Dans son documentaire “Comme un seul homme”, le marin-philosophe Eric Bellion se livre corps et âme à la caméra pendant les 99 jours de son Vendée Globe. Une odyssée passionnante dans laquelle on le voit souffrir mais aussi exulter, le tout au service de la promotion de la différence.
Vous êtes probablement le premier navigateur à expliquer avoir fait le Vendée Globe “par défaut”… Comment en arrive-t-on là ?
Déjà, j’ai du mal à me qualifier de navigateur. Comme j’essaye d’éviter les cases, je dis plutôt que je suis un explorateur de la différence. Mais, ok, je suis navigateur (rire). Un marin en tout cas, j’ai besoin de la mer. Même si je n’ai jamais pris un cours de voile de ma vie …
Le Vendée Globe je l’ai fait par défaut, parce que les gens ne m’écoutaient pas. Lorsque je parlais de monter des projets collectifs en mer avec des individus de toutes sortes – handicapés, valides, hommes, femmes, jeunes, vieux – je n’intéressais que les personnes déjà convaincues. Donc j’ai essayé de me glisser dans le cadre d’un événement médiatique, de ceux qui génèrent des héros, pour y démontrer ma théorie. Et qu’on m’enlève cette casquette de “Capitaine diversité” !
Quelle est cette théorie pour laquelle vous avez fait le cobaye en pleine mer pendant presque 100 jours ?
Montrer que, via la contrainte, en étant différent, on peut se transcender et se trouver. J’étais le cobaye parfait puisque j’étais novice et voué à galérer. Le Vendée Globe était une évidence. Parce que c’est l’Everest des courses. Parce que c’est à mes yeux le truc le plus dingue qu’on puisse faire au monde. C’est super compliqué d’embarquer les gens sur le thème de la différence… Soit on utilise l’angle habituel, celui de l’humanisme et du civisme, mais c’est chiant à mourir, soit on affirme que la diversité est par nature riche, et ça c’est du bullshit. La diversité c’est compliqué à gérer, c’est du boulot si tu veux que ça fonctionne. J’ai essayé de proposer aux gens un récit auquel ils puissent s’identifier, pour les ouvrir à cette idée selon laquelle la différence et la contrainte permettent l’innovation. Evidemment, ça ne s’improvise pas, je me suis entraîné pendant deux ans… Reste que cette course était ma troisième sortie en solitaire de toute ma vie. Je savais manipuler le bateau, hein. Mais seul, quand tout le monde s’est barré, ça n’a plus rien à voir.
Le début du film est très abrupt. C’est rude de vous voir autant en difficulté, un peu comme vous finalement, on a envie que ça s’arrête… Puis sans trop savoir comment, on est embarqué.
Je comprends complètement qu’on se dise “qu’est ce qu’il fout là, personne ne l’a obligé !” Et c’est un choix délibéré que de plonger immédiatement à ce moment : vous ressentez exactement ce que j’ai vécu. Il n’y a aucune harmonie, c’est la merde et je me demande comment je me suis fourré là-dedans, comme vous donc (rire). Je suis ravi quand on me dit ça sur le début puisque ce sont exactement les sensations que j’ai ressenties !
A terre, au quotidien, vous êtes aussi… émotif ?
Pas. Du. Tout. (il rit). Oui. Je dois avouer que je suis assez sensible. Connecté avec mes émotions. Par exemple, j’étais à une avant-première : je suis juste venu pour la fin du film, et j’ai vu ma gueule avant la ligne d’arrivée et paf, les larmes. Après, c’est quelque chose que j’ai appris à apprécier chez moi, même si ça n’est pas toujours évident à gérer.
Elle s’est installée quand cette peur si violente ?
