Qui mieux que le champion du monde de freeride 2017 pour challenger ARVA, leader de la sécurité en montagne ? Depuis 12 ans maintenant, le Chamoniard fait partie des riders clefs du circuit mondial. Très tôt habitué aux podiums, béni des dieux qui pourtant ne l’ont pas toujours épargné, Léo Slemett, 29 ans, doit tout en réalité à son niveau d’exigence, à l’heure de tracer sa ligne comme de choisir son matériel. Et s’il est un « accessoire » qu’il ne néglige pas, c’est son DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanches). Essentiel, comme il a encore pu le constater il y deux ans seulement, lors d’une avalanche qui a failli lui coûter la vie. Aussi s’est-il « personnellement impliqué » lorsqu’ARVA lui a donné l’opportunité de mettre au point deux sacs airbag équipés du système Arva Reactor 2.0, et un sac à dos déclinés en trois volumes, nous raconte-t-il au cours d’une longue interview, à la veille d’une saison qui ne sera pas comme les autres.
Le 10 février 2021 Outside relayait dans ses pages un post de Leo Slemett publié sur Instagram. Quelques jours plus tôt, il avait survécu à une avalanche qui l’avait emporté alors qu’il ridait à Verbier avec Jérémie Heitz, Florian Bruchez et Alex Chabod. Comme lui, des pointures du freeride. Un témoignage qui valait plus que toutes les leçons sur la prudence.
« (…) J’étais parti pour une de ces journées d’entrainement entre copains comme on les aime. Malheureusement, celle-ci ne s’est pas terminée comme nous l’avions prévu. J’ai été pris dans une avalanche ! Sur une zone que je connais bien et que j’ai déjà parcourue de nombreuses fois. Pourtant, aujourd’hui, à l’heure où j’écris ce message, je sens que j’ai une chance incroyable d’être de retour chez moi à Chamonix. Après quelques jours passés à l’hôpital, je m’en sors seulement avec des blessures relativement mineures. On connait tous les conditions de neige de cette saison, mais je voulais partager cette nouvelle avec vous tous, pour rappeler à quel point une bonne formation aux avalanches est cruciale. Nous devons non seulement comprendre les montagnes, mais aussi respecter leur imprévisibilité et leur puissance (…). Cette expérience est à nouveau une leçon de vie que nous donne la montagne et j’espère ne pas être le seul à pouvoir en tirer quelque enseignement. Alors s’il vous plaît, assurez-vous d’être bien préparé, continuez toujours et encore de vous poser les bonnes questions et soyez suffisamment confiants pour prendre les bonnes décisions. N’oubliez pas, faire demi-tour est toujours une option » concluait le rider qui cette fois s’en est sorti avec deux fractures au bras, mais qui ne connait que trop bien les dangers de la montagne. Le 2 avril 2016, il perdait sa compagne, la snowboardeuse suisse Estelle Balet, décédée dans une avalanche à Orsière, à 21 ans. Quelques jours plus tôt elle avait réalisé le doublé Xtreme de Verbier et Freeride World Tour. Six ans plus tard, le 12 août 2022, c’est Adèle Milloz, championne du monde de ski alpinisme en 2017 avec qui il avait retrouvé un équilibre qui trouvait la mort à 26 ans, suite à une chute sur le mont Blanc. « La double peine » nous confie le rider, interviewé il y a quelques jours.
Des tests en pentes raides autour de Chamonix
Des épreuves dont on ne sort pas indemme. « La saison va commencer », mais elle sera un peu différente cette année», nous explique-t-il. « J’ai besoin de prendre un peu de recul et de faire moins de compétition. C’est assez nouveau pour moi car j’ai toujours fait de la course, ça va être un peu bizarre de ne pas avoir de calendrier précis, mais c’est aussi assez excitant » Pas de Freeride World Tour cette saison, mais on le verra bien sûr sur quelques rendez-vous majeurs cet hiver, notamment à l’Xtreme de Verbier en mars prochain, mais après 12 ans dans le circuit du freeride, le rider, couronné à 23 ans champion du monde en 2017, va lever un peu le pied en compétition et se consacrer à ses projets. À commencer par sa collaboration avec son partenaire Arva, leader de la sécurité en montagne depuis 35 ans. Un sujet qui lui tient à cœur.
