Bingo pour la marque canadienne ! En recrutant le Français Martin Kern elle fait entrer dans son écurie un des athlètes les plus prometteurs du moment, mais aussi un ingénieur très exigeant. En quelques mois, ce perfectionniste n’a pas chômé, mettant à rude épreuve les nouveautés de la marque.
Tout juste rentré des montagnes de l’Utah, aux États-Unis, où Arc’teryx organisait une réunion de tous ses athlètes, Martin Kern, 31 ans, reprend ses marques près de Grenoble, où il réside désormais. Le traileur français a un parcours atypique : ingénieur de formation, il a découvert le trail sur le tard, il y a quelques années à Toulouse, alors qu’il entrait dans le monde du travail. « J’ai fait pas mal d’athlétisme pendant ma jeunesse, et puis un jour, l’appel de la montagne a été trop fort ». C’est sur les pics de l’Ariège, dans les Pyrénées, qu’il a fait ses premières armes. « Très vite, j’ai voulu aller voir ce qu’il y avait derrière les cols. Le travail me prenait beaucoup de temps, mais j’avais attrapé le virus ».
Puis, souhaitant changer d’air, Martin s’envole vers la Nouvelle-Zélande. Pendant un mois et demi, en attendant de trouver un emploi, il s’occupe en allant arpenter les sentiers de son port de chute, baskets aux pieds. Il enfile ensuite les dossards sur les courses les plus réputées de la région. En 2017, il remporte la Northburn 100 et bat le record de cette épreuve de 160 km et 10 000 m de dénivelé, considérée comme la plus dure d’Océanie. Il comprend alors que sur un « ultra », il peut jouer devant, avec les meilleurs.
« Le milieu du trail reste assez précaire pour un athlète élite »
Retour en France en décembre 2018, du côté de Vallouise dans les Écrins. L’envie de se consacrer pleinement à sa pratique et de faire une pause après des années de travail très intenses, le conduisent alors à prendre une année sabbatique. « Je voulais voir ce dont j’étais capable en mettant toutes les chances de mon côté au niveau sportif. C’était un choix difficile d’un point de vue financier, mais je ne voulais pas laisser passer ma chance ».
Bien que de plus en plus médiatisé, le milieu du trail reste assez précaire lorsque l’on est un athlète élite. « Si l’on excepte Kilian (Jornet, ndlr), François (D’Haene, ndlr) et quelques autres, il y a finalement très peu de traileurs qui tirent des revenus suffisants pour vivre de leur sport ». Avoir un partenaire est donc essentiel, et c’est dans cette perspective qu’il décide de contacter Arc’teryx, qu’il suit depuis longtemps. Il n’a fallu que quelques semaines pour que l’union se fasse d’autant que la marque s’apprêtait alors à développer sa gamme trail running. Ce qui n’était pas pour déplaire à Martin, ingénieur passionné par le développement de produits. Il découvre alors de l’intérieur le quotidien des athlètes de la marque.
Très vite, il en teste les nouveautés. Notamment les Norvan LD 2 chaussures dont la sortie est prévue en 2020, qu’il porte, lui, lors du Grand Raid de la Réunion fin octobre. Mais aussi une veste, la Norvan SL Insulated, conçue dans une membrane imperméable, la « Shakedry », une technologie conçue par Gore-Tex. « Portée pour la première fois pendant la première vague de froid de septembre sur une sortie en Chartreuse, il constate qu’elle assure lorsque les températures chutent. Mais comme pour la plupart des traileurs, c’est surtout la respirabilité qui l’intéresse. Des vestes, il en a vu passer beaucoup. « On parle souvent de veste ‘imper-respirante’, mais dans les faits, quand on les met, on est trempé par la transpiration », explique-t-il. « On étouffe. Ici, c’est tout le contraire. »
L’athlète est notamment enthousiasmé par certaines nouveautés proposées par Arc’teryx, surtout par des chaussures qui sortiront en 2020, les Norvan LD 2. « Pour de la longue distance, je n’ai jamais vu une chaussure qui proposait un tel compromis entre confort et performance ». C’est le modèle qu’il avait aux pieds lors du Grand Raid de la Réunion fin octobre. « C’est simple, je n’ai pas changé de chaussures de toute la course ». Mais plus encore que les chaussures, c’est une veste qui l’a séduit, la Norvan SL Insulated, qui le suit depuis quelques mois maintenant.
UTMB, 6000D … la Norman SL Insulate soumise à rude épreuve
Pour préparer l’UTMB 2019, qui était l’un de ses gros objectifs de l’année – il finira aux portes du top 10, à la 12e place – il participe à une course historique du circuit français, la 6000D, à La Plagne. « La météo au départ était déjà compliquée, il pleuvait, il y avait du vent ». Il avait pris avec lui la version « été », construite exactement sur le même modèle, un peu plus légère. « Pendant la montée, je l’ai rapidement mise, contrairement à mes concurrents du jour. Plus on grimpait, plus les conditions se dégradaient. Au sommet, c’était l’enfer, il faisait très froid, il pleuvait des trombes d’eau ». En 8ème position, la victoire ne semble pas à sa portée. Pourtant, il remonte un à un ses adversaires dans la descente, et remporte l’épreuve. « Avant la redescente je n’y croyais pas du tout. Pourtant même si j’avais eu du mal dans la montée, je me sentais encore bien, je n’avais pas attrapé froid, je n’étais pas congelé par l’humidité ».
Avec l’arrivée de l’automne et la chute des températures, Martin étend le test à ses autres pratiques. Les traileurs sont très souvent adeptes de plusieurs sports outdoor, lui non plus n’échappe pas à la règle. « Le trail est le sport que je pratique en compétition, mais je suis avant tout un passionné de montagne. Je fais beaucoup de vélo, de la grimpe, un peu d’alpinisme, pas mal de ski de randonnée aussi. Je recherche donc des produits polyvalents ». Soumise à ces épreuves, la Norvan SL Insulated ne le déçoit pas, au contraire.
En 2020, son programme devrait être une nouvelle fois chargé. De belles classiques en France et à l’étranger, un projet personnel soutenu par Arc’teryx en juillet, et beaucoup de kilomètres sur les sentiers. « Je vais chercher un boulot, malgré les contraintes logistiques que ça engage, je pense que je m’y retrouve mieux avec cet équilibre travail-sport de haut niveau ». Une chose est sûre, le virus n’est pas près de le quitter.
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