C’est l’annonce que les cyclistes – et les réparateurs ! – vont sans doute retenir, mais ce n’est pas la seule d’un plan vélo de 20 millions d’euros dévoilé le 30 avril par Le ministère de la Transition écologique dans le cadre du déconfinement. On se plait à rêver que la France commence enfin à rattraper son retard sur ses voisins en matière de déplacement durable.
28 % de l’ensemble des déplacements se font en vélo aux Pays-Bas, 12 % en Belgique, 10 % en Allemagne, 7% en moyenne dans l’Union Européenne contre … et 3% en France. Le gouvernement a certes lancé en 2018 un plan doté d’un budget de 350 millions d’euros sur sept ans visant à tripler les déplacements à vélo d’ici à 2024, mais l’Hexagone est encore loin derrière ses voisins. Or le plan vélo post Covid assorti d’une enveloppe de 20 millions d’euros présenté le 30 avril par le gouvernement, pourrait changer la donne.
« Alors que 60 % des trajets effectués en France en temps normal font moins de 5 kilomètres, les semaines à venir représentent une occasion pour de nombreux Français, d’ores et déjà cyclistes ou non, de choisir le vélo pour se rendre au travail ou faire des déplacements de proximité », explique le communiqué du ministère de l’Environnement rendu public aujourd’hui.
Le vélo – vu aujourd’hui comme une alternative aux transports en commun, où la crainte de la contamination au Covid-19 est bien réelle – serait alors l’un des grands gagnants du déconfinement. Une avancée que l’on doit en grande partie au travail que mènent depuis des années les associations, FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette en tête.
Les mesures concrètes
Un chèque « réparation » de 50 euros devrait donc permettre aux cyclistes de remettre en état leur vélo chez les réparateurs, considérés comme des commerces de première nécessité depuis le 17 mars. De quoi couvrir les petites réparations courantes, pneu crevé ou patins de frein par exemple. Mais si la facture dépasse 50 euros, au client de payer le reste, bien sûr.
Concrètement, à compter du 11 mai vous allez pouvoir choisir un des réparateurs répertoriés sur le site Internet de la FUB et sur une plateforme dédiée. Plus de 3 000 professionnels ou associations y étaient déjà référencés à l’annonce du plan et la grande majorité des magasins de vélo devraient suivre. Vous n’aurez rien à débourser (dans le respect du forfait 50 euros), l’artisan se faisant rembourser par l’État.
Outre cette mesure qui devrait permettre de voir arriver sur les pistes cyclables quantité de vieux clous extraits des 30 millions de vélos que compterait la France, le ministère va financer la création de places de stationnement temporaire pour vélo mais aussi, et c’est une surprise, des formations gratuites « à la reprise d’un vélo en confiance ». Par ailleurs, tout devrait être mis en œuvre au plus vite pour qu’un forfait mobilité durable pouvant monter jusqu’à 400 euros dans le secteur privé voit le jour. Depuis le 8 juin 2020, le ministère de la transition écologique a ainsi ajouté deux nouveaux décrets au dispositif « Forfait Mobilité Durable » afin de favoriser le déploiement du covoiturage quotidien. Le premier permet aux collectivités locales de subventionner les déplacements en covoiturage quotidien.Le second « définit un seuil de 15km en deçà duquel l’allocation versée au conducteur ne peut dépasser ses frais de déplacement ».
Enfin on doit s’attendre à la création de pistes cyclables et d’aménagements piétons temporaires, prévues par certaines villes et départements, notamment Montpellier, Paris, Lille, Lyon ou Rennes, pour ne citer qu’elles. Des initiatives qui devraient être soutenues sur le plan technique par le ministère afin d’en accélérer la mise en œuvre.
Le réseau cyclable devrait donc être singulièrement étoffé dans les jours à venir. Tout au moins temporairement pour une partie des pistes. Mais les associations d’usagers misent d’ores et déjà sur le succès de ces infrastructures pour exiger qu’elles deviennent pérennes. Ces nouvelles pistes cyclables ne seront pas de trop pour permettre aux cyclistes de plus en plus nombreux de circuler en mode durable, à moindre coût et surtout en toute sécurité, en période d’épidémie et bien au-delà.
Article publié le 30 avril 2020, mis à jour le 11 mai 2020.
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