On ne voit pas mon départ des Sables d’Olonne dans le film, mais c’est à ce moment-là que tout se cristallise. Cette course, je l’ai toujours suivie, je la connais, je sais à quoi m’attendre. Et pourtant, au départ, je réalise à quel point je suis mort de trouille. La peur vient de partout : je vais risquer ma peau, je flippe de mourir, et en plus on va m’observer. Ce poids du regard de l’autre est hyper pesant. 350 000 personnes sont là, je les entends bourdonner depuis 2h du matin… Plein de gens vont me juger et je ne me sens pas prêt du tout.
Elle a fini par partir ?
Non, elle est tout le temps là. Mais elle devient une amie. Elle me rend super vigilant, c’est elle qui me permet de tout scanner, de faire ma manoeuvre nickel, d’être complètement maniaque sur le bateau. Elle me dit qu’il faut que je répare tout, tout de suite. Que si je bâcle un truc je vais le payer cher. C’est elle qui me rend intelligent.
Qui vous empêche de dormir aussi…
Aussi. Mon cerveau n’accepte pas de lâcher prise. J’ai zéro confiance en moi et encore moins dans le bateau. Puis d’un coup, ça bascule, dans l’océan Indien. Quand je triomphe de ce safran cassé, après avoir mis huit heures pour l’enlever en utilisant dix lames de scie à métaux… Et là je me dis : “mec, si t’as réussi à te sortir de ça, tu peux faire le reste”. Ce n’est pas pour autant que la peur est partie, mais j’ai commencé à croire en moi. Et quelques jours plus tard, je me tape une énorme tempête et ça passe. Je comprends alors que le bateau peut tout faire, que je peux me reposer sur lui, le laisser filer. Je commence à être un peu moins con : je prends un peu la barre, je teste et je ressens enfin son équilibre. Et d’un seul coup c’est l’état de grâce. On le voit à l’écran, je prends enfin soin de moi, je rêve, je suis heureux. Je suis finalement dans le voyage que j’avais imaginé. Et, du coup, je ne veux plus que ça s’arrête !
Parce que vous espériez que quelque chose vienne vous sauver de la course jusque-là ?
Je n’ai aucun problème à avouer qu’avant ça, quand je voyais quelqu’un obligé de quitter la course à cause d’une avarie, j’étais jaloux. Parce que dans ces cas-là, on peut revenir la tête haute, on n’a pas abandonné. J’étais terrorisé, épuisé : il n’y a pas de frein sur un bateau comme ça, t’es obligé de dévaler la pente. Donc quand le safran pète, une part de moi me souffle : “c’est bon, c’est terminé”. Et ce qui est paradoxal, c’est que pas une seconde je me pose la question de ne pas réparer.
Dans le film, on vous voit aussi exulter, mais il n’y a personne pour partager ce bonheur, et vous évoquez ce manque. Étrange ambivalence que de se chercher seul, mais de regretter l’autre au moment où l’on se trouve…
C’est particulier sur le Vendée Globe, car redescendre une montagne, ça prend quelques heures ou un ou deux jours. Mais là, il y a encore un mois de mer, donc ton envie de communiquer ta joie, tu te la gardes dans un coin et tu continues. Et c’est de plus en plus risqué, t’arrives en hiver avec les tempêtes de l’hémisphère nord, t’es crevé. Au moment où je suis assez proche pour que les vedettes de la course viennent m’accueillir, je dis à la caméra “on devrait voir les premiers bateaux arriver”, mais presque comme un enfant, j’ai peur qu’on m’ait zappé. J’ai eu un moment de flottement où je me suis demandé : “Mais qu’est-ce qu’ils foutent ?” (il rit). Et quand je distingue le premier, c’est complètement fou. Il y a encore trois heures pour arriver et je dois rester concentré, je ne peux pas être en larmes. Je me dis que je peux encore avoir une avarie et que ce serait horrible. Donc jusqu’au ponton, je suis dans un état second.
