Elles sont ingénieure, prof de yoga ou médecin mais toutes ont une même passion : la montagne, sous toutes ses formes. Alpinisme, escalade, cascade de glace ou rando, les filles du Groupe Féminin de Haute Montagne ont soif d’aller plus loin. Cet été, c’est en Suisse qu’elles sont parties pour réaliser leur projet de fin d’apprentissage afin d’acquérir une autonomie complète dans toutes les disciplines de montagne. Une façon très concrète de promouvoir l’alpinisme au féminin, soutenue par Whympr, l’appli utilisée par le groupe pour préparer ses sorties.
« Les cordées comptent encore trop peu de femmes, et moins encore au niveau de l’encadrement, et c’est vraiment dommage », explique Marie Janin, coach montagne, spécialisée en gestion des émotions, vice-présidente du CAF Chamonix et membre du Groupe Féminin de Haute Montagne de la Fédération Française des Club Alpins et de Montagne (FFCAM) pour la région Auvergne/Rhône-Alpes. Un groupe de huit filles sélectionnées sur la base d’un dossier présentant leurs expériences, d’un entretien, de tests sur le terrain, mais aussi pour leur complémentarité techniques et personnelles. Car au cours des deux ans que dure cette formation très complète délivrée par des guides de haute montagne, elles vont partager de nombreuses expériences souvent éprouvantes avant d’acquérir une autonomie complète dans toutes les disciplines. De l’alpinisme au ski de randonnée, en passant par la cascade de glace et l’escalade.
« Si c’est un mec qui mène, certaines vont hésiter »
A l’issue de ces 24 mois, elles ne seront pas guides, mais elles vont pouvoir encadrer en club dans ces diverses disciplines et inciter plus de femmes encore à franchir le pas et à les rejoindre en montagne. « Voir une femme mener une cordée va rassurer une autre femme. Si c’est un mec qui mène, certaines ne vont pas forcément y aller, pensant qu’elles n’ont pas le niveau. Si, c’est une femme, comme elle, elle réalise qu’elle peut tenir la longueur de la course, au même niveau qu’un garçon. Notre rôle est de les aider à croire en elles », explique Marie qui milite activement pour plus de mixité dans la pratique. « Il nous faut inverser la tendance », poursuit-elle. « Si pour une femme être encadrée par un homme peut conduire à repousser ses limites, ce qui est un bon point, être encadrée par une autre femme peut aussi être un gage de sécurité supplémentaire pour certaines. Les femmes ont tendance à être moins dans la compétition et pourront gagner en confiance dès lors qu’une autre femme, bien formée bien sûr, la conduira », explique Marie.
Un message qui semble être de plus en plus entendu, si l’on en juge par le nombre croissant de femmes postulant à chaque session. « La prochaine devrait démarrer au printemps 2021 », précise Marie, « et entre le bouche à oreille, les réseaux sociaux et l’influence de guides telles que Marion Poitevin, qui ont fait beaucoup avancer les choses au niveau de la parité hommes femmes dans les cordées, les candidates ne devrait pas manquer. Le profil des alpinistes retenues semble refléter assez bien la réalité de la montagne. Notre groupe compte près de la moitié d’ingénieures, médecins ou chercheurs, des professions où l’on accorde beaucoup d’importance à la rigueur et à la connaissance du matériel.
Bernina : un projet assez complexe à monter
Ainsi en juillet dernier, pour notre semaine d’alpinisme dans le massif de la Bernina, en Suisse, où nous attendait de nombreux sommets de plus de 3500 mètres d’altitude, dont le point culminant, le Piz Bernina ( 4048 m), nous avons utilisé un certain nombre d’outils, notamment l’appli Whympr que j’ai découverte à son lancement en 2019 ; la lecture du terrain est mon point fort dans le groupe, alors que je suis loin d’être la meilleure en escalade ! L’appli a pour objectif de devenir l’application communautaire de référence du milieu outdoor, elle propose quantité de services nécessaires pour préparer et partager ses sorties en montagne. J’avoue qu’elle nous a pas mal aidées pour la planification d’un projet rendu plus complexe aux vues de la situation sanitaire.
A la base, nous devions aller en Géorgie, mais vu le contexte, nous avons dû revoir nos plans et chercher quelque chose d’accessible, avec des courses intéressantes, assez engagées, et des secours pas trop éloignés, en cas de problème. D’où Bernina, pas trop loin et en même temps, très dépaysant. L’appli nous a permis de nous situer sur le massif pour faire le premier tri.
Pour être le moins impactées possible par les restrictions, nous avons choisi d’effectuer une partie du parcours en autonomie complète, avec nuitées en bivouac, souvent en haute altitude. L’idée sur cette épreuve de longue durée était de consolider et d’approfondir nos connaissances, de préparer et de gérer des courses dans un massif que nous ne connaissions pas, de prévoir et d’organiser la logistique liée aux bivouacs et aux journées organisées en autonomie complète, encadrées par deux guides de haute montagne qui connaissent bien le GFHM, Sébastien Escande et Maxime Fiorani.
Des retours récents sur les courses, c’est précieux
A ce niveau, les performances de chaque outil comptent. En ce qui concerne Whympr, je dois dire que le tracking fonctionne pas mal. J’ai bien apprécié aussi de pouvoir faire des filtres sur une carte pour dégager les courses en fonctions des disciplines et des niveaux de difficulté. C’est une des fonctions que nous avons le plus utilisée, sans parler bien sûr de la météo, même si j’ai déjà deux ou trois applis sur mon téléphone. Bien aussi, le mode avion, pour économiser ta batterie, capital en autonomie quasi complète pendant une semaine. Enfin l’appli est plutôt intuitive et … jolie. Les photos, les détails des courses, ça donne envie. Et tous les retours des courses des gens sont top. J’utilise encore des applis comme « Camp to Camp », mais les retours sont assez vieux. Là, on est plus en temps réel, c’est important car ça évolue vite en montagne, compte tenu du changement climatique. Du coup bien sûr, on a documenté Whympr avec nos courses dans le massif de Bernina. Ce n’était pas fait. C’est dans l’esprit de la communauté. »
L’application Whympr est disponible sur iOS et Android en version gratuite ou sur abonnement. Trouvez aussi plus d’information sur l’app sur www.whympr.com.
Photo d'en-tête : GFHM / Maxime Fiorani