« Avec Arva, ce n’est pas un choix financier. C’est important pour moi d’être associé à une marque couvrant la sécurité et qui veut proposer ce qu’il y a de mieux aux skieurs. Une marque française de surcroit. C’est moi qui suis allé vers eux il a quatre ans. D’abord pour m’équiper en tant que rider pro. Avant je n’avais pas de partenaire attitré, mais je suis assez curieux et j’ai toujours regardé ce qui se faisait à côté sur le marché de produits vitaux pour moi. Leurs DVA, je m’y retrouvais assez bien. Et très naturellement, je leur ai fait des retours, notamment sur la légèreté des sacs, ou l’intérêt d’une fermeture dorsale pour accéder à son matériel par exemple ou d’un rabat sur le sac pour caser un volume plus important. Visiblement, ça leur parlait, au point qu’ils m’ont contacté lorsqu’ils ont entrepris de renouveler leur gamme. Ce sont tous ces petits détails que l’on retrouve dans « Ride ».
Des petits détails qui font la différence
J’ai fait une école de commerce : élaborer, perfectionner un produit, ça m’intéresse. Souvent c’est une question de détails qui font la différence. L’ouverture dos, par exemple, pour accéder facilement à tout ton matos sur le télésiège, avec les skis sur le sac ou en pente raide. Un porte-matériel à la bretelle : pour stocker tes gants ou ton bonnet en un clin d‘œil. Un volume très compact près du dos : pour plus de précision en freeride. Ou encore une ceinture amovible : pour un sac plus polyvalent et ne pas t’encombrer lors des usages urbains. En sachant que la réflexion ne s’arrête jamais. On doit par exemple proposer des sacs adaptés au grand public. La pratique des riders pro est assez élitiste, elle est niche, mais il faut aussi savoir s’adapter au plus grand nombre. Aussi au final, entre la réflexion et la sortie du produit fini, il faut environ un an.
La gamme Ride, 2 sacs airbag et trois sacs à dos pour trois volumes différents, je l’ai testée tout l’hiver dernier dans des sorties en pentes raides, du freeride autour de la maison (Chamonix, ndlr). J’ai bien aimé le 18 litres, confortable pour sauter tête en bas. Et j’arrive à tout y caser : mes peaux, une paire de gants de rechange, mes lunettes, une petite bouteille d’eau et un bout de corde de 30 mètres. Plus bien sûr la pelle et la sonde à l’avant du sac. Le feeling est bon, car il n’est pas trop grand en hauteur, l’ergonomie le rend confortable et sur une journée de poudreuse, tu vas pouvoir faire des figures. Le 30 litres, je l’ai filé à Mathis Dumas (photographe et réalisateur, ndlr). Ensemble on prépare un doc, un 52 minutes qui devrait sortir à l’automne prochain, il peut y caser sans problème son matériel de prise de vue ».
Des prises de risques poussées par les réseaux sociaux
« Alors, oui, cette expérience de développement m’intéresse vraiment. Et si je peux être fier de quelque chose, c’est de ne jamais avoir lâché au cours de ces dix dernières années, peu importe les échéances. » Sécurité, encore et toujours. Certes la chance, ou la malchance, joue, mais la prévention reste clef. Le message passe-t-il auprès des riders ? « Oui, Il y a une prise de conscience, d’autant que l’information est plus accessible aujourd’hui qu’avant. Sur le matos mais aussi sur la météo, que tu peux suivre quasiment en temps réel, sans parler des retours des gens sur les réseaux sociaux, qui sont aussi des sources d’infos sur les conditions. Mais en même temps on voit aussi des prises des risques pas nécessaires, poussées pour avoir une bonne image sur les réseaux. Aussi, quand je poste quelque chose sur un truc très engagé, je mets une phrase de mise en garde pour expliquer que ça peut être compliqué techniquement, et dangereux. Mais je ne suis pas donneur de leçon, en ski, la notion de danger est propre à chacun. Il faut juste avoir conscience de son niveau, mais ça, c’est très personnel. Donc c’est dur de donner des leçons. On peut juste informer, parler des conditions, indiquer un saut ou un rappel », conclut-il avant de rappeler qu’on part toujours équipé, avec une bonne maîtrise de son matos. Histoire de mettre toutes les chances de son côté.
