La photo surréaliste de la file d’attente vers le toit du monde postée hier par l’alpiniste népalais Nims Dai a remis la question de l’engorgement du sommet à la une. Alors que deux grimpeurs sont morts ce jour-là, certains n’hésitent plus à faire le lien avec l’encombrement des voies.
La météo capricieuse laisse peu de fenêtres pour s’élancer aux prétendants au sommet de l’Everest : en mai, par exemple, ils ne peuvent compter que sur 3 ou 4 jours, avec pour conséquence des départs massifs dès que de bonnes conditions se présentent. Hier, ils ont été plus de 300 à s’élancer simultanément. Logiquement, un embouteillage s’est formé, forçant les équipes à patienter des heures, au péril de leur santé. Le soir, on apprenait que l’Américain Don Cash et l’Indienne Anjali Kulkrani, tous deux âgés de 55 ans, étaient décédés.
Selon l’AFP, « l’organisateur de l’expédition de cette dernière, Arun Trek, a incriminé l’encombrement au sommet, soulignant que cela avait retardé sa descente. ‘Anjali Kulkrani a dû attendre un long moment pour atteindre le sommet et descendre, a expliqué Thupden Sherpa. Elle ne pouvait descendre seule et est morte pendant que les guides Sherpas la descendaient’. »
Ces deux décès portent à 13 le nombre de morts ou disparus depuis le début de la saison, la plupart d’entre eux ayant succombé lors de la descente.
Le 19 avril déjà, une photo montrant une magnifique chenille d’alpinistes patientant sur le toit du monde avait suscité des interrogations sur le danger de ces engorgements :
L’alpiniste népalais Nims Dai, qui a diffusé le cliché hier, a par ailleurs atteint la cime du Makalu ce matin à 6h heure locale, 2h15 heure française. Respectant le programme qu’il s’est fixé, il aura gravi 6 sommets de plus de 8.000 mètres en 27 jours : Annapurna, Dhaulagiri, Kangchenjunga, Everest, Lhotse et Makalu.
Enfin, Cory Richards et Esteban Topo Mena, qui cherchent à ouvrir une nouvelle voie en face nord de l’Everest, ont dû faire demi-tour et regagner le camp de base avancé. Un revers, bien que le duo ne baisse pas les bras et espère l’ouverture d’une éventuelle fenêtre météo début juin.
Photo d'en-tête : Project Possible