« Performer sur tous les terrains, et sur du long », la team Arc’teryx avait des idées bien arrêtées sur la chaussure idéale. Après des milliers d’heures en laboratoire d’essais et autant sur les sentiers, les athlètes de la firme canadienne ont aujourd’hui au pied sa dernière création. Un modèle doté d’un rocker favorisant la propulsion, une nouveauté pour la marque, qui devrait changer la donne sur les podiums des grands rendez-vous du trail, explique Kat Drew, la très discrète ultratraileuse canadienne qui, avec son compatriote Adam Campbell, athlète accompli en trail comme en skimo, a géré d’une main de fer les tests sur le terrain, en étroite collaboration avec les traileurs européens de la marque, notamment Henriette Albon.
Après s’être imposé en trois décennies dans l’univers de l’outdoor pour sa qualité et son style, notamment pour ses vestes, Arc’teryx passe à la vitesse supérieure sur la chaussure cette saison avec pas moins de trois modèles innovants. La Vertex Alpine, une chaussure d’approche technique, disponible en version Gore-Tex. La Kragg, pour la marche d’approche rapide et la récupération après l’escalade. Et surtout la Sylan, première chaussure de la marque dotée d’un rocker favorisant la propulsion et l’élan vers l’avant, sur des terrains plats comme sur les plus accidentés.
Un modèle innovant, orienté course, annoncé comme versatile et très rapide. En clair, la réponse aux exigences des athlètes de la marque. Européens en tête. A commencer bien sûr par le Français Martin Kern, 2e au MIUT 115 cette année. Mais aussi la Suédoise Johanna Astrom, incontournable depuis 2018 dans l’univers de la Vertical race comme du Skyrunning. Et surtout la Norvégienne Henriette Albon, à laquelle on doit notamment une impressionnante série de FKT.
Deux athlètes très impliquées dans le développement de ce produit, depuis leur conception jusqu’aux tests sur le terrain, sous la direction de la traileuse canadienne Kat Drew, une passionnée doublée d’une perfectionniste. De quoi la désigner d’office pour travailler avec Adam Campbell. Si ce dernier se concentre sur la gestion de la team et le marketing, ce sont les tests des chaussures qui la passionnent, elle. La recherche de l’équilibre parfait entre légèreté, durabilité, confort, accroche tous terrains et vitesse. La quadrature du cercle. Un créneau occupé par quelques grands noms du trails qu’Arc’teryx attaque aujourd’hui frontalement, à la demande de ses athlètes.
« Ils ont rapidement compris ce que nous, les athlètes, nous cherchions »
C’est donc en étroite collaboration avec les coureurs et tout particulièrement Henriette Albon que Kat Drew a travaillé pour mettre au point la Sylan. « L’équipe européenne de trail a rencontré pour la première fois les concepteurs de chaussures en juin 2022 », explique la Norvégienne. « Nous leur avons expliqué ce qu’il nous fallait pour les courses ultra longues, rapides et compétitives auxquelles nous participons en Europe. Ovi Garcia (VP Footwear) et Kat Drew ont rapidement compris ce que nous recherchions. Ils ont commencé à élaborer des croquis. Et au cours des mois suivants, nous avons échangé des idées. Quelques mois plus tard, nous avons reçu le premier prototype. Il ne ressemblait en rien à la chaussure stylée que nous avons aujourd’hui, mais il nous a tout de même permis de réaliser des tests importants sur les sentiers. Nous avons rapidement réalisé que les concepteurs avaient fait du bon travail en donnant vie à ce qui, au départ, n’était qu’une vague idée de chaussure !
A nous ensuite de faire autant de kilomètres que possible avec les prototypes, de noter régulièrement nos réactions en ligne et de communiquer toutes nos idées ou problèmes directement aux concepteurs. À ce stade du processus de développement, nous avons surtout testé la durabilité et souligné les points de frottement. Dix mois après nos première discussions avec les concepteurs, nous avons finalement reçu un produit plus fini. Le fait de pouvoir fouler la ligne de départ avec une chaussure que nous avons contribué à développer nous a procuré un réel sentiment d’appartenance à l’équipe d’Arc’teryx. Je suis vraiment fière de ce que nous sommes parvenus à réaliser en si peu de temps. Mais aujourd’hui encore, nous continuons de discuter avec les concepteurs pour voir si nous pourrions encore l’améliorer sur d’infimes détails ».
