Elle venait défendre son titre 2019, l’Américaine a « fait le job ! » à Chamonix aujourd’hui. Et même beaucoup plus. En affichant un chrono de 22:30:54, elle vient de battre, à 15:32:34, le record féminin de l’épreuve, détenu depuis 2013 par sa compatriote Rory Bosio. Dans la foulée, elle s’impose aussi à la 7e place, homme et femmes confondus, de ce trail de 170 km et 10 000 de D+ rassemblant 2347 traileurs de très haut niveau, dont 515 ont été contraints d’abandonner à l’heure où nous bouclons cet article.
Les États-Unis peuvent compter sur les femmes pour s’imposer à Chamonix, théâtre du «sommet mondial du trail », de retour après une année blanche. Quand, pour sa troisième participation, un Jim Walmsley, pourtant vainqueur de la redoutable Western States 100 en juin, déclare forfait pour la deuxième fois à l’issue de 98.9 km de course, comme en 2018, Courtney Dauwalter boucle, elle, les 170 km et 10 000 de D+ en 22:30:54. Une superbe performance quand on sait qu’en 2019, lors de sa victoire précédente, elle avait couru, et gagné, l’épreuve en 24:24. De quoi emporter aujourd’hui la première place de la course féminine, décrocher une 7e position au scratch et faire tomber le record de l’épreuve, détenu par sa compatriote Rory Bosio (22h37’26’’ en 2013).
Impressionnant pour une athlète qui en 2019 signait sa première participation à l’épreuve reine de l’UTMB et se payait le plaisir de la remporter. La traileuse, réputée plus à l’aise sur les épreuves (très) longues et fastidieuses, était alors très attendue sur le parcours alpin plutôt rapide de l’UTMB. Avec le sourire et le style qu’on lui connait désormais et qui lui vaut de nombreux fans, elle avait su s’adapter à ce nouveau terrain, marchant ainsi sur les traces de ses compatriotes.
On se souvient qu’avant elle quatre coureuses américaines ont déjà remporté la course féminine de l’UTMB à six reprises au total. Soit Krissy Moehl en 2003 et en 2009. Nikki Kimball en 2007 et Rory Bosio en 2013, et en 2014. En 2019 Courtney s’imposait elle aussi à Chamonix. 2021 marque donc un superbe doublé de celle qu’on a vu exploser sur la scène ultratrail depuis quelques années seulement. Notamment en 2017 sur le Run Rabbit Run 100 Mile et en 2018 sur le Tahoe 200 Mile.
Tout n’était pourtant pas gagné d’avance aujourd’hui. Parmi ses principales adversaires, on attendait deux autres Américaines, Katie Schide (6e de l’UTMB 2019) et Kaytlyn Gerbin (1re Transgrancanaria 2020), mais surtout la Britannique Beth Pascall. Mais au final, c’est la française Camille Bruyas et la suédoise Mimmi Kotka qui lui auront donné du fil à retordre (respectivement 2e et 3 en féminin à l’heure où nous bouclons cet article, 15e et 17e au scratch). Toutes deux devraient donc compléter le podium après que Audrey Tanguy ait déclaré forfait cette nuit à l’issue de 31.8 km seulement, tout comme Beth Pascall au km 81.5.
Photo d'en-tête : Franck Oddoux