Nos téléphones sont équipés de technologies suffisantes pour être des outils formidables pour immortaliser nos aventures. Mais pour passer au niveau supérieur et se différencier sur Instagram, mieux vaut investir dans un véritable appareil photo et se doter de quelques notions de postproduction. Boîtiers, objectifs, Photoshop et le reste, voici nos conseils pour donner un vernis pro à vos clichés et vidéos.
Rester modeste
Un appareil dernier cri muni de toutes les options ne vous mènera nulle part ni vous ne connaissez pas les bases de la photographie. Rien de mieux que de tout reprendre à zéro en passant par l’argentique en mode manuel, avec une pellicule 36 poses. Vitesse d’obturation, ouverture du diaphragme, réglage des ISO et choix de l’objectif : vous apprendrez comment les différents réglages influent sur la composition d’une photo, que ce soit son exposition, son cadrage ou encore sa profondeur de champ. Ces vieux appareils et les 36 poses limitent les tentatives hasardeuses que nous autorisent les appareils numériques et leurs cartes mémoire exponentielles. Un cadrage raté, une lumière mal évaluée et votre tirage sera bon pour la poubelle… C’est dans l’adversité qu’on en apprend le plus !
Achetez un Pentax K-1000 d’occasion, une pellicule, et cherchez si la mairie ou des associations de votre ville proposent des cours d’argentique. Pas besoin de s’embarquer pour de longs mois d’apprentissage, quelques cours suffiront à connaître les bases. Si vous ne voulez ou ne pouvez pas vous déplacer, il existe même des cours en ligne via webcam.
Le boitier
Deux questions à se poser : capteur plein format ou APS-C ? Appareil réflex ou hybride (mirrorless) ? Pendant longtemps, les capteurs plein format étaient réservés aux boitiers dits pro et semi-pro, tandis que les seconds équipaient ceux destinés au grand public. Avec la démocratisation du matériel photo, le prix des boitiers plein capteur a beaucoup baissé et cela peut valoir la peine de se poser la question. Mais plein format ou APS-C, ça correspond à quoi au juste ?
Côté capteur :
Plein format et APS-C sont des tailles de capteur. La pellicule « petit format » de 24x36mm (de proportions 3/2), aussi appelée « 35 mm », la plus populaire, était devenue le standard sur les reflex argentiques. Mais c’eut été trop simple que le numérique lui emboîte le pas ! Il existe aujourd’hui des capteurs de taille différentes, notamment les deux sur lesquels nous allons nous pencher.
Plein format : de 24x36mm, équivalents en dimension aux pellicules, une taille bien plus grande que les autres appareils numériques. Grâce à sa surface largement supérieure, les photos prises ont un nombre de pixels beaucoup plus élevé, offrant une plus grande résolution d’image. La sensibilité, la dynamique et la profondeur de champ sont également meilleures.
APS-C : un capteur d’assez grande taille mais plus petit que le plein format, présent sur des reflex de l’entrée de gamme au haut de gamme.
Lequel choisir ? Un débutant n’aura aucun avantage à investir dans un plein format, l’APS-C sera largement suffisant, moins cher, et capable de prendre d’excellentes photos, sans parler de la vidéo.
Reflex ou hybride ?
Un reflex utilise un viseur optique qui affiche la scène cadrée au travers de l’objectif par le biais d’un miroir et d’un prisme de visée. Le miroir est disposé dans la chambre reflex devant le capteur, il transmet l’image en provenance de l’objectif au prisme et au verre de visée. Lors du déclenchement, le miroir se relève pendant le temps de pose pour permettre à la lumière d’atteindre le capteur. Une fois l’exposition terminée le miroir retombe en produisant le bruit caractéristique des réflex.
Un appareil sans miroir ne peut renvoyer l’image au prisme puis au viseur. La visée est effectuée par un système électronique qui récupère le signal du capteur image et l’envoie à l’écran de visualisation faisant office de viseur par le biais d’un système de lentilles.
Si vous hésitez, optez pour le sans miroir. Le but est que cet appareil vous accompagne dans vos aventures, pas qu’il vous handicape : le réflex sera toujours plus lourd et plus gros, et l’hybride vous offrira quand même une excellente qualité de photo. Côté appareil, Sony propose deux hybrides convaincants, le A7SII et le A7RII, qui ont un excellent autofocus, sont très performants en lumière basse et font des vidéos plus que correctes (entre 1300 et 1900 euros). Si vous ne voulez pas investir autant, un Sony Alpha 6300 d’occasion (environ 600 euros) fera parfaitement l’affaire, d’autant qu’il tourne d’excellentes vidéos en 4K. Avec un peu plus de budget, choisissez la version plus récente a6400 (entre 800 et 1100 euros).
