Hier, le GIEC a clairement détaillé dans le troisième volet de son sixième rapport les différentes options pour réduire au plus vite nos émission de gaz à effet de serre. Les représentants des 195 représentants des États ont même approuvé un « résumé pour décideurs ». A J- 5 des élections présidentielles, quelle place accordent à cette question essentielle les douze candidats à la présidentielle 2022 ? Pour en savoir plus, et agir en connaissance de cause, nous avons épluché leur programme. Une enquête très révélatrice.
« Les électeurs et électrices ont besoin de connaître les propositions des candidats et des candidates à l’élection présidentielle, et leurs conditions de mise en œuvre », estimaient début février les scientifiques signataires d’une tribune appelant les candidats à la présidentielle et les médias à sortir « des discours de l’inaction ». Tous, dont certains chercheurs appartenant au Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) regrettaient « l’absence de débat démocratique (…) sur les graves bouleversements en cours et à venir » et interpellaient les candidats et les médias : ces sujets d’importance cruciale pour notre avenir doivent abordés.
Une question s’imposait donc à la veille du premier tour : quelle place chaque candidat accorde-t-il à l’environnement ou plutôt, doit-on dire aujourd’hui, à l’urgence climatique? Après avoir longuement étudié, page après page, les programmes des douze prétendants à l’Elysée, un premier constat s’impose, certains en font l’un des axes forts de leur projet, quand d’autres se sont contentés de la reléguer en fin de programme, parent pauvre qu’on n’invite que parce que l’époque l’impose. Aussi la question a-t-elle été traitée à des degrés de pertinence différents, selon la famille politique des candidats. De manière générale, à gauche le sujet occupe traditionnellement une place importante parmi les propositions – exception faite de Nathalie Arthaud – contrairement à la droite. Et, sans surprise, la chasse ou le nucléaire… – thèmes de société, évoqués par une grande majorité des candidats – reflètent bien souvent un clivage droite/gauche, au risque d’omettre des éléments essentiels de la transition écologique. Ainsi si l’avenir des océans est souvent mentionné, on cherchera vainement la mention des mots « montagnes » ou « glaciers », pourtant témoins directs du réchauffement climatique, dans ces programmes pourtant parfois très étoffés. Aucune proposition n’est faite pour répondre au problème des hivers sans neige (déjà visible dans les stations de moyenne altitude) ou encore au recul des glaciers. En revanche, aucun candidat n’a oublié la cause animale. Il est vrai que la France compte pas moins de 76 millions d’animaux de compagnie, pour près de 68 millions d’habitants et 48,7 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales…
Comment avons-nous procédé ?
Afin d’en savoir plus sur la place accordée à l’écologie, nous avons analysé l’intégralité des 12 programmes des candidats à la présidentielle 2022, sélectionnant au passage les mesures phares de chacun. Notre choix était de garder la terminologie utilisée, surprenante par moments. Un travail de recherche plus ou moins complexe, en fonction des candidats. Certains annoncent clairement leurs ambitions écologiques (Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Philippe Poutou principalement), d’autres les relayent à l’arrière-plan (Jean Lassalle notamment). Une fois ce travail effectué, nous avons classé les principales mesures dans un tableau. Dans un souci de lisibilité, nous les avons organisées en fonction de grands thèmes jugés essentiels au débat écologique, présentés par ordre alphabétique : agriculture (pesticides), alimentation, bien-être animal, chasse, déchets, énergies (émissions CO2, éolien), fonds marins, forêts, juridique, logement, nucléaire, pollution des sols, production, transition écologique, transport. C’est ce que vous trouverez ci-dessous pour chacun des douze candidats. Bien sûr, gardons à l’esprit qu’une promesse n’est pas un engagement. Rien ne nous garantit donc que ces mesures seront appliquées, mais à leur lecture, le positionnement de chacun se dessine clairement. Enfin, afin d’offrir une vision plus complète encore des candidats, nous avons intégré, en liens, les programmes officiels de chacun auxquels vous pourrez vous référer au besoin.
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Emmanuel Macron (La République en Marche) : « Make Our Planet Great Again », vraiment ?
