La Chine vient d’annoncer qu’elle annulait tous les permis pour se rendre à l’Everest (8 848 m) depuis la face nord, alors que l’OMS qualifiait pour la première fois hier, mercredi 11 mars, le coronavirus de pandémie. Du côté népalais par contre, l’accès au plus au sommet du monde reste accessible, et le pays prépare déjà les futures expéditions, malgré les restrictions d’obtention de visa.
2020 pourrait bien être une année blanche ou quasiment. Les événements sportifs annulés ou reportés sont plus nombreux chaque jour, la tenue des Jeux olympiques de Tokyo pourrait être même remise en question, et le monde de la montagne n’est bien évidemment pas épargné par la « pandémie » du coronavirus. Alors que le gouvernement népalais a restreint depuis mardi 10 mars, la délivrance de visas pour plusieurs pays fortement touchés, dont la France, c’est au tour de la Chine de prendre une décision drastique qui éloignera les alpinistes des sommets himalayens cette saison.
La China Tibet Mountaineering Association, qui s’occupe de la gestion des permis pour l’Everest, a annoncé aux agences en charge d’expédition qu’elle annulait tous les permis pour le printemps, la haute saison sur les pentes du plus haut sommet du monde.
« Je suis d’accord avec cette décision », a déclaré Adrian Ballinger, fondateur d’Alpenglow Expeditions, l’une des agences les plus réputées en matière d’expédition à l’Everest. « Nous militions pour l’annulation, et pensons qu’une fois de plus la Chine fait preuve de leadership en donnant la priorité à la sécurité. »
La majorité des expéditions sur l’Everest se déroulent chaque année sur le versant sud de la montagne, du côté népalais. Mais changer de plan et réaliser une ascension de ce côté n’est « pas une option pour Alpenglow », d’après un communiqué de la compagnie. « Le Népal pourrait suivre l’exemple de la Chine et mettre fin à sa saison », a ajouté Adrian Ballinger. « Même si ce n’est pas le cas, la menace d’une épidémie de COVID-19 et les problèmes sous-jacents de l’ascension depuis le côté sud rendent une telle expédition dangereuse à nos yeux. Ce n’est pas un pari que nous sommes prêts à prendre ».
Selon Alan Arnette, alpiniste américain spécialiste de l’Everest, le Népal ne devrait pas fermer l’accès depuis la face sud. L’Himalayan Times rapportait d’ailleurs ces derniers jours que des Sherpas étaient en route pour préparer les futures expéditions, et aménager notamment le glacier de Khumbu, l’un des passages les plus délicats vers le sommet. Mais des fonctionnaires népalais avec qui il est en contact lui ont expliqué qu’ils attendaient moitié moins de monde que l’an passé..
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