Il va faire jusqu’à -7°C ce samedi à Talloires, au bout du lac d’Annecy. Pas de quoi effrayer les 900 amateurs de paddle venus des quatre coins de la planète pour se lancer sur la GlaGla Race. Il y a dix ans, à sa création, ils n’étaient que 40 ! Première étape de L’Alpine Lakes Tour, cette course hors norme est aujourd’hui un évènement incontournable du circuit international. Pourquoi tant de succès ?
800 compétiteurs en 2023, plus de 900 réunis cette année à Talloires, au bout du lac d’Annecy. La GlaGla Race est aujourd’hui l’une des plus grandes courses de SUP du monde en termes de nombre de compétiteurs (et un festival de films). Et incontestablement l’évènement majeur de la saison hivernale. Une sorte de phénomène paddle dont le succès ne cesse de croitre. Cette année, du 19-21 janvier, elle fête son 10e anniversaire. Or en 2014, pour sa première édition, bien malin qui aurait pu parier sur cette idée un peu givrée. Son secret ? Il tient à plusieurs facteurs.
Un créateur qui n’a peur ni du froid, ni des contraintes administratives
Organiser une course insolite et populaire dans un décor de carte postale lors de la période la plus froide de l’hiver… le défi était loin d’être gagné le 25 janvier 2014 pour l’Annécien Benoît Mouren, inventeur et organisateur de la GlaGla Race. Car tomber dans une eau glaciale, c’est bien ce qui a failli compromettre cette épreuve à sa création. Plein de gens disaient que c’était dangereux l’hiver. Et au début, Benoit Mouren est persuadé que la préfecture ne lui donnera les autorisations. Mais il saura se montrer convainquant et donner un ton unique à l’évenement. L’idée ? Se faire plaisir sur le lac d’Annecy en plein hiver, montrer au plus grand nombre que le stand up paddle se pratique toute l’année sur les grands lacs alpins, souvent très calmes, aux eaux encore plus claires et cristallines qu’en été.
Ca caille, mais c’est ça qui est fun
Choisir la 3eme semaine de janvier pour organiser la GlaGla Race Race ne doit rien au hasard. C’est la période la plus froide de l’année. La plus creuse aussi dans la saison et au cœur de l’hiver. Un défi un peu fou pour réveiller les sens par un temps froid et sec, ça ne se refuse pas. Généralement la température de l’eau est comprise entre 4 et 6°c. Mais bien équipé, notamment au niveau des chaussons, ça passe. Certes on se souvient encore de 2017, où les températures sont tombées à -12°c le matin. Et aussi d’une Technical race sous une tempête de neige en 2015. Mais jusqu’à présent, Benoît Mouren a eu une chance de dingue, il fait très souvent beau temps. Et, une fois lancé sur l’eau, c’est jouable et vraiment stimulant.
Un atout unique : son décor
Partir au matin depuis la plage de Talloires située tout au bout du lac d’Anncy est un enchantement. « Majestueux, émeraude, éblouissant, les bleus qui se mêlent, ses cimes enneigés, ses cygnes blancs… » les compétiteurs ne trouvent plus leurs mots, et ils ont tendance à revenir. C’est dire. Sur l’eau, « la Maxi Race, épreuve phare de l’événement vous fait découvrir les plus beaux villages des rives du lac d’Annecy : Menthon, Talloires et Duingt avec en prime 2 traversées du lac et un passage de long de l’impressionnant Roc de Chère ! 12 km en boucle avec un parcours très varié et des points de vue magnifiques sur l’ensemble du lac et des montagnes ! », expliquent les organisateurs.
Un sport de plus en plus populaire
Enfin, on doit ajouter que si la foule est chaque année plus dense à Talloire, fin janvier, c’est que ce sport complet, qui gaine et muscle en douceur, est de plus en plus populaire. On peut le pratiquer selon son humeur en mode relaxation, défoulement, compétition ou jeu selon son humeur. De quoi séduire de plus en plus d’amateurs (gros boom post Covid !), qui avec cette épreuve, se rendent compte qu’ils peuvent aussi s’y adonner l’hiver dans une ambiance unique.
Une compétition accessible à tous, même aux débutants
Organisée traditionnellement sur trois distances (15 km, 6,5 km et 3 km, complétés par une Technical Race 2022 et une Dragon Race) la GlaGla Race est ouverte à tous, notamment aux débutants qui, avec quelques heures de pratique seulement, peuvent se lancer sur la « très courte », un trois kilomètres qu’ils abordent en mode rando cool. S’y ajoute aujourd’hui une 4e épreuve, la Junior Race, réservée aux 14-17 ans. Un nouveau parcours de 10 kilomètres qui s’adresse aux jeunes coureurs pour qui la courte distance (6,5 km) laisse un peu sur leur faim et qui ne sentent pas pour une 14 km en plein hiver.
On paddle aux côtés des plus grands
Rares sont les sports où l’amateur moyen peut cotoyer sur l’eau des élites telles que Antoine Delpero, Linus Karlsson, Olivia Piana ou Titouan Puyo. « Ici on pagaie aux côtés des meilleurs mondiaux, mais personne ne se prend au sérieux », explique ce dernier, double champion du monde et capitaine de l’équipe de France, un habitué du podium de la GlaGla Race. « Pour nous qui sommes pratiquants assidus, ça fait plaisir de voir qu’il y a d’autres foufous comme nous. On espère être de plus en plus et avoir un jour mille rameurs sur le lac. » Un succès tel, que le paddle se rêve un destin olympique, peut-être pour les JO de Los Angeles de 2028. Mais ça, c’est une autre histoire.
Après le lac, on file en montagne
Mélanger le plaisir de pagayer sur le lac un jour et aller skier le lendemain sur la neige, c’est magique. Depuis 2020 la GlaGla Race est en partenariat avec le Grand-Bornand, station village à 30 km de Talloires avec des pistes pour tous les niveaux que ce soit en ski alpin ou ski de fond, mais aussi de très beaux itinéraires à ski de rando ou en raquettes. Le dimanche, si les courses ont pu avoir lieu le samedi, l’idée c’est de profiter de se trouver au pied des montagnes pour aller y faire un tour.
Photo d'en-tête : Richard Bord
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