Énergie, émission de CO2, logements, transports… Emmanuel Macron traite, dans son programme des éléments essentiels de la transition écologique, visant même à « atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ». La solution des énergies renouvelables – envisagée sur fond de développement de l’énergie nucléaire ! – qu’il préconise suffira-elle ? Au vu de la lecture des propositions du président sortant, difficile d’oublier le bilan des cinq années précédentes, bien loin du discours prononcé deux mois après son élection, « Make Our Planet Great Again». En effet, sous son quinquennat, la France a accumulé un retard considérable dans la lutte contre le changement climatique et même fait quelques pas en arrière en revenant notamment sur l’interdiction du glyphosate. Conséquence : l’État a été reconnu coupable par la justice de « préjudice écologique ». Historique ! De quoi sérieusement douter du discours du candidat Macron 2022.
Les propositions
Énergies
► Investir à la fois dans le nucléaire et les énergies renouvelables
► Créer des filières vertes 100 % françaises
► Construire cinquante parcs éoliens en mer d’ici 2050
Transition écologique
► Atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, via une réduction de la consommation, le « déploiement massif » d’énergies renouvelables et la mise en œuvre immédiate d’un nouveau plan de construction de réacteurs nucléaires
Forêts
► Planter 140 millions d’arbres d’ici la fin de la décennie, soit 2 arbres par Français
Logement
► Rénover au moins 700 000 logements par an sur cinq ans
Transports
► Proposer des voitures électriques en leasing (location avec option d’achat)
Gestion des déchets
► Réduire les exportations de déchets
Bien-être animal
► Aider les animaux domestiques abandonnés
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Marine Le Pen (Rassemblement National) : l’écologie, loin d’être une priorité
Alors que de nombreux candidats soulignent l’urgence climatique, Marine Le Pen ne place pas la lutte en faveur de l’environnement au coeur de son programme, et c’est un euphémisme. Elle s’oppose d’ailleurs farouchement aux énergies renouvelables (démantèlement du parc éolien, une mesure à l’encontre des recommandations du réseau de transport d’électricité pour atteindre la neutralité carbone), promettant de relancer la filière nucléaire en lançant trois nouveaux réacteurs EPR. En creusant un peu, on remarque sa volonté de rendre gratuits les trains aux heures creuses, justifié par le désir de « permettre aux étudiants de visiter leur famille plus fréquemment ». Un premier pas guère suffisant, sachant que les transports représentent 31% des émissions carbone. L’écologie n’est donc clairement pas une des priorités de la candidate, comme le pointait déjà en juin 2019 un rapport du Haut conseil pour le climat. Pire, on découvre qu’elle propose également une mesure consistant à ne plus interdire les produits phytosanitaires sans solution équivalente et économiquement soutenable.
Les propositions
Agriculture
► Ne plus interdire les produits phytosanitaires. Indemniser intégralement l’éventuelle mise en place de zones de non-traitement (ZNT) à proximité des habitations
Énergies
► Lancer la construction de trois nouveaux réacteurs EPR
► Arrêter tout nouveau projet éolien et solaire maritime ou terrestre
Logement
► Subventionner le remplacement des chaudières au fioul
Transports
► Rendre gratuits les trains aux heures creuses pour les 18-25 ans
Chasse
► Autoriser la chasse, « une nécessité »
Bien-être animal
► Accorder une reconnaissance constitutionnelle au statut juridique des animaux
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Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), l’écologie, une adaptation nécessaire
Tout comme Yannick Jadot, dont il a sans doute longuement étudié le programme, Jean-Luc Mélenchon consacre une large partie de ses propositions à la politique environnementale. D’après lui, les Français doivent s’« adapter au système de la nature » et non l’inverse, d’où les principes de « règle verte » et de « règle bleue » se résumant à « ne pas prendre à la nature davantage qu’elle ne peut reconstituer ». De plus, dans le but de réduire les émissions carbone, le candidat de la France Insoumise compte « planifier le passage à 100% d’énergies renouvelables », en misant sur la sobriété et l’efficacité principalement. À cela, au vu de la lecture du livret thématique relatif à l’énergie proposé par Jean-Luc Mélenchon, on remarque que la mise en place de cette ambitieuse mesure n’est guère détaillée, si ce n’est doubler l’éolien d’ici 2050 ou abandonner « progressivement » les énergies fossiles. Concernant les sujets de sociétés comme la chasse, débat déterminant au vu des récentes actualités, le candidat suit Yannick Jadot, en se positionnant contre (week-end et vacances scolaires).
