Des vêtements rudimentaires des années 1920 aux récentes innovations, l’Everest est depuis les premières expéditions britanniques le théâtre de courses effrénées aux records et aux innovations. À chaque expédition, son lot d’innovations rendant, au gré du temps, le toit du monde un peu plus accessible. Retour sur un siècle d’évolutions, aux côtés des pionniers, entre exploits et débats éthiques intemporels. Des premières innovations défectueuses Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale que les premières expéditions himalayennes au-delàs de 8 000 mètres d’altitude voient le jour. L’Everest, alors considéré comme le « troisième pôle » suscite les plus grandes convoitises. Notamment par les Anglais qui, depuis Darjeeling, au nord des Indes britanniques, organisent les premières expéditions de reconnaissance. Pour ces alpinistes habitués aux sommets des Alpes ne dépassant pas les quatre mille mètres, la chaîne de l’Himalaya est un nouveau territoire à conquérir, mais dont ils sous-estiment clairement la difficulté. À une époque où les médecins déclarent que passer une nuit au-delà de 7000 mètres d’altitude est mortel, ces entreprises paraissent héroïques. D’autant que leur équipement est rudimentaire et leurs vêtements inadaptés. Ils sont chauds et coupe-vent, mais pas imperméables et gèlent avec l’humidité. « Nous avons des bottes en peau de mouton et portons presque tous des costumes Knickerbocker, des sous-vêtements en laine et des pyjamas flanelle », raconte John Morris, membre de l’expédition pionnière de 1922. Côté nutrition, ils ne possèdent aucune connaissance en la matière mais ne manquent de rien, des ravitaillements sont organisés. En revanche, les réchauds Primus ne fonctionnent pas à haute-altitude. Fin mai 1922, à plus de 8000 mètres, les alpinistes doivent se contenter de chocolat, de raisins secs et des confiseries, sans pouvoir boire de boisson chaude. Sur cette expédition, l’utilisation d’oxygène supplémentaire permettra aux alpinistes Charles Granville Bruce et George Ingle Finch d’atteindre l’altitude record de 8350 mètres. Cette innovation, encore imparfaite, très lourde et défectueuse, suscite déjà de nombreuses contreverses. Deux ans…
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