Pendant une heure mardi, Edouard Philippe a présenté à l’Assemblée nationale son plan pour sortir progressivement du confinement décrété à la mi-mars pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Un discours très attendu, mais sans surprise, qui laissera sans doute un goût amer aux amoureux de l’outdoor qui devront patienter encore pour réinvestir complètement leur terrain d’action favori.
A la veille de la date présumée du déconfinement, les attentes étaient énormes et les propositions concrètes très détaillées, comme nous l’expliquions récemment dans notre article présentant les propositions de deux syndicats et d’une association de professionnels de la montagne. Un plan d’action qui devait contribuer à nourrir la réflexion du gouvernement sur la question délicate du retour aux pratiques de plein air.
Mais ils auront sans doute été déçus à l’écoute du discours du Premier ministre ce mardi 28 avril. Le plan de déconfinement annoncé par le gouvernement reste à préciser sur bien des points et répond plus, d’une certaine façon, aux demandes formulées dans une large pétition « pour un accès raisonnable à la nature en période de confinement » que nous avons relayée le 27 avril, qu’à une prise en compte immédiate des demandes de la profession et des pratiquants en montagne comme en mer.
Outre le maintien des gestes barrières et le port du masque « dans certaines situations » – obligatoire dans les transports en commun et recommandé dans les magasins – qu’a annoncé Edouard Philippe ?
Le déconfinement prend bien effet le 11 mai
On avait peu de doutes sur ce point, mais l’annonce est assortie d’une mise en garde : « Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai, ou nous le ferons plus strictement. ». Ajoutant que «si tout est prêt pour le déconfinement le 11 mai, alors commencera une phase qui durera jusqu’au 2 juin ».
Fin des attestations de déplacement … pour les trajets de proximité
A partir du 11 mail, « il sera à nouveau possible de circuler librement, sans attestation, sauf pour les déplacements à plus de 100 km du domicile, qui ne seront possibles que pour un motif impérieux, familial ou professionnel ». Inutile donc de rêver pour l’instant à une petite virée dans les îles bretonnes pour les Savoyards. Et réciproquement pour les Brestois qui seraient tentés d’aller faire un rando en montagne.
Les activités en plein air individuelles autorisées au 11 mai, mais pas les activités collectives
C’est là le point le plus important : « Il sera possible, les beaux jours aidant, de pratiquer une activité sportive individuelle en plein air, en dépassant évidemment la barrière actuelle du kilomètre et en respectant les règles de distanciation physique. » a expliqué Edouard Philippe. Mais «il ne sera possible ni de pratiquer dans des lieux couverts, ni des sports collectifs, ni des sports de contact ».
Voilà qui rassurera les randonneurs, mais certainement pas les grimpeurs.
Réouverture des parcs et jardins … dans certaines zones
« Les parcs et jardins si essentiels à l’équilibre de vie en ville, ne pourront ouvrir que dans les départements où le virus ne circule pas de façon active, les fameux départements verts. »
Le déconfinement sera en effet différencié, entre les départements en catégorie « vert » où il sera appliqué largement, et en catégorie « rouge », où il prendra une forme plus stricte. Il sera également divisé en deux étapes de trois semaines : la première du 11 mai au 2 juin, la seconde du 2 juin à l’été.
Pas de plage au moins jusqu’au 1er juin.
« Par mesure de précaution, les plages resteront inaccessibles au public au moins jusqu’au 1er juin », a expliqué le Premier ministre.
Le sport pro en stand by jusqu’en septembre
On sait que le Tour de France a déjà été reporté du 29 août au 20 septembre, mais pourrait-il encore être remis en cause, compte-tenu des dernières annonces?
« La saison 2019-2020 des sports professionnels, notamment celle de football, ne pourra pas non plus reprendre », a dit Edouard Philippe qui a précisé par ailleurs que « les grandes manifestations sportives, culturelles, notamment les festivals, les grands salons professionnels, tous les événements qui regroupent plus de 5 000 participants, font à ce titre l’objet d’une déclaration en préfecture et qui doivent être organisées longtemps à l’avance, ne pourront se tenir avant le mois de septembre ».
De là à en déduire que la tenue de l’UTMB est elle aussi plus que compromise? On devrait en savoir plus sous peu.
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