Kilian Jornet, Andrzej Bargiel et Garrett Madison ont dû renoncer à l’Everest en cette saison automnale. Cause principale des abandons, la cascade de glace du Khumbu. Située à 5 480 m d’altitude, ses séracs menacent de s’effondrer à tout instant. Une vidéo tournée il y a quelques jours par Ram Sharan Uptreti, alpiniste népalais, nous plonge au coeur du redoutable Khumbu, comme si l’on y était.
Passage obligé pour ceux qui ambitionnent de rejoindre le sommet du monde, la cascade de glace du Khumbu, située au pied du camp de base (versant sud), est redoutée des alpinistes du fait des risques d’éboulements, d’avalanches et des nombreuses crevasses. Le glacier se déplaçant rapidement (environ un mètre par jour), les conditions changent constamment. Le skieur polonais Andrzej Bargiel, expliquait la semaine dernière sur sa page Facebook : “la cascade de glace est en mauvais état, il y a de multiples crevasses. Il est extrêmement dangereux de marcher sous la cascade de glace. Malheureusement, je ne peux pas accepter ce genre de risque. Le sérac peut se briser et tomber à tout moment.”. C’est la raison qui l’a conduit à abandonner son projet de gravir puis de descendre intégralement l’Everest à ski sans oxygène.
Dans cette vidéo, Ram Sharan Uptreti, un alpiniste népalais qui a fondé l’une des nombreuses agences proposant des treks et des ascensions en Himalaya, nous plonge dans l’une des zones les plus dangereuses de l’ascension. Peu de commentaire, le simple bruit de ses pas et de sa respiration nous immerge dans l’instant.
Comme les images en témoignent, de nombreuses cordes fixes et échelles sont installées chaque saison (il est nécessaire de les déplacer puisque le glacier évolue sans cesse). Elles permettent de passer les sections les plus délicates, particulièrement les larges crevasses présentes en nombre dans la zone. Dans un lieu d’une si grande beauté, il est difficile de profiter des paysages, tant il faut rester concentré.
Cet automne, aucun des dix alpinistes ayant un permis n’a atteint le sommet. Kilian Jornet est celui qui est allé le plus loin, puisqu’il a fait demi-tour à 8 300 m d’altitude. Les conditions météo étaient trop mauvaises pour qu’il s’engage sur la pente finale.
Photo d'en-tête : Ram Sharan Uptreti