« Notre objectif, assurer sur tous les sentiers, singletrack, rapide, dirt/gravel »
Concrètement, où et comment a été testée la Sylan ? Principalement sur trois sites, explique Henriette. « En Norvège (Romsdalen) où Johanna [Åström] et moi sommes basés », dit-elle – une région que toutes deux connaissent bien, la Sylan lui doit d’ailleurs son nom, inspiré de la chaîne de montagnes courant le long de la Suède et de la Norvège. « Mais aussi à Gran Canaria, lors d’un stage d’entraînement, et en France à l’occasion là aussi d’un stage d’entraînement mais aussi d’une course », ajoute-t-elle. « Les surfaces allaient du tapis roulant à la route, en passant par divers sentiers (singletrack, rapide, dirt/gravel) et des zones enneigées. C’est exactement ce que nous avions à l’esprit lors du développement de la chaussure.
Nous avons également fait des tests en montée et surtout en descente, car nous voulions une chaussure qui nous protège bien lorsque nous donnons le maximum en compétition. Le rocker propulsif est sans aucun doute l’élément principal que, dès le départ, nous avions mis en avant. Car nous avons besoin d’assurer en descente. La protection offerte par la semelle intermédiaire nous tenait également à cœur. Les sentiers sur lesquels nous courons sont souvent accidentés, sur de longues distances et quantité de descentes, c’est source de blessures pour nous. Fort heureusement, les concepteurs ont réussi à maîtriser ces deux paramètres dès le départ ». Et ce en temps record, ce qui n’est pas pour déplaire à Arc’teryx.
Parmi les atouts de la marque, Ovi Garcia, un ex de chez Nike
Présente sur le marché du trail depuis 2015, la marque affiche en effet aujourd’hui la ferme intention de s’y tailler la part du lion. Et vite. Pour ce faire, elle s’est dotée de grands moyens : une équipe dédiée et un bureau de la chaussure à Portland, dans son fief de la côte ouest. Ambitieux mais pas kamikaze quand on sait qu’Ovi Garcia, qui a travaillé chez Nike pendant 15 ans, a rejoint Arc’teryx en tant que vice-président de la division chaussures en 2021.
« Le niveau du trail ne cesse de monter. La technologie évolue aussi. Arc’teryx se devait d’être présent sur ce marché », dit-elle. « Les traileurs ont besoin d’une vitesse énergique et d’une propulsion vers l’avant, mais pas au détriment de la précision ni des sensations », explique Kat Drew. « Sur le sentier, ils ont aussi besoin d’être protégés pour éviter les chocs et la fatigue tout en conservant une bonne sensation au sol pour un meilleur contrôle sur les terrains techniques. Essentiel également, que le talon reste bien en place et que les orteils ne soient pas malmenés. D’où une box protectrice assurant stabilité et protection, sans pour autant ruiner l’impulsion que vous recherchez sur du long, voire du très long ».
« On fait la différence en vitesse sur les sentiers techniques »
Résultat : une chaussure (en version en Gore-Tex aussi) privilégiant la vitesse sur les sentiers techniques, par tous les temps. Un rocker favorisant la propulsion. Une semelle intermédiaire InFuse, une matière légère et ultraréactive composée d’EVA et de polyoléfine. De quoi optimiser le rebond et l’absorption des chocs. Des crampons de 6 mm pour un grip en toute confiance. Une semelle externe adhérente Vibram Megagrip intègrant la technologie Litebase pour gagner en légèreté sans sacrifier la performance. Une chaussure enveloppant précisément le pied, dont le collier en mesh empêche l’infiltration de débris.
« Avec la Sylan, on va faire la différence », est convaincue Kat. Notamment sur le terrain de la vitesse, mais aussi de la durabilité. Un paramètre que la marque ne cesse de travailler. Si la tige composée de fils de nylon recyclé est déjà sans PFC, le collier en mesh est fabriqué à partir de polyester recyclé, la membrane Gore-Tex sera elle aussi sans PFC. « Comme toutes les membranes Gore-Tex des chaussures Arc’teryx à partir de l’automne 2024 », explique Josh Herr, senior director, Global Footwear Design. Et de préciser « Nous concevons des produits qui durent et qui n’ont pas besoin d’être remplacés ».
Pour en savoir plus sur la Sylan, visitez arcteryx.com.
Photo d'en-tête : Arc'teryx- Thèmes :
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