Les propositions
Juridique
► Inscrire dans la Constitution le principe de la « règle verte » (ne pas prendre à la nature davantage qu’elle ne peut reconstituer).
Transition écologique
► Investir 200 milliards d’euros pour la transition écologique
Production
► Abolir l’obsolescence programmée et allonger les durées de garantie légale des produits
► Baisser de 65 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030
Agriculture
► Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique
► Interdire les pesticides les plus dangereux
► Créer un ministère de la Production alimentaire
Énergies
► Planifier le passage à 100% d’énergies renouvelables et la sortie du nucléaire
► Maintenir les projets d’éoliennes offshore
Chasse
► Interdire la chasse pendant le week-end et les vacances scolaires
Logement
► Obliger la rénovation des « passoires thermiques »
Transports
► Diminuer le recours à la voiture individuelle
► Renationaliser la SNCF
► Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques et sociaux
Bien-être animal
► Interdire les fermes-usines d’élevage intensif
► Interdire les pratiques cruelles (déterrage, la chasse à courre, les combats de coqs…)
► Déterminer de nouvelles normes pour améliorer les conditions d’élevage : accès à l’air libre, pâturage, densité, surface minimale
Fonds marins
► Protéger 30 % du territoire maritime français
► Promouvoir un droit international de la biodiversité marine
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Éric Zemmour (Reconquête !) : un grand pas en arrière
La conception de l’écologie du polémiste d’extrême droite est bien différente de celle des autres candidats. Pour ceux qui auraient la mémoire courte, rappelons que fin 2021 Éric Zemmour annonçait au micro de RTL, à propos du réchauffement climatique : « la France n’a rien à voir là-dedans ». C’est pourquoi, il mise tout sur « la préservation des paysages » qui font « la beauté de la France ». Il vise également l’indépendance nucléaire au profit de l’éolien (dont il souhaite interdire les projets) avec la construction d’au moins 14 nouveaux réacteurs. A la lecture de son programme très éclaté, on apprend qu’il propose de « robotiser pour limiter les pesticides et le recours à la mains d’oeuvre étrangère ( sic !). Et rien n’est mentionné concernant les modes de transport alternatifs. Au contraire, il désire restaurer la limitation de vitesse à 90 km/h ainsi que la fin des « zones à faibles émissions » empêchant la circulation en ville des voitures les plus polluantes. Un pas en arrière, parmi d’autres.
