Il l’a fait ! 82 sommets, 75 344 mètres de dénivelé et 1 206 kilomètres (à pied et à vélo) plus tard, le Catalan vient de boucler l’un des plus gros projets de sa carrière… en seulement 19 jours. De quoi détrôner les guides italiens Franco Nicolini et Diego Giovannini qui avaient, en 2008, gravi les 82 « 4 000 » en 60 jours. Un temps de référence auxquels les meilleurs alpinistes s’étaient frottés, Ueli Steck en tête, sans succès… jusqu’à l’arrivée de Kilian Jornet qui s’est octroyé au-delà du record, le luxe de diviser par trois l’ancien chrono.
On savait que Kilian Jornet était sur le point de boucler son projet « Alpine Connections ». C’est désormais chose faite. Puisque le Catalan vient tout juste d’annoncer avoir gravi l’intégralité des 82 sommets de plus de 4 000 mètres d’altitude. Un projet qu’il a bouclé aux côtés de Benjamin Védrines et Mathéo Jacquemoud avec l’ascension de la Barre des Écrins (4 102 m) et le Dôme de Neige des Écrins (4 015 m).
« C’est l’une des choses les plus difficiles que j’aie jamais réalisées »
Et quand on regarde l’intégralité du périple, les chiffres donnent le vertige. 1 206 kilomètres, 75 344 D+ et 82 sommets de plus de 4 000 mètres d’altitude. Lunaire ! Si bien qu’au fil de ses partages, on ne pouvait que s’interroger. Mais il est déjà là ? Comment est-ce possible ? Ce sont bien les statistiques que Kilian Jornet partageait étape après étape sur ses réseaux sociaux.
De quoi littéralement pulvériser le record déjà très solide des guides italiens Franco Nicolini et Diego Giovannini, datant de 2008. Ces derniers détenaient jusqu’à présent le record de vitesse sur les 82 « 4 000 » en ne les reliant qu’à la force de leurs jambes, à pied ou à vélo, en 60 jours. Soit trois fois plus lentement que Kilian Jornet !
Mais pour le Catalan, « Alpine Connections », c’est bien plus qu’une simple performance. Ce projet réunit une itinérance en montagne, comme l’an passé dans les Pyrénées, et le dépassement de soi. C’est aussi pour lui l’occasion de rendre hommage à ses mentors, notamment à son compagnon de cordée Ueli Steck (aka la machine suisse qui avait réalisé les 82 « 4 000 » en 62 jours) en tête.
S’ajoute à cela un aspect scientifique, une équipe de chercheurs spécialisés dans le domaine du sommeil l’ayant suivi sur ce projet. Le tout partagé avec des amis, Vivian Bruchez, Mathéo Jacquemoud et Benjamin Védrines notamment.
« Ce projet a été incroyable ; je pense que c’est l’une des choses les plus difficiles que j’aie jamais réalisées, tant sur le plan physique et technique que sur le plan mental. Devoir rester dans un état de concentration totale pendant 20 jours demande beaucoup d’énergie, mais c’est extraordinaire » a-t-il expliqué peu de temps après sa dernière ascension dans les Écrins. « Je me souviens de tous les levers et couchers de soleil et de tous les amis qui m’ont accompagné dans les montagnes. Je suis très heureux et fier de ce que nous avons accompli au cours des trois dernières semaines. Maintenant, il est temps de se reposer et d’assimiler tout ce qui s’est passé, car je pense qu’il me faudra un certain temps pour l’apprécier à sa juste valeur ».
Photo d'en-tête : Nick Danielson- Thèmes :
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