La star de l’ultra trail s’était élancée, en octobre 2019, sur le Pacific Crest Trail, sentier légendaire de la côte ouest des Etats-Unis. Les intempéries neigeuses avaient avorté sa tentative de record : parcourir 900km (sur les 4200 km) du PCT en une dizaine de jours. Aujourd’hui, Salomon TV revient sur cette aventure avec François D’Haene et ses amis pacers dans un film de 13 min.
En 2019, François D’Haene s’était frotté au Pacific Crest Trail, l’un des tracés les plus mythiques des États-Unis, long de 4200 km, qui s’étend de la frontière canadienne à la frontière mexicaine. Le Français voulait parcourir environ 900 km sur la partie « Washington », de l’extrémité nord jusqu’à « Bridge of the Gods », un pont qui traverse le fleuve Columbia, entre la Cascade Locks (Oregon) et l’État de Washington, près de la ville de Stevenson. Le tout, en espérant battre le précédent record (10 jours 1 heure et 26 minutes) détenu depuis juillet 2018 par le Suisse Christof Teuscheur.
Cependant, des averses incessantes de neige ont rendu la tâche impossible. Après avoir parcouru 400 km depuis leur point de départ, François D’Haene et ses deux amis « pacers », Alexis Traub et Guillaume « Rôti » Prevost, se sont arrêtés au « col de la Cathédrale ». Clap de fin de leur aventure, devenue irréalisable du fait des 92 cm de neige tombés sur le sentier pendant la journée.
Le film de Salomon TV retrace donc cette tentative de record, transformée en simples moments de partage entre amis « pacers » de leur passion pour la course. Au-delà de la performance sportive, ce sont des moments intimes d’amitié que l’on retrouve à l’écran, comme lorsque « Rôti » confie qu’il accompagne François D’Haene car « il n’aime pas être le seul à souffrir ».
Comme pour ses aventures précédentes, ces « pacers » – des coureurs se relayant pour l’accompagner sur le parcours – étaient présents pour l’épauler. En plus du soutien mental et logistique, c’est aussi un gage de sécurité, particulièrement sur ces sentiers sauvages où l’on peut se retrouver parfois très éloigné de la civilisation.
On découvre également les coulisses d’une expérience au PCT : un travail d’équipe, des moments de baisse de moral, des erreurs d’itinéraires… Ralenti par la neige, François D’Haene partage également ses impressions en tant que coureur sur le vif : « C’est le moment où se pose un tas de questions. Qu’est-ce que je fais là ? Quelle idée j’ai eu ? Pourquoi j’ai pris cette décision idiote ? ». Sans oublier des moments plus touchants, comme sa rencontre avec un autre marcheur, à la barbe gelée et recouverte de neige, lui-même épaté par la performance du Français.
Comme nous l’écrivions avant son départ, l’athlète aime particulièrement la culture du trail à l’américaine et les sentiers de ce vaste territoire. John Muir Trail en 2017, Western States 100 en 2018, Hardrock 100 en 2019 – finalement annulée du fait de l’enneigement exceptionnel. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait choisi de revenir dans ce pays, berceau de l’ultra trail – on date le premier en 1974, avec la première édition de la Western States 100.
François D’Haene, qui ne cache pas son attirance pour les (très) longues distances – au-delà du 100 miles, s’apprêtait à vivre ici sa plus longue traversée. Après le record du GR 20 en Corse en 2016 (31 heures 6 minutes), celui du John Muir Trail en 2017 (67 heures et 26 minutes), et le tour du Lac de Serre-Ponçon en 2018 avec ces deux acolytes Alexis Traub et Guillaume Prevost (34 heures et 40 minutes), le Français réserve de plus en plus de temps pour monter des projets qu’il imagine de A à Z.
Photo d'en-tête : Max Romey