Hier, pour la quatrième (longue) étape du Marathon des sables, la Marseillaise de 40 ans décrochait la troisième place au scratch, juste derrière les deux redoutables frères El Morabity. Aujourd’hui, pour la cinquième et avant-dernière étape, c’est quatre Marocains qu’elle a coursés, arrivant 5e au scratch à… 19 minutes 12 secondes du leader, l’increvable Rachid El Morabity. Et si la première place lui semble déjà acquise chez les femmes où elle domine depuis le premier jour, ses concurrents masculins ont du souci à se faire, car au temps cumulé, elle pourrait bien arracher la troisième marche du podium, au scratch, ce qui serait une incroyable performance.
Victorieuse de la Diagonale des fous en 2024 , Maryline Nakache a déjà un CV long comme le bras : championne de France de Trail Long en 2018, vainqueure de la 6 000D la même année, de deux Eco-Trail de Paris (2019, 2022), une belle 1e place sur la TDS (145 km, 9 100 D+) venue confirmer ses superbes performances de l’année 2023– 2e sur le Lavaredo Ultra Trail (120 km ; 5 850 D+) et, dans la foulée, victoire sur le Marathon des Sables. Pour elle, cette année-là c’était une première sur la course principale de l’événement, « The Legendary », 252 km en six étapes dans le désert marocain en auto suffisance alimentaire.
À la bataille avec les frères El Morabity
Deux ans plus tard, la revoici. Plus affûtée que jamais, l’expérience de la course en zone désertique en plus. Résultat, en temps cumulé, elle est aujourd’hui en tête de la course côté féminin, 1h40 devant la Marocaine Aziza El Amrany et 5h25 devant la Japonaise Tomomi Bitoh. De quoi lui garantir, sauf défaillance, le podium demain à l’issue de la sixième et dernière étape. Jusque-là rien d’étonnant. Plus surprenant en revanche, ses résultats au scratch. Étape après étape, on la voit batailler avec ses concurrents masculins, et non des moindres.
Hier, jeudi 11 avril, pour la longue étape (82 km et 690 m de D+), elle a décroché la 3e place au scratch à 47 minutes seulement du leader, le légendaire Rachid El Morabity (11 fois vainqueur de l’épreuve !), talonné par son frère Mohammed (vainqueur en 2023). C’est dire le niveau. Et l’exploit de Maryline Nakache.
56 % de femmes au MDS contre moins de 10 % sur les ultras
Si aujourd’hui, à l’issue de la cinquième étape (419 m de D+), la traileuse, toujours en tête chez les femmes, n’est « que » cinquième au scratch, un œil sur les temps cumulés depuis le départ, la classe quatrième. Ce samedi 12 avril, nul doute que Maryline va tout faire pour accéder à la troisième marche du podium. « De façon générale dans la vie, quand j’ai une idée en tête, et que ça me passionne, que ça me plaît, je vais le faire à fond », nous confiait-elle en 2023. De quoi donner des sueurs froides au Marocain Ahmed Ouikhalfen (6e en 2024), en route lui aussi pour le podium.
De quoi aussi galvaniser dans son sillage les nombreuses femmes inscrites à cet événement. Car depuis plusieurs années, sous l’impulsion notamment de Cyril Gauthier, la course s’est ouverte à un plus large public en proposant des formats plus courts : 70, 100 ou 120 km. L’un des objectifs les plus importants des organisateurs était de rendre la course plus attractive pour les femmes. Résultat, elles représentent désormais 56% des participants sur la distance 120 km. Sur ce plan, le Marathon des Sables – où s’alignent cette année 1000 traileurs provenant de 52 pays différents – fait figure d’exception. Le taux de participation féminin tombant en France à 25% sur les trails et moins de 10% sur les ultra-trails.
En témoigne la traileuse Christelle Gauzet. Loin des élites, mais finisher de la plus longue course de 252 km en 2024, elle expliquait lors de la conférence de presse de présentation de l’événement : « Il y a beaucoup de limites qui nous sont imposées dès le départ de nos vies, en tant que femmes. On nous dit que ce n’est pas possible. Dans cette course, tout est fait pour qu’au contraire, ce soit un vrai bonheur pour la gente féminine. Les femmes y ont une place évidente, qu’on ne voit que rarement. Pour avoir fait beaucoup de courses dans le monde, ce n’est pas acquis. Tout est organisé et pensé pour que ce soit adapté aux femmes ».
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Photo d'en-tête : Marathon des Sable- Thèmes :
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