Le chemin vers l’autonomie en montagne est un long apprentissage des techniques de progression, de sécurité et de gestion des risques. Avec l’expérience, on apprend à analyser les conditions, à choisir son itinéraire et anticiper les dangers. Griller ces étapes, c’est jouer avec la chance. Et c’est précisément ce dont Yannick Emery, jeune photographe-voyageur, a manqué avec son meilleur ami, pris dans une avalanche il y a quelques années. Si l’issue fut heureuse pour eux, revenir en montagne ne se fera pas sans une meilleure connaissance du milieu et sans une confiance retrouvée. Lorsqu’il découvre le Basecamp de The North Face de Chamonix – une expérience en haute-montagne ouverte aux passionnés de tous niveaux désireux de progresser vers l’autonomie – l’occasion est trop belle. Apprendre auprès de guides reconnus et des athlètes de la marque, pour un ticket d’entrée ridicule, c’est unique. De retour du dernier Winter Basecamp, il nous raconte son expérience vécue il y a quelques jours seulement.
À 30 ans, Yannick Emery fait partie de la nouvelle génération de photographes-voyageurs. Épris de liberté, il parcourt le monde en quête d’aventuress et de rencontre dans les zones les plus reculées. Appareil photo à la main, il documente ses voyages depuis ses 16 ans, d’abord pour lui et ses proches, avant de faire de la photographie son métier. Après une formation en digital marketing à Genève, il fait ses armes chez Red Bull en tant que spécialiste des réseaux sociaux. Pendant trois ans, il travaille sur la création de contenu, avec les athlètes, les vidéastes et les photographes gravitant autour de la marque. Mais l’envie de passer de l’autre côté de l’objectif le rattrape. En décembre 2023, il quitte tout pour consacrer son temps à la réalisation de reportages d’aventure.
Depuis, Yannick enchaîne les voyages hors des sentiers battus, cherchant à capturer l’authenticité du monde. En Inde, il documente la mystérieuse secte des Aghoris, connue pour ses pratiques extrêmes et spirituelles. Il explore le nord-est du pays, une région encore très peu fréquentée, avant de partir à la rencontre de la tribu Apatani, dont les femmes portent des tatouages ancestraux recouvrant leur visage. En Indonésie, il s’immerge dans la culture des Mentawaï et tente de comprendre le mode de vie des Bajau, les « nomades de la mer » vivant en marge des sociétés modernes. Puis, direction le Groenland, où il navigue sur un vieux gréement en bois à travers les fjords à la recherche d’ours polaires. Enfin, en Polynésie française, il plonge aux côtés des majestueuses baleines à bosse.
De chacun de ses voyages, il ramène des témoignages de cultures menacées et d’environnements encore préservés. Aujourd’hui, de retour en Suisse, il travaille à la publication de ses reportages et développe son activité de vidéaste et photographe indépendant, tout en cherchant à améliorer ses compétences en montagne, l’un de ses terrains de jeu favori. C’est justement en voyant le témoignage d’un ami qu’il découvre le « Basecamp » de The North Face où sont organisées des expériences en haute-montagne avec des guides et des athlètes de la marque pour parfaire ses connaissances en matière de risque et ses techniques de progression. Désireux de gagner en autonomie, il n’a pas hésité une seconde à s’inscrire pour ajouter une corde à son arc.
Interviewé début mars à son retour du Winter Basecamp à Chamonix, il nous livre ici son témoignage sur un week-end riche en enseignements et en sensations.
Qu’es-tu venu chercher sur le Winter Basecamp de The North Face ?
