTC, Éric Bellion (STAND AS ONE – Altavia) à 20h UTC le 01/01/2025 et Conrad Colman (MS Amlin) à 01h05 UTC le 02/01/2025, informe la direction du Vendée Globe dans un communiqué diffusé aujourd’hui. Un événement marquant quand sait que le dernier marin à avoir aperçu un iceberg sur le parcours du Vendée Globe est la skipper Samantha Davies, en 2008.
« Mobilisée 24/7, l’équipe de direction de course se coordonne avec les experts de CLS – Collecte Localisation Satellites, partenaire de longue date de la course – pour assurer un relais constant aux marins et veiller à leur sécurité. Sa surveillance se poursuit et se poursuivra jusqu’aux derniers concurrents », est-il précisé.
Très vigilante, la direction de la course précise que ce matin, le groupe de Tanguy Le Turquais (Lazare, 21e) à Conrad Colman (MS Amlin, 29e) était encore concerné par des détections confirmées. Ces derniers naviguent dans une zone proche de la Zone d’Exclusion Antarctique à l’approche de la latitude du point Némo. « Cette zone – définie pour empêcher les skippers de s’approcher trop près des icebergs – bénéficie d’une surveillance de pointe grâce à l’expertise de ses équipes et aux données collectées par satellites. » apprend-on. Or, selon les organisateurs du Vendée Globe, qui surveillent les marins en continu, deux détections d’icebergs concernant le groupe cité précédemment sont aujourd’hui confirmées au-delà des limites de la ZEA.
Qu’est-ce que la ZEA définie ? Comment se déroule la surveillance ? Explications de Fabien Delahaye, adjoint à la direction de course.
« La Zone d’Exclusion Antarctique est mise en place avec CLS avant le départ. Elle est évolutive en fonction des réceptions des images satellites réalisées par l’entreprise à mission pendant la course, au fur et à mesure de l’avancement de la flotte. Ces images ont des résolutions plus ou moins élevées. Elles sont d’abord assez larges et si il y a le moindre doute, on affine avec des images plus précises. On peut faire évoluer les points de la ZEA dans une limite de 30° de longitude par rapport au premier concurrent. À partir du moment où les premiers concurrents sont passés, on ne peut plus modifier le parcours, car ce dernier doit être le même pour tous les skippers. »
Les icebergs pouvant bouger entre les premiers et le reste de la flotte. Quid des concurrents suivants ? « À partir du moment où les premiers sont passés, on ne peut plus revenir en arrière et modifier la Zone d’Exclusion. Ce qu’on fait, ce sont des “ice reports”. Avec CLS, on continue de réaliser des images satellites régulièrement, notamment pour suivre les icebergs que l’on avait identifiés sous la ZEA au moment de sa définition. Au besoin, on communique les informations aux marins, individuellement. », précise Fabien Delahaye.
Un suivi précieux pour les navigateurs encore dans la course. Notamment Guirec Soudée,
Le témoignage de Guirec Soudée
Le skipper de Freelance.com n’est pas épargné par les difficultés. Parmi ces soucis, des icebergs « assez balèzes » qu’il a lui aussi repérés. « Je suis assez focus sur mon radar et ma cartographie », assurait-il mercredi dans un communiqué. « Il y a des copains qui ont envoyé une photo d’iceberg, précise-t-il. J’avançais à 18-20 nœuds avec des pointes au-dessus donc j’ai ralenti la cadence. C’est un peu stressant quand même ! » Guirec sait les dommages que ça peut entraîner en cas de collision : il l’a lui-même vécu pendant son premier tour du monde avec « « Monique. « Je me suis déjà pris de la glace à 4 à 5 nœuds avec un bateau en acier et ce n’était pas très agréable. Alors avec un bateau en carbone, je préfère ne pas y penser ! » Pour y faire face, il sort « toutes les 20 minutes à l’extérieur ».
Photo d'en-tête : Vendée Globe / Imo Foussier- Thèmes :
- Vendée Globe
- Voile