Et cette arrivée ? On la voit juste dans le générique du film, vous avez l’air de planer…
C’est très bizarre. T’es un peu détaché de toi-même, t’as l’impression que ça ne te concerne pas. Tout le monde est là, tu comprends que les gens ont vécu la course seconde par seconde. Les autres sont ivres de joie et moi, à ce moment-là, je ressens de la violence parce que je viens d’être arraché à une tranquillité, au fait que j’étais centré sur ce que j’avais à faire, qui était très simple. D’un seul coup, ton attention est sollicitée de tous les côtés et tu luttes pour rester focalisé, mais tu ne peux pas. Le monde te happe à nouveau. Tu es très content et en même temps, c’est violent.
Peut-on parler de votre rapport à votre bateau, qui évolue au cours du film, jusqu’à en faire un personnage à part entière ?
Rua Hatu. Il porte le nom de la divinité de la mer polynésienne. C’est spécial, car c’est une machine qui me fait très peur… Mais aujourd’hui je suis persuadé qu’il m’a choisi. Je suis un romantique (il rit).
Comment peut-on renoncer à une telle relation après cette aventure ?
Ca a été horrible. En même temps que l’on travaillait sur le film, j’étais en train de le vendre. J’étais hyper malheureux. J’ai découvert que j’avais en moi une tristesse d’enfant, que je gardais pour moi car je ne la trouvais pas légitime, je pensais que personne ne pouvait comprendre.
En même temps, dans le film, quand on vous entend parler de lui en disant “il riait de mes atermoiements”, on comprend que votre lien est particulier…
C’était mon ami, on a fait cette course à deux. Je vais le voir de temps en temps, à Port-la-Forêt. Il va refaire le Vendée Globe, avec Damien Seguin, un marin qui a une main en moins. Mais j’étais obligé de le vendre : c’est un bateau fait pour courir, il commençait à s’abîmer, je ne pouvais pas lui faire ca. C’est un dieu des mers… J’en ai pleuré à chaudes larmes.
A voir le film, on a un peu du mal à vous croire quand vous affirmez que n’importe qui peut faire le Vendée Globe…
Et si, pourtant, mais avec une envie farouche. C’est la seule limite, pour le reste on trouve des solutions. Depuis que je suis parti en croisade pour la différence, je ne me pose aucune barrière. L’océan est puissant, il y a des règles et la sécurité découle de leur respect, donc n’importe qui peut le faire. Après, reste un facteur chance : je n’ai rien tapé, j’ai pu résoudre mes problèmes techniques tout seul, j’ai eu vachement de pot… Mais la chance c’est comme la muse qui te visite, elle ne le fait que si t’es au travail. Je me suis préparé comme un professionnel : j’ai trouvé de l’argent, je l’ai bien dépensé, je me suis entouré d’une équipe super motivée, je me suis fait coacher par Michel Desjoyeaux et entraîné pendant deux ans… C’est ensuite que la chance peut arriver. C’est faisable, mais respecte les règles ! L’aventure, c’est la rigueur, une discipline extrême.
Des concurrents du Vendée Globe ont-ils vu le film ? Que vous ont-ils dit ?
Les coureurs qui l’ont vu l’ont adoré, et ont dit s’être retrouvé dedans, ce qui est super cool. Après, on le vit pas tous à la même échelle. Alan Roura, le Suisse que l’on me voit croiser à Noël sur l’eau, m’a dit : “Ah ouais, t’en as quand même plus chié que moi !” Mais tout le monde a peur. Et même les plus aguerris, qui ont moins peur, vont plus vite, et donc se font des frayeurs aussi au final..
Sur la ligne de départ, vous savez que vous avez un film à tourner en plus de la course ?
A la base, je voulais faire un documentaire pour la télé, je me disais que je trouverais bien une chaîne pour le diffuser. Je voulais proposer un témoignage de l’expérience le plus précis et le plus honnête possible. Pour comprendre la sortie de “Comme un seul homme” au cinéma, il faut remonter un peu en arrière. J’ai dû acheter un bateau pour concourir, et il s’est trouvé que le producteur Jean Cottin voulait vendre celui qui avait servi au tournage de “En solitaire”, avec François Cluzet. Je le lui ai racheté pas cher et nous nous sommes immédiatement très bien entendus… De fil en aiguille, c’est lui qui a fini par produire ce film qui se retrouve aujourd’hui sur grand écran.