Il y a quelque temps, j’ai vécu un drame en montagne avec mon meilleur ami. Il a été pris dans une avalanche. J’ai dû l’en sortir et ça s’est heureusement bien fini pour lui, mais ça a été un vrai choc psychologique. Depuis, je retourne moins en montagne et j’ai beaucoup plus d’appréhension. J’avais donc besoin de reprendre confiance. Je voulais vraiment remonter en haute-montagne accompagné d’un guide pour retrouver mes repères et me sentir plus à l’aise. Mais une course avec un guide ou un stage de formation, c’est tellement cher… Alors, lorsque j’ai découvert que The North Face organisait des expériences pour mieux appréhender la haute-montagne, à ce prix-là [60€, ndlr], je n’ai pas hésité. Surtout à Chamonix, un lieu que j’adore. C’était le plan parfait. Une expérience géniale !
Les places sont limitées sur ces événements, comment s’est déroulé le processus d’inscription ?
Une fois que tu as trouvé la page d’inscription, tu envoies ta candidature avec une lettre de motivation. Si tu es sélectionné, tu reçois ensuite un email avec les informations sur le week-end et le détail du matériel à prévoir. Dans ma lettre de motivation, j’ai listé les 3-4 courses en ski de randonnée que j’avais déjà faites : un 6000 en Bolivie, un 4000 en Suisse, puis quelques courses par-ci, par-là. Ça a suffi. Peut-être que mon profil de photographe a fait pencher la balance en ma faveur.
Comment s’est passé l’accueil sur place ?
Le rendez-vous était donné à 7h30 du matin au magasin The North Face de Chamonix. Ils t’équipent de la tête aux pieds en termes de vêtement, mais tu dois apporter ton matériel. S’il te manque une longe ou un mousqueton, ils peuvent t’en prêter, bien sûr. Une fois que tout le monde est équipé, tu reçois un briefing sur le déroulé du week-end : sur comment ça va se passer et sur l’objectif de l’événement, qui est de nous apporter un peu plus d’expérience en montagne, un premier pas vers l’autonomie.
On a d’abord analysé le bulletin météo, les conditions de neige et d’avalanche. On a appris à comprendre les différentes couches de neige et, à l’aide d’une carte, on a identifié les différentes zones où nous allions nous rendre. On a ensuite constitué les groupes, trois personnes par guide – nous étions une vingtaine de tous niveaux, avant de rejoindre le téléphérique de l’aiguille du Midi. Les guides ont alors vérifié nos niveaux et ont modifié un peu les groupes. Je me suis retrouvé dans un groupe de bons skieurs.
Quel était le programme de ce Winter Basecamp ?
Jusqu’à ce qu’on arrive, c’était assez flou. Même si on avait déjà une idée de ce que l’on pouvait faire, car tout dépendait des conditions. Après le briefing, on est monté à l’aiguille du Midi. Malheureusement, c’était jour blanc avec beaucoup de vent, on ne voyait rien. C’était trop dangereux d’aller sur le glacier à ce moment-là . Les guides en ont alors profité pour nous faire un rappel des bases des techniques d’assurage. La fenêtre météo s’est ouverte, puis refermée aussitôt. On a rejoint le refuge des Cosmiques où l’on a attendu que la météo s’améliore. Les conditions ne nous permettaient pas de grimper ou d’aller chercher un couloir, on a donc chaussé nos skis pour aller au refuge du Requin par la vallée Blanche. La visibilité n’était pas grande, mais la neige exceptionnelle. Sur le glacier, dans ces conditions, on faisait une totale confiance aux guides.
Au refuge du Requin, nous avons reçu une formation sur comment sortir une personne d’une crevasse, comment faire des mouflages, comment créer son ancrage, etc. Nous n’étions plus sur le glacier, mais nous avons reproduit les situations pour apprendre les manipulations. Le soir, Mathéo Jacquemoud, un athlète The North Face qui a accompagné Kylian Jornet sur une bonne partie de son projet 82 x 4000, nous a présenté en avant-première les images de son prochain film. Sur la terrasse du refuge, dans un décor somptueux, on écoutait ses récits.
