La ligne de conduite du Marathon du Mont-Blanc est claire : « promouvoir un modèle innovant et durable de pratiques sportives et touristiques basé sur le respect de la vallée de Chamonix et de ses Hommes ». Plus facile à dire qu’à faire pour un événement qui accueille près de 10 000 coureurs chaque année. Mais face à l’urgence climatique, les organisateurs ont entrepris de se réinventer. En témoigne les deux mesures fortes annoncées en début de semaine lors d’une conférence de presse.
C’est un événement qui depuis plusieurs années fait figure de bon élève en matière de préservation de l’environnement. Nous l’avions déjà qualifié de « pionnier » en 2021, dans le cadre de notre grande enquête sur l’impact écologique des courses. Depuis, les organisateurs du Marathon du Mont-Blanc, bien déterminés à être un véritable laboratoire de l’événementiel écoresponsable, n’ont pas chômé.
Deux mesures d’ampleur effectives dès 2025
« 96% du bilan carbone de l’événement provient des transports pour venir dans la vallée de Chamonix » affirment les organisateurs, s’appuyant sur le rapport d’impact de l’édition 2023, réalisé par Aircoop la même année. Et quand on regarde en détail, 67% des traileurs viennent en voiture (seuls ou en covoiturage), contre 20% en train, le moyen de transport à l’impact carbone le plus faible. À titre d’exemple, un aller Paris-Chamonix émet environ 64,5 CO2e en voiture. Contre seulement 1,83 CO2e en train (source : Ademe).
Un constat qui a conduit le Marathon du Mont-Blanc à prendre des mesures drastiques :
- Réserver 40% des dossards pour les participants qui viendront en train. (Les 60% restants seront destinés à ceux qui viendront via d’autres moyens de transport). Les dossards partant vite, certains coureurs pourraient n’avoir d’autre choix que de prendre le rail, ce qu’encourage bien évidemment l’organisation.
- Imposer la compensation carbone aux participants pour les émissions issues de leur trajet pour venir sur l’événement. (Une proposition déjà mise en place ici depuis deux ans, uniquement sur la base du volontariat des participants. 20% des inscrits à l’édition 2024 y ont souscrit).
Ces deux mesures seront effectives pour l’édition 2025. De son côté, l’organisation s’est engagée à compenser l’empreinte carbone de l’événement. Et ce, dès que celle de 2024 aura été calculée. À titre d’exemple, elle s’élevait à 186 tonnes en 2023. Reste à savoir de quelle manière ils comptent le faire, via l’option forestière (planter des arbres, protéger des forêts existantes, etc.), l’investissement dans les énergies renouvelables ou l’achat de crédits carbone (une tonne de CO2 équivalant, à l’heure où nous bouclons cet article, à 6€).
Photo d'en-tête : David Gonthier / Marathon du Mont-Blanc