Vous avez un bateau star de cinéma, ne manquaient plus que les caméras…
Oui… J’ai embarqué deux GoPro Hero4, une Panasonic subjective et une caméra Sony qui filmait en extérieur, installée par l’écurie de course Mer Agitée, de Michel Desjoyeaux (double vainqueur du Vendée Globe, NDLR). J’avais décidé de tout montrer sans filtre, et c’est un pari compliqué en termes de pudeur. C’est très important de montrer ma peur, notamment au début, car on ne voit jamais ces images-là des skippers. Dévoiler mon angoisse, c’est la seule option pour qu’on comprenne la suite, mon bonheur, les ressources qu’on arrive à mobiliser quand on est poussé dans ses retranchements. Sinon c’est juste de la com’ et c’est indigeste.
Vous n’étiez pas filmé 24/24h, à quel moment déclenche-t-on la caméra ?
J’ai ramené 50 heures de rushes, quand les autres concurrents en avaient en moyenne cinq. Faire la course et filmer, c’est un choix : ceux qui veulent gagner ne tournent quasiment pas, ils sont à bloc. Sur ces bateaux-là, vous avez tout le temps un truc à faire. Je suis venu spécialement pour faire ça, raconter une autre réalité. Donc j’ai déclenché dès que j’avais une émotion très forte et qu’il fallait que je la décrypte. Et comme on est très fatigué, elle arrive vite, et elle est… brute. Evidemment j’avais un mini-script en tête de moments à filmer : le passage de l’équateur, la première tempête, le cap Horn. En fait, il n’y avait rien besoin d’anticiper car le scénario de ce que j’ai vécu était dingue, un film hollywoodien ! Si j’avais voulu l’écrire, je n’aurais pas fait mieux. Après, il y a des moments d’action pure que je n’ai pas pu filmer, mais côté émotion il n’y a pas de censure, j’ai donné 100% de mes rushes à la monteuse.
Vous vous êtes classé premier débutant de la course. Vous auriez livré la totalité de vos enregistrements de la même façon si votre aventure avait eu une issue différente, moins heureuse ?
Je me suis posé la question, et franchement je ne peux pas l’affirmer, je ne suis pas sûr du tout. Parce que je me montre extrêmement faible pendant ce film, donc heureusement que ça se finit dans la joie. Si ça s’était terminé par un démâtage… Je sais pas.
Vous n’étiez même pas sûr de diffuser votre film à la télévision et vous vous retrouvez au cinéma. C’est un miracle ?
Un peu, j’ai eu beaucoup de chance que Julie Léna accepte de travailler sur le film. Elle a été nommée aux César dans la catégorie “Meilleur montage” pour le film “Petit Paysan”, en 2017. J’avais adoré le film et je trouvais intéressant qu’une femme travaille sur mes rushes, livre aussi sa vision de ce qui avait été tourné, pour que l’on puisse s’adresser à un large public. Et j’ai aimé qu’elle ne connaisse rien à la mer ni à la navigation, parce que je ne voulais pas faire un film de voile.
Pour résumer, vous vous êtes lancé dans une course dangereuse, presque sans expérience, avec en plus le job de tout filmer tout seul?
Oui (rire). Une autre contrainte comme je les aime. Il fallait penser à recharger les caméras, à vider les cartes-mémoire, il y avait aussi le défi de leur survie dans tant d’humidité… Elles ont tenu ! Filmer pour qu’il y ait suffisamment de choses à montrer, c’était un travail à part entière. En plus de naviguer et survivre, j’entends.
