L’exemple australien l’a récemment montré avec l’évacuation de milliers de touristes fuyant les incendies, quand on est en voyage à l’étranger, on n’est pas à l’abri de faire les frais d’une catastrophe naturelle aux côtés des locaux. Séisme, tsunami, ouragan, tornade, incendie ou éruption volcanique, comment réagir quand on se retrouve en plein chaos en terre inconnue ?
Partir à l’étranger, pour un simple séjour ou un tour du monde, c’est commencer par accepter le risque. S’il y a mille façon de rencontrer des problèmes en voyage, nous avons choisi de nous focaliser sur un type de situation mis en exergue par l’actualité : les incendies hors de contrôle en Australie. S’il s’agit dans ce cas d’un pays « développé », il est important de garder à l’esprit que les contrées que vous visitez ne présentent pas toutes le niveau de protection civile que l’on peut trouver en France. Il est donc important de se préparer pour savoir quoi faire et vers qui se tourner sur place, surtout quand on ne parle pas la langue.
La base
La première étape pour avoir une idée des risques dans un pays est de consulter la rubrique « Conseils aux voyageurs » sur le site du Ministère des Affaires Étrangères. Elle comporte 191 fiches pays et 20 dossiers thématiques, le tout remis à jour 1 300 fois par an, soit plus de deux fois par jour en moyenne. Comme on peut le constater sur la carte mondiale du 7 janvier, l’Australie n’est pas signalée comme présentant un danger… Mais si l’on choisit la fiche du pays, on tombe immédiatement sur des mises à jour et des conseils zone par zone. Un incontournable donc.
Autre outil incontournable, le poétiquement baptisé « Fil de sécurité Ariane ». Les ressortissants français, qu’ils vivent sur le territoire national ou à l’étranger, peuvent s’inscrire sur Ariane pour enregistrer un voyage touristique, personnel ou professionnel d’une durée de moins de 6 mois (les voyageurs au très long cours n’ont qu’à réitérer la démarche tous les six mois). Vous enregistrez les détails de votre voyage, les lieux de passage, votre numéro de téléphone portable utilisé sur place, le nom de vos accompagnants éventuels, et si la situation du pays le justifie, vous recevrez par e-mail ou SMS des informations et des consignes de sécurité. La personne de contact désignée sur votre compte pourra également être prévenue le cas échéant.
Les plus angoissés pourront aussi télécharger l’application dédiée du Quai d’Orsay, qui permet d’être informé en temps réel de toute nouvelle alerte. Ils seront aussi rassurés de savoir que, depuis juillet 2008, le Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est actif 24h sur 24 et 7 jours sur 7. En cas de crise à l’étranger, il assure la protection des ressortissants français et coordonne l’action humanitaire d’urgence de l’État pour venir en aide aux populations locales.
Pour en finir avec les services garantis par la République, partez avec les coordonnées consulaires des endroits où vous vous rendez. Les consulats peuvent vous délivrer un laisser-passer si vous avez dû fuir sans pouvoir emporter vos papiers, vous faire parvenir de l’argent envoyé par vos proches ou, moins sympa, prévenir votre famille si vous êtes hospitalisé ou (encore moins sympa) mort. Attention, les consuls ne sont pas des êtres magiques : ils ne peuvent pas vous rapatrier gratuitement ni se substituer à votre assurance voyage.
Enfin, notez l’adresse de ce site qui propose une carte en temps réel des catastrophes naturelles dans le monde. Fascinant à souhait.
Assurer ses arrières
Le monde des assurances de voyage, et notamment de celles concernant les tours du monde, est une problématique tentaculaire que nous couvrirons dans un prochain article, mais dans les grandes lignes : si vous allez dans un pays très exposé à des risques de catastrophe naturelle, dont la liste est disponible ici, vérifiez que, d’une manière ou d’une autre, vos frais médicaux et de rapatriement seront couverts. Les cartes Gold et Premier vous prendront en charge si vous êtes blessé, à condition que les billets d’avion et le reste aient été payés avec celles-ci.
Pour les autres, certaines assurances couvrent spécifiquement les catastrophes naturelles pour les voyages de moins de trois mois. Dans ce cas, vous serez non seulement rapatrié même si vous n’êtes pas blessé, mais on vous remboursera aussi les nuits d’hôtels non utilisées ou celles supplémentaires.
Enfin, vous pouvez opter pour la garantie annulation « toute causes justifiées » proposée par les assureurs. Si vous n’êtes pas encore parti et que vous souhaitez annuler car la situation est jugée trop risquée par les autorités, l’assureur vous remboursera les frais d’annulation. Elle fonctionne si vous annulez en cas d’émeute, attentat, acte de terrorisme ou en cas de catastrophe naturelle survenant à l’étranger, dans un certain rayonnage de kilomètres autour de votre de séjour et si la date de votre départ est prévue moins de 30 jours après la date de survenance de l’événement.
Santé et sécurité
Avoir toujours chez soi et dans sa voiture un petit kit d’urgence composé d’un éclairage de secours, de piles, d’une petite radio, de pastilles d’hydrochlonazone (désinfection de l’eau), d’une couverture de survie et d’une trousse de premiers soins. La totalité fait un peu fou furieux, mais vous conviendrez qu’individuellement chaque objet peut s’avérer utile, même au cours d’un voyage qui ne tourne pas au film catastrophe.
Autre impératif : connaître les numéros d’appel des premiers secours du pays dans lequel vous séjournez, même si en cas d’urgence globale ils seront probablement débordés.
Dernier point, dans une zone très sismique, bien étudier son logement permet de connaître les parties les plus solides du bâtiment (murs porteurs) et de les transformer en abri en cas d’alerte. Choisir un hôtel « en dur » comptant peu d’étages est toujours un plus.
Au milieu du chaos
Un peu compliqué de donner des conseils pour des situations rares où chaque cas est différent. De façon générale, restez à l’écoute des autorités, ne vous isolez pas et échangez avec les locaux. Si le réseau téléphonique fonctionne, c’est le moment de dérouler votre fil Ariane.
En cas de tremblement de terre, direction les murs porteurs donc. Vous pouvez aussi plonger sous les escaliers, ils résistent mieux que le reste du bâtiment. Et on éteint le gaz et l’électricité une fois les répliques passées. S’il se produit lors d’excursions, il faudra repérer rapidement un endroit sans bâtiment comme une place ou un stade pour s’y réfugier. En cas de tsunami, gagnez des zones hautes, naturelles ou bâtiments. Lors du passage d’un ouragan, optez pour une pièce sans fenêtre, et on ne touche pas aux différentes sources d’énergie (électricité, gaz). Si la catastrophe naturelle survient pendant que l’on se trouve dans son véhicule, la meilleure conduite à tenir consiste à s’arrêter le long de la route, le plus loin possible des arbres, ponts, et structures risquant de s’effondrer.
Et pour finir, face à cet article anxiogène qui vous aura fait passer l’envie de sortir de chez vous, rappelez-vous que ces phénomènes, bien qu’impressionnants et aux lourds tributs humains, sont aussi très rare et ne constituent qu’une part infime des blessures ou décès de voyageurs. Selon une étude sortie en 2018, vous avez bien plus de chance en voyage de mourir d’un accident de la route, d’une chute ou d’un accident cardiovasculaire…
Photo d'en-tête : Jonny Lindner/Pixabay