Le lendemain, il faisait grand beau. Nous avons reconstitué nos groupes, car nos itinéraires étaient différents selon nos niveaux. J’étais dans un groupe de bon skieur, il était prévu qu’on aille à la Brèche Puiseux. Nous avons approché le couloir en peau de phoque, mais malheureusement, il n’était pas en condition. Nous avons continué jusqu’au col du Tacul. Et à nouveau, là, on a commencé à remonter le couloir, mais la neige n’était pas terrible en haut.
Du coup, on s’est arrêté-là. Nous étions tout de même les premiers sur place. On a pu faire notre trace jusqu’en bas de la vallée Blanche dans une poudreuse exceptionnelle. L’un de mes guides était Jonathan « Douds » Charlet, deux fois vainqueur du Freeride World Tour. Il nous expliquait tous les couloirs qu’il avait faits. C’était de la folie, hyper inspirant. Et surtout, ça te met vraiment en confiance. Parce qu’il connaît très bien la vallée. Il connaît très bien la neige. Du coup, avec des guides expérimentés comme lui, tu t’amuses et tu prends beaucoup de plaisir. Tu es sur son terrain de jeu.
Quid de la sécurité justement ?
Nous étions deux ou trois par guide. Et dans mon cas nous avions formé un double groupe. Donc un guide pour ouvrir et un guide pour fermer. La prise de risque était réduite au minimum. Jonathan Charlet, ouvrait la marche et vérifiait s’il y avait des crevasses. Il nous disait où passer. La sécurité était prise très au sérieux, et les guides ne se contentaient pas d’assurer le minimum. Ils voulaient aussi te faire kiffer sans prendre de risque. Les gars sont vraiment compétents.
Comment as-tu vécu le moment ?
J’aurais peut-être voulu sortir un peu plus de ma zone de confort, mais avec la météo du premier jour, ça a réduit les possibilités. C’est une petite frustration qui n’en est pas une, car je me suis régalé à faire les premières traces.
Que retiens-tu de ce week-end ? As-tu trouvé ce que tu cherchais ?
L’expérience en montagne, ça s’acquiert petit à petit. À chaque fois, tu apprends un peu plus. Donc, il n’y a rien que je puisse valider après un week-end comme ça, mais par contre, j’ai un petit peu plus d’aisance en montagne. J’ai repris confiance en parlant avec les guides et en les voyant évoluer dans leur milieu. J’ai aussi appris des techniques nouvelles, comme le mouflage. C’est quelque chose qu’il faut que je revoie encore, mais c’était hyper bien expliqué. Ensuite, j’avais beaucoup de questions par rapport à l’avalanche que j’ai vécue, pour mieux comprendre la nivologie. Les guides et les membres de l’équipe the North Face m’ont beaucoup appris à ce sujet.
Les gars sont vraiment investis. Par exemple, Dimitri, un des guides, s’arrêtait toutes les 20 minutes pour nous expliquer quelque chose. Tous avaient envie de transmettre quelque chose, et ça, ce n’est pas surfait. Je reviendrais sans hésitation, et je recommande vivement cette expérience à toute personne qui veut apprendre à évoluer en montagne.
C’est quoi la suite pour toi ?
J’ai plusieurs sorties en montagne prévues prochainement dans les Alpes, qui s’inscrivent dans la continuité de mon travail et de mes projets. Ma prochaine grande aventure sera d’aller nager avec les orques en Norvège, en novembre, dans une eau à 2 degrés. Ça, c’est la suite.
Depuis le camp de base The North Face à Chamonix, partez à l’aventure, explorer les hautes altitudes au cœur du massif du Mont-Blanc. Débutants ou passionnés, perfectionnez vos compétences en montagne grâce aux sorties, ateliers pratiques et conférences animés par des guides de haute montagne et les athlètes de la marque. Gestion des risques, techniques de progression, récits inspirants… Ils vous livrent les clés pour partir en expédition en toute sécurité. Les prochains Basecamps été 2025 seront bientôt ouverts aux inscriptions. Ne les manquez pas, les places sont limitées !