Le Vendée Globe a l’air d’être une expérience rude, il y a de la place pour le plaisir quel qu’il soit dans ce genre d’expédition ? A-t-on des échappatoires, des envies, ou même du désir charnel sur un bateau de course ?
Presque pas. Il y a des moments magiques où tout est calme, qui sont hyper rares. Le bateau est réglé, il fait sec, tu peux aller sur le pont, faire une sieste dehors, ce sont des micro-moments. Et puis tu n’es pas détendu. A titre de comparaison, l’état de tension pendant un Vendée Globe, c’est un peu comme si tu faisais un Paris-Rennes sur l’autoroute. Sur cette période de trois heures, t’es juste concentré. Et au moment où tu t’arrêtes à la station service, tu te prends juste un café, tu ne vas pas te masturber. Cette course, c’est ça pendant 99 jours : c’est usant en fait, tu scannes tout, tout le temps.
Ces dernières années, vous avez navigué avec des équipages les plus mixtes possibles, intégré le handicap et la différence sur vos bateaux. Avec cette course en solitaire et ce film, votre démarche est-elle en train d’évoluer ?
Mon envie change. Ma démarche est militante et perçue comme généreuse, mais elle est aussi quelque part égocentrée : je réponds aux questions que je me pose. D’abord je me suis interrogé sur la relation à l’autre, en rassemblant des équipages qui laissaient la place à la différence. En 2010, avec des marins valides et handicapés, nous avons établi un record de vitesse entre Lorient et l’île Maurice, pour démontrer qu’il est possible d’intégrer des personnes handicapées tout en restant exigeant et performant. Pour autant, ça a été rude. Je pense pouvoir affirmer être tombé dans tous les écueils qui se présentent quand on travaille avec des personnes handicapées ! Ne pas parvenir à faire la différence entre celles-ci et leur handicap, vouloir être compréhensif et être en fait condescendant…
Bref, j’ai énormément appris, nous l’avons tous fait, mais ce n’était pas de tout repos. Aujourd’hui je ne sens plus le besoin de faire des projets sportifs avec des équipages parce que je vois à peu près comment ça fonctionne. A ce stade, c’est un engagement politique que j’ai envie d’avoir, au sens noble du terme hein, pas une liste pour les européennes ! Je sais que la pensée est contagieuse et maintenant j’ouvre ma gueule, à ma façon. Je crée un contexte pour réunir une communauté au sein de laquelle s’agrègent des gens qui ont envie de valoriser une différence.
Il va ressembler à quoi ce projet politique ?
Mon bateau est resté dans la Caraïbe depuis l’arrivée de la route du Rhum, donc on repartira de là. A son bord, on va aller rencontrer quelqu’un qui “utilise” la différence de façon exceptionnelle pour créer, réussir ou être heureux. On va vivre quelque chose avec cette personne, puis elle nous embarquera à la rencontre de son mentor. Et au lieu d’aller d’île en île, comme on découvre un pays, on va aller de personne en personne. Ce que l’on cherche, ce sont tout simplement les clés de l’harmonie (rire). C’est une utopie, et c’est surtout la base d’un récit pour alimenter cette communauté de plus en plus large de gens qui s’engagent pour la différence. Une chasse au trésor d’un nouveau genre, que nous allons filmer dans une série documentaire, qui vivra sur les réseaux sociaux. On va faire des podcasts et plein d’autres choses. On se lance dès la fin de la promotion du film.
Donc le Vendée Globe, plus jamais ?
J’ai dit ça, mais depuis j’ai changé d’avis (rire). S’il y a quelque chose d’autre à explorer, je le referai.
Comme quoi ?
Je ne sais pas. S’il y a une différence. Si demain il y a un bateau entièrement construit en biomatériaux et qu’il faut un skipper assez fou pour aller tester ça, pourquoi pas. Mais il faudra qu’il y ait une raison très valable, car j’ai l’impression que je ne pourrai jamais faire mieux que celui-ci.
Photo d'en-tête : COMMEUNSEULHOMME