Les propositions
Agriculture
► Robotiser pour limiter les pesticides et le recours à la main-d’œuvre étrangère
Chasse
► Sanctuariser la pratique de la chasse
Gestion des déchets
► Faire émerger une filière industrielle pour mieux recycler les plastiques
Énergies
► Interdire les nouveaux projets de construction d’éoliennes
► Construire quatorze nouveaux réacteurs
Logement
► En finir avec les passoires thermiques
Bien-être animal
► Renforcer les contrôles pour maltraitance animale dans les abattoirs et les élevages intensifs
Transports
► Prioriser les lignes de train de proximité
► Lancer le premier avion biokérosène avant 2030
Pollution des sols
► Lancer des chantiers de dépollution des sols
Forêt
► Interdire les exportations de bois brut
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Valérie Pécresse (Les Républicains) : contre l’ « écologie punitive »
La candidate des Républicains relègue, elle-aussi, l’écologie en fin de programme. Ne croyant pas en « l’écologie punitive », elle souhaite proposer des incitations financières « plutôt que des taxes », exception faite au niveau européen où elle défend une taxe carbone aux frontières de l’Union. Tout comme Emmanuel Macron et la plupart des candidats de gauche, Valérie Pécresse vise à atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela, elle se focalise principalement sur le développement des transports électriques à l’origine nucléaire (construire de six nouveaux EPR ; relancement du projet Astrid). Comment compte-t-elle financer cette transition écologique ? En créant un Livret vert, résultant de la fusion du Livret A et du Livret de Développement Durable. Enfin, on peut s’interroger sur des mesures pour le moins contradictoires. Comment compte-t-elle « approvisionner 100 % des cantines publiques en produits locaux, y compris en bio, d’ici 2027″ tout en » refusant la stratégie sans pesticide » ? Par les importations ? On craint que ce soit très compliqué si, comme elle le préconise, elle « refuse d’importer les produits alimentaires ne respectant pas les normes environnementales françaises »
Les propositions
Énergies
► Permettre aux habitants de refuser des projets éoliens
► Construire six nouveaux EPR
Agriculture
► Refuser la stratégie sans pesticide
Alimentation
► Approvisionner 100 % des cantines publiques en produits locaux, y compris en bio, d’ici 2027
► Refuser d’importer les produits alimentaires ne respectant pas les normes environnementales françaises
Gestion des déchets
► Éliminer les emballages plastiques à usage unique non recyclable à la fin du mandat
Transports
► Imposer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne
► Simplifier les lois pour éviter l’annulation de projets ferroviaires
► Décarboner les transports en commun et individuels
Chasse
► Défendre la chasse
Transition écologique
► Atteindre la neutralité carbone en 2050
► Créer un Livret vert fusionnant Livret A et LDD
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Yannick Jadot (Europe Ecologie – Les Verts) : l’écologie au coeur du programme
Comme on s’en doute, le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts propose de nombreuses mesures liées à la politique environnementale. Des ambitions partagées avec ses homologues à gauche, Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon, notamment sur des questions liées au logement (vaste plan de rénovation thermique de 10 milliards d’euros par an), aux transports (interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs d’ici 2030, modernisation du réseau ferroviaire par exemple), ou encore à l’agriculture biologique (interdiction très rapide des pesticides les plus controversés). Son objectif principal ? « Réduire l’empreinte carbone de la France de 55 % d’ici 2030 en vivant mieux et atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Pour Yannick Jadot, l’écologie rétablirait une forme de justice sociale via la création d’emplois liés aux nouveaux investissements en la matière mais aussi grâce à son projet d’établir un ISF climatique.
Les propositions
Transition écologique
► Atteindre la neutralité carbone en 2050
Agriculture
► Sortir de l’élevage industriel
► Interdire les néonicotinoïdes et le glyphosate
Alimentation
► Proposer du 100 % bio et local dans les cantines
Bien-être animal
► Créer un ministère dédié à la condition animale
Chasse
► Interdire la chasse pendant le week-end et les vacances scolaires
Gestion des déchets
► Mettre en place une politique zéro-déchet
Transports
► Développer la production de biométhane
► Investir 4 milliards par an pour moderniser le réseau ferroviaire
► Stopper les grands projets ferroviaires
► Interdire la vente de véhicules neufs avec un carburant fossile à partir de 2030
► Interdire les lignes aériennes lorsque le trajet en train dure moins de 4 heures
Énergies
► Supprimer la possibilité d’aides publiques aux entreprises engagées dans les énergies fossiles
► Développer les éoliennes et le photovoltaïque
► Sortir du nucléaire de manière « responsable »
Fonds marins
► Renforcer les aires marines protégées
Juridique
► Reconnaître le crime d’ « écocide »
► Mettre en place un ISF climatique
Logement
► Investir 10 milliards d’euros par an pour la rénovation des bâtiments et les services publics
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Fabien Roussel (Parti Communiste Français) : seul candidat à gauche favorable au nucléaire
Si certains points du candidat du Parti Communiste Français rejoignent ceux des autres candidats de gauche (élevages industriels, préservation des fonds marins, rénovation des logements et transports – avec une prime à la conversion de 10 000 €), Fabien Roussel est en désaccord sur le sujet de l’énergie. S’il souligne son désir d’atteindre la neutralité carbone pour 2050, l’un des moyens d’atteindre cet objectif est, selon lui, en plus des énergies renouvelables, le nucléaire. Pour cela, il souhaite construire six nouveaux EPR et relancer du projet Astrid – visant à fabriquer un réacteur nucléaire de 4e génération. De plus, en prônant une agence européenne spécialisée dans l’homologation des alternatives naturelles aux pesticides, on pourrait lui reprocher de ne pas réellement trancher sur le sujet. Autre point clivant avec ses camarades à gauche : la chasse, « loisir » qu’il défend, le considérant comme « essentiel » à la préservation de l’environnement.
