C’est l’un des plus prestigieux prix d’architecture au monde que vient de recevoir Copenhill lors du Festival mondial d’architecture (WAF), organisé du 1 au 3 décembre à Lisbonne. Cet improbable projet, déjà récompensé en 2017 par le prix « European Steel Design », avait pourtant tout pour déconcerter : en plein coeur de la capitale danoise, il combine en effet une station de ski urbaine sur le toit d’un centre de traitement des déchets et un mur d’escalade de 85 mètres – le plus haut du monde. Un combo qui fait recette auprès des grimpeurs comme des skieurs et qui a enthousiasmé le jury.
Facilement accessible depuis le centre-ville de Copenhague, le bâtiment de Copenhill (alias Amager Bakke, ou colline Amager), conçu par Bjarke Ingels, célèbre architecte danois, est occupé par une usine de valorisation énergétique des déchets – transformant 440 000 tonnes de déchets par an, soit suffisamment d’énergie pour fournir de l’électricité et du chauffage urbain à 150 000 foyers – mais aussi et surtout par un incroyable centre d’activités outdoor. En juillet 2020, à l’annonce de l’ouverture, longtemps retardée, de sa dernière phase (un mur d’escalade de 85 mètres, le plus haut au monde), nous avions interviewé Patrik Gustavsson, directeur du complexe à l’origine d’un des projets les plus fous, mais qui fonctionne vraiment dans la pratique. Article que vous retrouverez ci-dessous.
L’architecte star Bjarke Ingels a su qu’il avait réussi son pari en octobre 2019, lorsque journalistes et curieux se sont pressés pour l’ouverture de la station de ski urbaine la plus écolo du monde, perchée au sommet d’un centre de traitement des déchets de Copenhague, au Danemark. Equipé d’un revêtement recyclable décliné en cinq nuances de vert, le toit en pente permet au complexe industriel de proposer une piste de ski de 500 m de long offrant une piste noire de 180 mètres, une verte de 150 mètres ou encore une bleue de 55 mètres. Il accueille également un sentier de randonnée, des espaces de jeux pour enfants, plusieurs structures de fitness et un immense mur d’escalade.
Ce dernier a été prévu dès les plans initiaux, afin de réparer une absence particulièrement criante dans le pays, explique Patrik Gustavsson, directeur de la Fondation Amager Bakke, qui possède l’usine et son complexe de loisirs : « Dans notre quête pour créer une expérience exceptionnelle et restituer le mieux possible la montagne en ville, nous avons ajouté le concept de ce paysage escarpé et vert ainsi que la possibilité de faire de l’escalade. Notre plus haut sommet au Danemark est d’environ 170 mètres, et on ne peut faire nulle part de grandes voies, à plusieurs longueurs. Il nous a donc semblé naturel d’inclure cette possibilité de grimper à CopenHill. »
Avec ses 85 mètres de hauteur sur 10 mètres de large, le mur est à ce jour le plus haut du monde et offre quatre longueurs. « La Fédération danoise d’escalade a créé un test et un cours le cas échéant qui lui sont spécifiquement dédiés, ils sont obligatoires pour ceux souhaitant réaliser sa totalité, précise Patrik Gustavsson. Il y a des voies faciles et d’autres vraiment dures, pour tous les goûts et les niveaux. De plus, le design du mur a été pensé sur le même motif que celui du bâtiment. La moitié de sa surface est en polycarbonate transparent, ce qui permet aux grimpeurs de jeter un oeil à l’intérieur de l’usine alors même qu’ils sont suspendus à la façade. » Les moins de 18 ans ne pourront s’élancer sur plusieurs longueurs que s’ils sont accompagnés d’un adulte de plus de 21 ans; l’enfant et l’adulte devront avoir passé et réussi le test ou le cours.
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Photo d'en-tête : Cabinet d'architecture Bjarke Ingels Group- Thèmes :
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