Grimper un dénivelé positif équivalent à celui du Mont Everest, soit 8.848 m : le monde du cyclisme s’est pris de folie pendant le confinement pour ce challenge inventé par George Mallory petit-fils de l’himalayiste britannique. Apparemment absurde, mais bon, la période s’y prêtait. Le plus étrange, c’est que la tendance a résisté au déconfinement et prend chaque jour plus d’ampleur. Hier, encore le Britannique Tom Stephenson, âgé seulement de 20 ans, a battu le record du Royaume-Uni … en attendant d’être détrôné. Ce qui ne saurait tarder. Et, attention, vous pourriez bien vous y laisser prendre vous aussi.
« Diaboliquement simple, mais terriblement brutal. L’Everesting est le défi de cyclisme le plus difficile au monde » : d’emblée, le site dédié à ce challenge saugrenu annonce la couleur : vous allez souffrir, et vous allez aimer ça. « Choisissez n’importe quelle colline, n’importe où dans le monde, et remontez la entièrement et inlassablement d’un trait jusqu’à atteindre 8 848 m – l’équivalent de la hauteur du mont Everest », explique-t-il. « Relevez le défi à vélo, à pied et votre nom sera inscrit au « Hall of Fame », aux côtés des meilleurs grimpeurs du monde ».
Pendant le confinement, dans les zones où les restrictions étaient assez souples, notamment en Belgique, en Suisse ou dans certaines parties des États-Unis, les cyclistes en mal de courses se sont jetés sur l’ « Everesting », un curieux défi inventé en Australie en 1994 par George Mallory petit-fils de l’alpiniste britannique George Mallory, décédé en 1924 sur les pentes de l’Everest. Depuis les records s’enchainent.
Dernier en date, celui de Tom Stephenson. Le Britannique s’y est attelé dimanche dernier et y est parvenu en neuf heures, deux minutes et 25 secondes. Soit 6 minutes de mieux que le précédent record établi pas plus tard que le 8 juin par Hannah Rhodes. Une belle performance car le jeune Anglais a attaqué une montée très difficile avec une pente moyenne de 10,9%. Au total, il a parcouru 170 km à une moyenne de 18,2 km/h. Atteignant 90 km/h de vitesse maximale dans la descente. A mettre en perspective car, rappelons-le, le cycliste a avalé quelque 9.396 m de dénivelé positif.
Tout un chacun peut relever le défi. Et des États-Unis à la France, les candidats ne manquent pas. Qu’on en juge : à l’heure où nous bouclons cet article, 7833 tentatives ont été réussies, 96 pays y ont participé, totalisant 69 945 843 mètres grimpés et 3 032 564 kilomètres parcourus. Mais ces chiffres sont sans doute déjà dépassés. Au point que pour connaitre, en temps réel, le dernier record côté homme ou femme, le plus fiable est de se référer au site qui lui est dédié. Et, si l’aventure vous tente, ne la prenez pas à la légère. L’ « Everesting », c’est quasiment deux fois plus qu’une étape de montagne qualifiée de difficile sur un Grand Tour. Une sérieuse préparation s’impose donc. Le site Everesting propose d’ailleurs des guides (en anglais) pour s’y préparer au mieux et bien récupérer.
Pour connaître le dernier record validé ou … tenter votre chance, c’est ici
Photo d'en-tête : Gorfer/iStock- Thèmes :
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