Les propositions
Transition écologique
► Atteindre la neutralité carbone en 2050
Agriculture
► Créer une agence européenne d’homologation des alternatives naturelles aux pesticides et aux insecticides
► Empêcher le développement des élevages industriels
Chasse
► Maintenir l’autorisation de la chasse
Fonds marins
► Soutenir le moratoire de l’UICN sur l’exploitation des fonds marins
► Interdire l’exploitation minière des fonds marins
Logement
► Légiférer pour obliger à la rénovation énergétique d’ici à 2040
Énergies
► Relancer le projet Astrid visant à fabriquer un réacteur nucléaire de quatrième génération
Transports
► Relancer le fret ferroviaire et les petites lignes
► Proposer une prime à la conversion de 10 000 euros pour une voiture « propre »
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Jean Lassalle (Résistons !) : des mesures environnementales quasi-absentes
Peu de mesures environnementales sont proposées dans le programme de Jean Lassalle si ce n’est concernant l’investissement dans les énergies renouvelables et le nucléaire (basculement vers des centrales de quatrième génération). Dans la partie intitulée « La fin des oubliés », on aurait pu s’attendre à trouver un focus sur l’écologie. Que nenni ! Relayée uniquement à la section « Relancer la recherche » proposée par le candidat, on aperçoit deux simples paragraphes dédiés aux propositions environnementales.
Les propositions
Chasse
► Défendre la chasse et la pêche
Énergies
► Stopper l’éolien
► Investir dans les énergies renouvelables
► Basculer vers des centrales nucléaires de quatrième génération
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Nicolas Dupont Aignan (Debout la France !) : l’écologie relayée en fin de programme
Une nouvelle fois, il nous a fallu attendre la fin de la lecture du programme pour retrouver une partie dédiée à l’écologie. Malgré la volonté de multiplier les moyens consacrés à l’isolation thermique, de rénover le réseau ferroviaire et d’accélérer la mise en place de bornes de recharge rapide pour les voitures électriques, les mesures de Nicolas Dupont-Aignan ne traduisent pas l’urgence climatique actuelle. Aucun objectif chiffré visant à atteindre la neutralité carbone n’est précisé par le candidat qui met le nucléaire au centre de ses préoccupations (recherche d’un nucléaire 100% « propre »).
Les propositions
Énergies
► Ne plus implanter d’éoliennes
► Reconstruire une filière nucléaire d’excellence
Logement
► Multiplier par six les moyens consacrés à l’isolation thermique
Gestion des déchets
► Interdire les produits obsolescents et lancer un programme zéro déchets sur 10 ans pour nos océans.
Bien-être animal
► Créer un fonds national d’aide aux associations de protection animale
► S’associer à un « référendum pour les animaux »
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Anne Hidalgo (Parti Socialiste), l’écologie, l’une de ses priorités
Tout comme Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, la candidate du Parti Socialiste a inscrit de nombreuses mesures environnementales dans son programme, de l’agriculture au logement en passant par les transports. Vis-à-vis du nucléaire, la maire de Paris envisage, comme ses homologues de gauche, une sortie progressive au profit des énergies renouvelables. De plus, elle compte inscrire, comme Yannick Jadot, le crime d’ « écocide » dans la Constitution afin de punir les comportements entraînant des pollutions graves de l’environnement. La réduction des émissions carbone et la préservation de systèmes naturels semblent être donc l’une de ses priorités, même si une vaste partie de son programme est dédié à d’autres sujets sociétaux.