Si la qualité de l’image est évidemment le critère principal, l’étanchéité ou une connectivité Wifi sont de bons bonus pour qui veut prendre des photos en pleine nature et partager le contenu de son appareil sans avoir à transférer les photos sur son ordinateur puis à nouveau sur son téléphone.
Les objectifs
Beaucoup de personnes n’enlèvent jamais l’objectif qui était fixé à leur boitier le jour de l’achat. Pour débuter ce n’est pas un problème, mais vous vous améliorerez aussi en investissant dans une bonne optique. Il est plus judicieux de dépenser son argent dans de bons objectifs que dans un boîtier, car la qualité de l’optique peut faire une différence significative. Si vous achetez un boîtier, mieux vaut le prendre nu qu’avec de mauvais objectifs, et s’en acheter de meilleurs plus tard.
Les objectifs étant spécifiques à chaque marque, vous vous engagerez au long cours avec celle que vous aurez choisi. Cela dit, la monture Sony E permet d’adapter des optiques de différentes marques, une autre des raisons pour lesquelles leur a300 peut être un bon appareil pour débuter.
Autre choix à faire : zoom ou focale fixe. Cette dernière vous obligera à vous déplacer selon le plan que vous souhaitez. Son avantage : elle offre une plus grand ouverture et un meilleur indice de lumination (IL), évitant de monter trop haut en sensibilité et limitant le bruit disgracieux. Autre intérêt : son prix réduit.
Le choix des objectifs dépend ensuite du type de photo et de vidéo que vous souhaitez faire. Exemple pour le boîtier a300 de Sony :
Côté zoom, le Sony 18-105- F4 (environ 500 euros) est un excellent passe-partout, des paysages de déserts aux portraits de vos amis. Pour des besoins plus particuliers, le grand-angle Sigma 16mm 1.4 (environ 400 euros) vous permettra de photographier la voie lactée ou encore le fond d’un canyon.
Pour commencer simple, achetez un 35 ou un 50mm, comme le Sony 35mm 1.8. Vous pourrez faire de la belle photo avec un objet léger et facile à transporter.
Accessoires
Transport
Vous pouvez toujours emballer votre appareil et ses objectifs dans des vêtements au milieu de votre valise, mais sachez que vous prenez un risque. Il existe de nombreuses protections pour transporter le matériel, à tous les prix. Un bon sac laissera de la place pour y glisser, en plus du boîtier et des objectifs dans leur compartiments protégés, un sous-vêtement, des snacks et de l’eau.
Le sac à dos Thule Enroute Backpack Camera est une excellente option, son extérieur nylon permettant de garder l’intérieur au sec. Son accès latéral est très pratique pour accéder très rapidement à l’appareil quand la possibilité de la photo parfaite se présente.
Trépieds
Les trépieds sont une vraie plaie à transporter. Le Joby Gorillapod 3K Kit est en revanche pratique, léger, avec des pieds flexibles.
Pour la vidéo, tournez-vous vers les grimbals (des poignées à gyroscopes sur 3 axes qui permettent de stabiliser l’appareil et de produire des travellings aux images fluides, comme une steadycam). Le stabilisateur DJI Ronin SC (359 euros) est conçu pour les petits hybrides sans miroir et offre un mode selfie très pratique.
Postproduction
En photo et en vidéo, la prise d’image n’est qu’une étape du boulot. Tout commence vraiment quand vous êtes devant vos 3 000 photos ou vos dizaines d’heures de rushes en vous demandant comment gérer tout ça. Adobe Creative Cloud propose un abonnement mensuel à 11,99 euros qui vous donne accès à Photoshop et Lightroom, pas besoin de plus d’outils tant que vous êtes débutant. Vous pourrez organiser vos photos dans Lightroom et faire de rapides retouches, avant de plonger dans Photoshop pour un travail d’édition plus en profondeur.
Pour le montage vidéo, les utilisateurs Mac feront bien de débuter sur iMovie. C’est gratuit et simple d’utilisation. Côté PC ou pour ceux qui ont déjà de bonnes notions de montage, ajoutez l’option Premiere Pro à votre abonnement Adobe.
Photo d'en-tête : AleksandarNakic/iStock- Thèmes :
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