Photographe multi-primé -Wildlife Photographer of the Year, International Photographer of the Year, Sony World Photography Awards – le Mexicain Christian Vizl est aussi plongeur spéléologue, guide de rafting et marin. Depuis l’âge de quinze ans, il documente la beauté de l’océan. Devant les ravages commis par l’homme, ses images sont autant de cris d’alerte.
Chaque année, entre 4,8 et 12,4 millions de tonnes de plastique finissent à la mer, sans parler des ruissellements agricoles, du non-traitement des eaux usées et des sous-produits du développement côtier qui se déversent également dans nos océans.
Le plus alarmant? C’est qu’une étude, publiée en 2006, prédisait que d’ici 2048, toutes les espèces pêchées par les hommes auraient disparu. Or il semble qu’aucune image ne fasse la moindre différence. Pas plus celle des interminables plaques d’ordures au large des côtes que celle des tortues marines étouffées par des sacs de plastique. « Nous ne nous arrêtons pas. Notre consommation a augmenté. Nous continuons sur la même voie destructrice « , constate Christian Vizl.
Pour contrer ce sentiment de désespoir, l’artiste de 46 ans a choisi de souligner la beauté de cet univers en voie de disparition dans un nouveau livre: Silent Kingdom: A World Beneath the Waves (Royaume silencieux : un monde sous les vagues N.D.L.R). “Les hommes sont devenus particulièrement déconnectés de la beauté de la nature” déclare le photographe qui a rassemblé le fruit de sept ans de travail dans cet ouvrage.
Christian Vizl a parcouru le monde pour recueillir des images rares et très esthétiques d’animaux marins en péril. Le requin-baleine fait face à un déclin rapide, en partie en raison de pratiques de pêche non durables et de perturbations de son habitat.
Beaucoup de photos de Silent Kingdom : a World Beneath the Waves ont été prises dans son pays natal, le Mexique. Notamment celles d’une tortue de mer et d’un crocodile américain. « Quand j’étais enfant, je pensais que l’océan était si vaste et si grand qu’il était presque inimaginable que la faune qui la peuplait puisse s’appauvrir « , raconte-t-il.
« Ces animaux sont vraiment incroyables, ils méritent d’être protégés « , rappelle Christian Vizl qui a photographié ce requin-nourrice au large de Bimini, une île des Bahamas. « Nous avons tellement de chance de partager cette planète avec toutes ces magnifiques créatures. Mais je ne suis pas sûr qu’elles diraient la même chose de nous. »
Photo d'en-tête : Chistian Vizl