Les propositions
Agriculture
► Mise en place d’une politique publique de pêche et d’aquaculture « 100 % durable »
► Un plan pour l’autonomie européenne en protéines végétales
Interdire l’usage des néonicotinoïdes
Bien-être animal
► Lancer les « assises du bien-être animal »
Énergies
► Atteindre rapidement 100 % d’énergies renouvelables
► Utiliser le nucléaire comme « énergie de transition »
Production
► Réduire de moitié les émissions de CO2 du secteur industriel
Juridique
► Reconnaître le « crime d’écocide »
Transition écologique
► Voter annuellement un budget climat
► Engager les GAFAM dans la transition écologique
► Mettre en place un ISF climatique
Logement
► Instaurer une prime pour rénover les logements
Transports
► Investir dans les petites lignes de train
► Faciliter le recours aux voitures électriques
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Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) répondre à l’ « urgence climatique »
Dans le programme de Philippe Poutou, l’écologie succède à l’introduction – le candidat semble y accorder une importance capitale, prônant une société « écosocialiste » (socialisation des secteurs clés de l’énergie). Visant à une « véritable transition écologique » et insistant sur l’« urgence de changer radicalement de façon de vivre et de produire », sa mesure phare, d’un point de vue environnemental, est la sortie du nucléaire en dix ans, grâce aux énergies renouvelables. Le candidat du « Nouveau Parti Anti-Capitaliste » propose également des mesures concernant les logements et les transports, indispensables dans la transition écologique. On peut raisonnablement se demander avec quel budget il compte mettre en place ces mesures répondant à une « urgence ». Une réponse à retrouver en fin de programme. Bien qu’implicitement lié à l’écologie, Philippe Poutou propose de récupérer « l’argent des ultra-riches » citant au passage le fort intéressant rapport d’Oxfam d’après lequel « de mars 2020 à octobre 2021, la fortune des milliardaires français a augmenté de 86 % ».
Les propositions
Agriculture
► Vers le tout biologique sur 10 ans
► En finir avec l’élevage industriel
Chasse
► Limitation des périodes et des zones de chasse ; interdiction de la chasse pour les espèces en déclin
Forêts
► Nationalisation des forêts de plus de 20 ha
Énergies
► Sortir du nucléaire en dix ans
Transports
► Développement de l’offre de transports en agglomération et en zone rurale
► Priorité au fret fluvial et ferroviaire, Réduction drastique du transport aérien, qui doit être interdit sur les circuits courts
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Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) : pas de réelles solutions
Étonnamment, dans le programme de la candidate de Lutte Ouvrière, peu de mesures écologiques concrètes si ce n’est concernant le monde animal, qu’elle considère comme « l’une des richesses de la nature ». Si la candidate de Lutte ouvrière semble très sensible au sort des coqs de combat (comme Jean-Luc Mélanchon d’ailleurs), rien ou presque en revanche sur les énergies, ou encore le transport. Des éléments pourtant essentiels à la réduction des émissions carbone, l’unique moyen d’enrayer le réchauffement planétaire, comme le rappelle le rapport du GIEC. « Parler de transition écologique ou de planification, c’est très bien. Mais s’il n’y a pas la volonté de supprimer la propriété privée des moyens de production et d’en finir donc, avec la chasse gardée de la classe capitaliste sur le système productif, tout ça, c’est une escroquerie » détaille la candidate qui suggère ainsi que la préservation de l’environnement passe par une remise en cause de l’organisation capitaliste de la société, sans pourtant autant proposer de réelles solutions…
Les propositions
Bien-être animal
► Combattre l’élevage et l’abattage intensifs
► Opposition à la corrida ou aux combats de coqs
Chasse
► Interdire la chasse à courre
► Interdiction de la chasse deux jours par semaine, dont le dimanche
Article initialement publié le 25 mars 2022, mis à jour le 5 avril 2022
Photo d'en-tête : Affiches officielles de la campagne des 12 candidats (Martin Noda pour Philippe Poutou)- Thèmes :
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