Jusqu’où aller pour poster un film de 48 secondes et faire le buzz ? C’est la question que l’on peut se poser en voyant la vidéo de Harry Shimmin, touriste britannique pris dans une énorme avalanche alors qu’il faisait du trekking au Kirghizistan. Plutôt que de se mettre à l’abri, il a tout filmé. Résultat : 920K vues en 48h sur son compte Instagram. Et des interviews payantes.
Après les selfies mortels, dernière photo avant la chute fatale dans le vide, ou comment gratter son quart d’heure de gloire et gagner bêtement son passeport pour l’éternité, voici les vidéos sous avalanche.
Ce week-end, Harry Shimmin, randonneur britannique parti dans le massif du Tian Shan, aussi appelées « Montagnes célestes », au Kirghizistan, s’est ainsi filmé alors qu’il était pris sous une énorme avalanche. Le glissement, provoqué par l’effondrement d’un glacier, a projeté une masse de roches et de la glace dans le ravin, avant de se déverser sur le flanc de la falaise où il se tenait, téléphone à la main.
« Je prenais des photos, quand j’ai entendu le bruit de la glace qui craquait derrière moi », explique-t-il dans son post. « J’étais là depuis quelques minutes déjà, et je savais qu’il y avait un endroit où m’abriter, juste à côté de moi ». Mais plutôt que de chercher à s’y refugier, Harry Shimmin ne bouge pas d’un pouce et filme l’avalanche jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’à quelques mètres de lui. Publié sur Instagram, sa vidéo devient rapidement virale : pas moins de 920 milles vues en 48 heures.
Contacté par Outside, le randonneur raconte qu’il participait ce jour-là une visite guidée du massif aux côtés de huit Britanniques et d’un Américain, mais qu’au moment de la prise de vue était séparé du groupe. Dans la vidéo, on peut l’entendre crier « Oh mon Dieu, oh mon Dieu », alors qu’un énorme mur de neige et de glace se dirige vers lui. À la dernière seconde, il s’abrite quand même derrière une paroi rocheuse, sa caméra capture alors des images de neige et de glace déferlant au-dessus de sa tête. « Derrière le rocher, c’était comme être à l’intérieur d’un blizzard », dit-il. « Une fois l’avalanche passée, j’ai eu une sacrée montée d’adrénaline. Mais je n’étais couvert que d’une petite couche de neige, sans aucune égratignure. »
D’autres membres de son groupe n’ont pas eu cette chance. Deux d’entre eux ont été blessés. Une Américaine a subi une profonde entaille et a dû être transportée à cheval pendant trois heures jusqu’à un centre médical voisin avant d’être rapatriée aux Etats-Unis.
Dès le lundi matin, sa vidéo avait été visionnée 540 000 fois avant d’atteindre les 920 000 vues à l’heure où nous bouclons cet article. De quoi lui attirer l’attention des médias, si nombreux, a-t-il expliqué à Outside, que désormais… il faisait payer ses interviews.
« Je suis parfaitement conscient d’avoir pris un gros risque », raconte Harry Shimmin. « J’avais le sentiment de contrôler la situation, mais lorsque la neige a commencé à déferler et que tout est devenu sombre / et plus difficile de respirer [sic], j’étais à bout de nerfs. J’ai pensé que je pouvais mourir. »
De nombreux effondrements sont recensés chaque année dans la région où s’est produit cette avalanche, mais très rarement d’une aussi grande intensité. Harry Shimmin aura donc eu beaucoup de chance. Espérons qu’il ne fera pas d’émule.
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