Le 11 septembre devait marquer la réouverture des frontières indonésiennes aux touristes étrangers. Hélas, l’évolution de la pandémie de coronavirus en Indonésie repousse cette décision au moins jusqu’à la fin 2020.
Clubs de plongée vides, centres de yoga désertés, Bali, qui a accueilli plus de six millions de visiteurs l’année dernière, est méconnaissable. Depuis le 31 juillet, l’île, dont l’économie repose à 80% sur le tourisme, avait pourtant rouvert les plages, temples et autres sites aux voyageurs nationaux, espérant donner un coup de pouce à l’industrie locale ravagée par la crise économique liée à la pandémie.
Ces dernières semaines, pas moins de 2 500 personnes – portant le masque et respectant la distanciation sociale – arrivent ainsi chaque jour via l’aéroport de l’île, sans provoquer de pic d’infection. Aucune augmentation des nouveaux cas de COVID-19, aucun nouveau groupe de cas de COVID-19 n’ayant été signalés.
Zone rouge
Un bilan positif d’un point de vue sanitaire et un très léger mieux sur le plan économique, mais pas de quoi rassurer les hôtels dont le taux d’occupation a chuté de 95%. Aussi les responsables du gouvernement local insistaient-ils depuis des semaines sur le fait que Bali allait rouvrir aux touristes étrangers dès le 11 septembre. Un vœu pieux que soutenait encore début août le ministre de la mer et des investissements, Luhut Binsar Pandjaitan, contraint au final de faire machine arrière, à l’instar du gouverneur de Bali, Wayan Koster s’exprimant dans un communiqué : « Le gouvernement indonésien ne pourra pas rouvrir ses portes aux voyageurs étrangers avant la fin de 2020 car nous restons une zone rouge. La situation n’est pas propice à la venue de touristes étrangers en Indonésie, y compris à Bali ». Une fois de plus, le gouvernement local va donc s’efforcer d’augmenter le nombre de visiteurs nationaux pour aider l’économie à se redresser. Par précaution.
Un bilan sous-estimé
Bali affichait lundi un succès relatif face au virus, avec 4576 cas de COVID-19 confirmés et 52 décès. Mais l’Indonésie signalait hier 155 000 cas confirmés de coronavirus et 75 522 autres cas suspects, soit le deuxième plus grand nombre de cas en Asie du Sud-Est après les Philippines. Un total de 6 759 décès a été enregistré dans le pays, le bilan le plus lourd de l’Asie du Sud-Est. Un chiffre sans doute très sous-estimé, faute de tests suffisants. Le nombre total de cas pourrait être dix fois plus élevé que les chiffres rapportés, selon deux des épidémiologistes les plus respectés du pays.
A l’heure où l’Australie, qui assure le gros des visiteurs sur l’île ( 1,3 million d’entre eux s’y sont rendus en 2019)- ne prévoit d’autoriser ses citoyens à voyager qu’en 2021, de même, que la Chine, la Corée, le Japon et les pays d’Europe, Bali joue donc la prudence. La réouverture nécessitera une préparation minutieuse, a expliqué le gouverneur car un échec pourrait nuire au redressement et à la réputation de l’île ».
A ce jour, aucune date précise de réouverture n’a été communiquée. Seule certitude pour tous ceux qui songeaient à partir à l’aventure dans la région, l’Indonésie ne sera pas ouverte aux touristes internationaux « jusqu’à la fin de 2020 ».
Photo d'en-tête : Felfin Evin / Unsplash