C’était l’un des projets les plus excitants cet automne, il n’aura finalement pas lieu. Le skieur polonais Andrzej Bargiel, dont l’objectif était de gravir puis descendre intégralement l’Everest à ski, a annoncé qu’il préférait renoncer en raison d’un risque d’avalanche trop important sur une partie du parcours. Kilian Jornet, lui, est toujours sur zone et pourrait tenter l’ascension dans les prochains jours.
Alors qu’il avait réussi l’exploit de descendre intégralement à ski le K2 l’été dernier, Andrzej Bargiel vient d’annoncer, dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, qu’il abandonnait l’idée de réitérer cette performance sur la plus haute montagne du monde.
Le Polonais n’est pas le premier à faire demi-tour cet automne. En cause, la cascade de glace du Khumbu, passage obligé pour l’ascension par le col sud, qui présente selon lui trop de risques d’avalanche. Situé non loin du camp de base 1, à environ 5 400 m d’altitude, ce glacier est souvent considéré comme le passage le plus dangereux de l’ascension. Il est composé de nombreuses crevasses et de séracs qui menacent de s’effondrer à tout moment. Pour limiter les risques, les alpinistes passent généralement très tôt le matin, à l’heure où la cascade est encore partiellement gelée de la nuit.
Interrogé par le journal The Himalayan Times, Mingman Sherpa, directeur de l’agence de trek Seven Summits, a expliqué que le passage représentait “un grand risque cette saison”. C’est la raison qui avait déjà conduit Joe Vernachio (dirigeant de Mountain Hardwear), Tim Emmett, alpiniste britannique et Rafal Maciej Fronia, compatriote d’Andrzej Bargiel, à faire demi-tour.
Le projet d’Andrzej était une grande première : personne jusqu’ici n’a réalisé la descente intégrale à ski du plus haut sommet du monde sans oxygène. Récemment décédé, le Slovène Davo Karnicar fut le premier, en 2000, à skier intégralement les pentes de l’Everest. Mais il avait réalisé la descente – 4h30 d’effort – avec une assistance respiratoire. À l’annonce de sa mort, Andrzej Bargiel avait déclaré : “Il était une source d’inspiration pour moi et un modèle d’éthique dans ce sport. Il a toujours pensé que la seule chose qui compte, c’est de glisser du haut à la base. J’essaie de suivre ses règles».
Ce n’est que partie remise. Le propre des plus grands est aussi de savoir renoncer lorsque la situation semble trop dangereuse. C’est d’ailleurs ce qu’il explique : « Malheureusement ça se termine parfois de cette façon, vous devez estimer le risque et s’il est trop haut, vous devez dire stop ».
Quid du projet de Kilian Jornet ?
Parmi les chanceux ayant obtenu un permis pour l’Everest cet automne, Kilian Jornet est certainement le plus connu. La star de la planète trail, qui a réussi deux ascensions en une semaine en mai 2017, est actuellement au Népal, en famille. Selon Murari Sharma, directeur d’Everest Pariwar Treks, le Catalan est actuellement au camp de base 1 et pourrait tenter l’ascension en style “alpin” d’ici le 3 octobre.
Il participera par ailleurs à la finale des Golden Trail Series qui aura lieu à Pokhara le 26 octobre prochain, à laquelle il s’est qualifié grâce à ses victoires à Zegama, Sierre-Zinal et Pikes Peak.
Photo d'en-tête : Andrzej bargiel / Facebook