Alors que l’escalade doit faire ses débuts aux Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, toute la planète grimpe a les yeux braqués sur la légende de la discipline, Adam Ondra. Après sa contre-performance en bloc mardi, le grimpeur tchèque s’est offert hier le sacre mondial en difficulté, lors des Mondiaux au Japon, qualifiants pour les JO. Titre qu’il s’était fait souffler en 2018, à Innsbruck par Jakob Schubert. Cette année, là, à la veille des championnats du monde, il expliquait dans une video comment il se préparait pour les Jeux de 2020. Retour sur des images et une interview éclairantes.
« Road to Tokyo », video de Black Diamond.
L’interview d’Adam Ondra est en anglais. En voici la retranscription.
« J’aime être en extérieur. J’aime la sensation du roc. J’adore l’escalade. Les compétitions sont bien différentes, mais c’est un grand défi pour moi.
Avant les épreuves, l’entrainement est très dur pour pouvoir gérer la pression mentale du show. Il y a une certaine magie dans ces moments-là. Les Jeux Olympiques sont un vrai défi que je tiens absolument à relever.
Le championnat du monde à Innsbruck cette année (2018 ndlr) est un tremplin pour moi.
Le format olympique comporte trois épreuves : vitesse, bloc et difficulté.
Le gymnase d’Innsbruck a tout ce qu’il faut si vous voulez vraiment vous entraîner pour les compétitions. Innsbruck est le meilleur endroit au monde pour le faire.
Parfois, je me sens vraiment trop fatigué. Je m’entraîne plusieurs jours de suite, 5 heures par jour, j’ai la peau qui brûle, mes muscles aussi. Il m’arrive même de ne pas avoir envie de grimper, mais c’est un jeu mental. Il s’agit de transformer la douleur en joie.
Une fois que j’ai touché la première prise, j’entre simplement dans la zone. Et je ne pense plus qu’à la prochaine prise.
Le bloc est un entraînement essentiel pour tout type d’escalade, c’est la base, tout le monde en a besoin. Le bloc est probablement l’entraînement que j’aime le plus. Cela fait travailler la puissance et la technique.
J’adore ce sentiment de liberté quand j’entre dans le gymnase et que je vois toutes ces prises, il ne me reste plus qu’à tracer ma propre voie. C’est mon espace de liberté et de paix dans l’univers étroit des programmes d’entraînement dont j’abats les tâches, les unes après les autres.
L’un des choses qui me plait le plus à Innsbruck, c’est que vous y rencontrez toujours des grimpeurs extrêmement motivés dont vous pouvez partager la passion et l’enthousiasme.
La vitesse : je n’ai jamais été intéressé par cette discipline. Je m’y suis à peine entraîné, mais je dois accepter le fait que la vitesse fera partie des Jeux olympiques. Je dois donc m’y entraîner un peu.
Mon plus grand défi personnel est que pour la première fois de ma vie, je vais devoir m’entraîner sur quelque chose que je déteste. Mais j’espère au moins y trouver un peu de plaisir et que cela m’aidera à progresser en vitesse.
La troisième discipline : la difficulté. Ce que j’aime dans cette épreuve, c’est qu’il faut s’entraîner dur, être en forme, être fort. C’est le seul moyen d’y arriver. Les voies sont dures, très exigeantes, elles demandent énormément d’endurance et elles sont longues. Pour atteindre le sommet, il faut être en forme et avoir beaucoup de puissance. Les voies sont si longues qu’on ne peut pas vraiment les escalader du sol jusqu’au sommet sans prendre de micro pauses et pour cela, il faut juste beaucoup de puissance. Cette épreuve est de loin la plus importante à mes yeux.
Je suis vraiment heureux que l’escalade soit enfin au programme des Jeux Olympiques. C’est mérité. L’escalade est un sport incroyable et je pense qu’y figurer va nous apporter plus d’avantages que d’inconvénients. On ne peut pas dire que les formats choisis par la Fédération soient ce que j’aurais choisis. Mais ce sont ceux qui ont été retenus. J’espère seulement que 2020 ne sera qu’une première étape vers les prochains Jeux olympiques, où, si tout va bien, les trois disciplines figureront séparément. C’est l’objectif de l’escalade en général.
Mais pour l’instant, mon objectif est de me préparer au mieux pour les Jeux olympiques. Je suis motivé. Je n’ai pas fait de compétition depuis un moment. Et je sens que mes batteries sont rechargées. Je brûle de me lancer dans la compet !
Pour suivre Adam Ondra : sa chaîne youtube.