Focus sur le matériel testé l’hiver dernier par Leo Slemett
Le rider a testé les sacs Airbag Ride 18 & Airbag Ride 24. Le 18 litres est particulièrement adapté à une utilisation à la journée lors des sessions freeride, vu son volume compact et léger (2,25kg avec le système airbag et la cartouche carbone). Le 24 litres permet d’envisager une utilisation en ski de randonnée (2,3kg avec le système airbag et la cartouche carbone) grâce à un volume pouvant accueillir peaux de phoque et couteaux par exemple. Egalement disponible : une taille supplémentaire, le Ride 30+ (sans airbag).
Sur chacun ces trois modèles :
- Accès compartiment principal par un zip sur le haut.
- Dispose d’un porte casque intégré avec sa poche de rangement
- Compartiment pour ordinateur
- Compatibilité poche à eau
- Poche extérieure dédiée au stockage du matériel de sécurité équipé de fourreaux de maintien.
- Ceinture amovible
- Ouverture complète du dos
- Deux poches pour les petits objets de valeur
- Capable de porter 2 piolets
- Portage de skis en diagonal et en latérale (A-Frame)
- Côté tissu : du polyester recyclé 300D, et des doublures en polyester recyclé 150D afin de maximiser leur durabilité. Le tout sans PFC
- Enfin, pour un maximum de versatilité, le système airbag est compatible avec les deux volumes grâce au système Switch permettant d’interchanger rapidement les poches frontales
Les sacs Airbag Ride 18 & Airbag Ride 24 embarquent le système Arva Reactor 2.0, éprouvé et reconnu depuis maintenant plusieurs saisons :
- Sécurité doublée : 2 ballons airbags séparés
- Système airbag le plus léger du marché : 650g
- Système de gonflage le plus puissant du marché
- Forme de ballon protégeant la tête et optimisant la force ascensionnelle dans l’avalanche
- Poignée de déclenchement au design et au positionnement ergonomique
- Entrainement au déclenchement sans cartouche
- Pas d’électronique, ni de batterie à gérer
- Système amovible et compatible avec tous les sacs Arva Reactor
Comment bien choisir son sac airbag
« 95 % des accidents d’avalanche sont dus à des plaques déclenchées par la victime » explique Arva. « En d’autres termes, le premier danger lorsque vous skiez en hors piste… c’est vous-même ! ». La démocratisation du ski de randonnée a mis l’équipement de sécurité avalanche sous le feu des projecteurs, en même temps que les skieurs découvraient les dangers du ski hors-piste. Ainsi, le trio détecteur de victimes d’avalanche DVA–pelle–sonde et le sac airbag se sont, plus que jamais, retrouvés sur le devant de la scène ces dernières années. Le sac airbag reste toutefois en retrait par rapport à ses compagnons dva-pelle-sonde : prix, complexité, manque d’informations… les freins à l’achat peuvent être nombreux. Pourtant, il représente un véritable allié en cas d’avalanche, car lui seul peut vous permettre de remonter à la surface. Fonctionnement, caractéristiques clés, sac idéal en fonction de sa pratique à ski, ou encore révision de l’airbag, voici quelques trucs pour vous y retrouver.
Pour en savoir plus sur la gamme Ride de Arva, visitez www.arva-equipment.com
Photo d'en-tête : Mathis Dumas / Arva