Ville finaliste hier des « Wellbeing Cities Awards 2020 », Bordeaux sort victorieuse de la catégorie « nature et biodiversité », face à trois autres métropoles européennes. Son argument choc : un budget participatif de 2,5 millions d’euros alloué pour 41 projets durables. De quoi s’imposer parmi les villes où on vit le mieux au monde, aux côtés des autres lauréates comme Curridabat (Costa Rica), Buenos Aires ou New York.
Le prix « Wellbeing Cities » est décerné chaque année depuis 2018 aux villes qui présentent une politique favorable au bien-être urbain. Cinq catégories sont représentées : « Construire une économie dynamique », « Donner la priorité au bien-être urbain », « Planification pour une meilleure santé urbaine », « Soutenir la cohésion des communautés » et « Nature et biodiversitée », dans laquelle Bordeaux a remporté la première place hier, mardi 15 septembre. Une catégorie qui a particulièrement retenu notre attention.
Catégorie « nature et biodiversité »
Bordeaux, championne de l’écologie
C’est grâce à son projet de budget participatif durable que Bordeaux vient d’être élue meilleure ville du monde dans la catégorie « nature et biodiversité ». Et l’arrivée à la tête de la mairie de Pierre Hurmic n’y est pas pour rien. Son élection, en juin dernier, avait déjà fait réagir la France sur la montée des maires verts dans les métropoles françaises. Élaborer un budget participatif durable faisait partie de ses plans depuis 2019 – un projet qui alloue aujourd’hui 2,5 millions d’euros à 41 projets choisis par les Bordelais.
Une victoire gratifiante, mais finalement pas si surprenante, puisque la ville avait déjà remporté en 2019 le prix du budget participatif durable, remis par l’Observatoire international de la démocrate participative (OIDP). La ville vise d’ailleurs la certification ISO 20121 labellisée « Destination Internationale Responsable » pour promouvoir un tourisme éco-responsable.
En lice dans la catégorie « nature et biodiversité », d’autres grandes villes européennes se sont néanmoins démarquées en arrivant jusqu’en finale :
Braga (Portugal), renaturaliser la rivière Este
L’objectif de son programme était de réhabiliter le fleuve Este (Rio Este) et son écosystème en transformant le paysage riverain et sensibiliser la population.
Florence (Italie), la « Green Smart City »
Le projet « Green Smart City » prévoit de développer des espaces publics « propices à la santé », favoriser une mobilité urbaine « intermodale, intégrée, efficace et accessible à tous », et encourager l’économie circulaire.
Nottingham (Royaume-Uni), objectif neutralité carbone 2028
L’initiative se déroule en deux parties. La première, établir une charte de la neutralité carbone pour définir une stratégie « fondamentale et globale définissant les actions à entreprendre ». La deuxième, établir un plan de « tâches spécifiques pour une décarbonisation accélérée avec des calendriers fixes ».
Catégorie « donner la priorité au bien-être urbain »
D’autres projets ont le mérite d’avoir autant de visibilité que la catégorie précédente par leur similarité écologique et sociale. Pour la plupart à portée de main en Europe, leurs programmes présentés en compétition ont de quoi susciter l’inspiration.
Curridabat (Costa Rica), n°1 de la résilience
Curridabat a remporté le premier prix de la catégorie « donner la priorité au bien-être urbain » grâce à son projet « Sweet City », un programme qui vise à rétablir l’équilibre entre la nature et la population locale – et ainsi renforcer la biodiversité de la ville. Les instigateurs de ce projet se sont concentrés sur les insectes pollinisateurs, en particulier les abeilles indigènes « qui sont au centre de l’aménagement urbain ». L’objectif est donc de reconsidérer l’espace de Curridabat pour améliorer la vie de ces pollinisateurs, dans cette ville où l’urbanisme devient abondant.
Edimbourg (Royaume-Uni), ville neutre en carbone en 2030
Edimbourg tend à devenir une ville plus verte en neutralisant son bilan carbone d’ici 2030. « Un programme de travail transversal ambitieux qui portera sur des projets dans quatre secteurs clés : les bâtiments domestiques, publics et commerciaux, l’industrie et les transports. »
Glasgow (Royaume-Uni), lieu prospère
« Le programme « Lieux prospères » travaille avec les quartiers urbains pour soutenir leur sentiment de valeur, d’implication, d’autonomie et de fierté. Il est conçu pour créer une dynamique grâce à des facteurs de bien-être, afin que les gens s’engagent et s’épanouissent dans des lieux où règne une pauvreté persistante ». Aujourd’hui, la ville compte une dizaine de communautés bénéficiant de ce programme, comptant chacune en moyenne 10 000 habitants.
Tirana (Albanie), agir pour une ville plus verte
Transformer Tirana en ville verte, c’est réinventer « un mode de vie sain et de haute qualité qui utilise intelligemment ses ressources ». Les défis environnementaux de la ville se concentrent sur les questions de « l’utilisation des sols, de la mobilité et des transports, des déchets solides, de l’eau, de l’énergie, des bâtiments et de l’adaptation au changement climatique. »
Ces récompenses ont été attribuées par un jury composé de Joan Clos, ancien maire de Barcelone et ancien directeur exécutif de l’ONU-Habitat ; Robin Chase, femme d’affaire fondatrice de la société d’autopartage Zipcar ; Thakur Singh Powdyel, ex ministre de l’éducation au Bhoutan.
On y trouve aussi Donald Shoup, professeur au département d’urbanisme de l’Université de Los Angeles (UCLA) ; Renato Galliano, directeur du département de l’économie urbaine et du travail à Milan ; et enfin Lucinda Hartley, fondatrice de Neighbourlytics, dispositif permettant de calculer l’empreinte numérique des villes, via les réseaux sociaux.
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Photo d'en-tête : Teddy Verneuil - @lezbroz office du tourisme de Bdx- Thèmes :
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