Si comme nous vous accordez une grande importance à ce que les produits que vous achetez aient l’empreinte écologique la plus minime possible, et qu’ils puissent être utilisés à long terme ou, mieux encore, réparés, ce nouvel indice – développé notamment par la marque allemande VAUDE – devrait changer la donne à l’heure de choisir une veste de montagne ou un sac à dos. Pourquoi ? Comment ? Explications.
Depuis 2002, la production mondiale de textiles d’habillement a plus que doublé, largement alimentée par les produits liés aux activités outdoor. Sans surprise, la quantité de déchets qui polluent de plus en plus la planète a décuplé en parallèle. Dès lors, comment ne s’intéresser qu’au profit sans penser aux conséquences ? C’est la question qui depuis quelques années déjà taraude les marques les plus engagées sur le plan environnemental. Et, la pression des consommateurs aidant, leurs réponses se font plus précises au fil du temps.
L’anti « tout jetable »
Parmi les plus innovantes sur ce terrain, l’équipementier allemand VAUDE, qui sans bruit accumule les avancées depuis sa création en 1974. Pionnier d’un style de vie éco-responsable, la marque lance dès le milieu des années 90 les premiers essais pour recycler entièrement les vêtements techniques des sportifs outdoor, au sein du réseau Ecolog-Recycling. En 2016, elle signe le Greenpeace Detox Commitment, s’engageant ainsi à éliminer d’ici fin 2020 toutes les substances polluantes de la totalité de sa chaîne d’approvisionnement et à fabriquer toutes ses collections sans avoir recours aux PFC (per fluorocarbures).
En 2001, elle est la première marque de l’industrie outdoor à soutenir et utiliser le label Bluesign, l’un des plus exigeants de l’industrie textile. En 2009, elle va plus loin encore et crée son propre label de qualité « Green Shape certifiant non pas seulement la matière première textile, mais tous les éléments constituants d’une veste. Enfin, en 2019, elle introduit le Grüner Kopf (Bouton vert), premier label gouvernemental pour les textiles issus d’une production équitable et respectueuse de l’environnement. Vaude reste à ce jour le seul équipementier outdoor à voir 90% de ses produits certifiés par le Grüner Kopf.
Un système de points sophistiqué
Un parcours vertueux, certes, mais un produit n’est véritablement durable que s’il est utilisé le plus longtemps possible. Et c’est là que la notion de réparabilité entre en jeu. La marque l’a donc intégré de manière systématique dans le développement de ses produits et conçu dans la foulée un outil permettant d’évaluer la réparabilité de chacun de ses équipements. Un système de points sophistiqué permet d’identifier les leviers sur lesquels intervenir pour savoir comment effectuer rapidement et simplement la réparation.
Sont ainsi passés au crible les pièces détachées, l’outillage requis et les aides nécessaires à une réparation, « Nos produits doivent pouvoir s’utiliser longtemps et être réparables. », résume Antje von Dewitz, directrice générale de VAUDE, se positionnant clairement à l’encontre de la mentalité du « tout jetable ».
Des zips étanches aux roues des sacs de voyage
Un programme ambitieux couvrant une vaste gamme de produits plus ou moins complexes à réparer. Rien à voir en effet entre la réparation du zip soudé et étanche d’une veste de pluie et celle des roues d’un sac de voyage.
Dans le premier cas, un classique, la réparation est possible mais ardue. Ce type de réparation ne peut généralement être réalisé que par du personnel qualifié car il requiert un outillage et un savoir-faire spécifiques. L’effort à fournir en termes de temps est donc plus élevé, explique la marque. « Selon notre indice de réparabilité, explique VAUDE, « le nombre de points atteint dans ce cas bien précis est donc plus bas que pour la réparation de roulettes d’un trolley par exemple. Des pièces détachées que l’on peut commander pour les remplacer soi-même rapidement, sans grandes connaissances techniques à l’aide des instructions de réparation ». Ce qui vaut au trolley un maximum de points dans l’indice de la marque.
Moins bien noté, le zip soudé – dont la réparation est plus complexe – sera donc soumis aux experts de la marque. A eux de trouver des techniques de transformation alternatives afin de réduire l’effort de réparation et d’améliorer ainsi sa valeur ajoutée … sans compromettre pour autant la fonctionnalité, l’innovation ou le design du produit. Un challenge déjà relevé par Vaude sur toutes les nouveautés de la collection Été 2020, soumises à ces nouveaux critères de réparabilité. Mais à compter de la collection Été 2022, c’est à l’ensemble des produits Vaude que ces critères devront s’appliquer.
Entretenir, réparer, revendre, donner, louer … les 5 bons gestes à adopter, dès maintenant
1. Entretenir son matériel : c’est le geste N°1 pour qu’il reste fonctionnel. Comment ? En l’aérant régulièrement, en le lavant délicatement et en le réimprégnant de temps à autre.
2. Réparer : Vaude met à votre disposition les pièces de rechange et son savoir-faire. Si ça devient trop compliqué, son service de réparation vole à votre secours. Autre option : l’atelier de réparation situé dans les locaux de la marque. Ou la coopération avec la plateforme en ligne iFixit ou les Repair Cafés.
3. Revendre ses produits usagés : dans la boutique VAUDE Second Use Shop sur eBay.
4. Donner : auprès du réseau Fairwertung à des fins d’utilité sociale.
5. Louer ses équipements : grâce au service de location iRentit.