Les nouveaux variants britanniques, sud-africains et brésiliens se montrent plus contagieux que le Covid-19 auquel nous faisons face depuis un an. Pour mieux s’en protéger, le Haut Conseil de la santé publique déconseille l’utilisation des masques en tissu de catégorie 2 et ceux « faits maison ». Mais quels sont les masques à privilégier ? Le point en 9 questions.
L’arrivée du variant de Covid-19 remet en question nos moyens de protection, à commencer par l’efficacité des masques. Depuis dimanche dernier, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande désormais l’utilisation des masques chirurgicaux, ou des masques en tissu de catégorie 1 selon la forme AFNOR (Association française de normalisation), d’après des sources de La Voix du Nord. Les masques en tissu de catégorie 2 selon la norme AFNOR et artisanaux, les « faits maison », eux, sont déconseillés en raison de leur protection moins efficace. Pour s’y retrouver un peu mieux, Outside a décrypté ces nouvelles normes.
Doit-on renoncer aux masques en tissu « faits maison » ?
Pas forcément. Mais si vous avez fabriqué des masques vous-même, en suivant les recommandations AFNOR de catégorie 2, oui, il vaudrait mieux ne plus les utiliser. Le HCSP déconseille ces masques « qui ne sont pas testés en termes de performance », a expliqué à Franceinfo Didier Lepelletier, coprésident du groupe de travail permanent Covid-19 de l’instance.
Comment savoir si mon masque est une catégorie 1 ou 2 ?
Pour savoir si vous pouvez continuer à utiliser vos masques, il faut regarder son étiquette. Sur celle-ci, est indiqué à côté de l’inscription « AFNOR » soit la catégorie à laquelle le masque appartient ; soit la mention « UNS1 ou « UNS2 » (usage non sanitaire 1 ou 2), équivalent à la catégorie 1 ou 2.
Les masques industriels en tissu sont-ils toujours efficaces ?
Non, tout dépend des modèles. Les masques en tissu de catégorie 2 – pratiquement plus fabriqués aujourd’hui – et les masques artisanaux ne sont plus assez efficaces contre le variant du virus, car ils ne filtrent que 70% des particules de trois micromètres.
En revanche, les masques de catégorie 1 en filtrent 90%, selon Didier Lepelletier. Ils sont « au moins aussi performants, voire plus » que les chirurgicaux. Si vous en possédez, vous pouvez donc continuer à les utiliser.
Ai-je pris des risques en utilisant les masques de catégorie 2 ?
A priori, non. Ces masques étaient adaptés à la forme initiale de Covid-19. « On ne réfute pas l’utilisation des masques qui est faite jusqu’à maintenant », assure à Franceinfo Daniel Camus, membre du groupe de travail du HCSP sur les masques. En d’autres termes, Les variants sont encore peu présents en France, à hauteur de 200 à 300 nouveaux cas par jour, selon Olivier Véran, qui alerte toutefois sur son caractère « très agressif et très contagieux ».
Puis-je fabriquer moi-même un masque en tissu de catégorie 1 ?
Oui, c’est possible. Interrogée par La Voix du Nord, l’AFNOR a répondu qu’il était » possible de se fabriquer soi-même un masque en tissu de catégorie 1 si l’on suit les spécifications AFNOR Spec S76-001 avec les matériaux recommandés ». Les spécifications et les patrons sont à retrouver sur le site de l’AFNOR.
Doit-t-on passer aux masques FFP2 ?
Non. Le HCSP n’est pas favorable à cette option pour le grand public, car le FFP2 est difficile à porter. Or il doit rester absolument étanche pour ne pas perdre en efficacité. « En population générale, cela ne me semble pas raisonnable », a confié Didier Lepelletier à Franceinfo.
Ils sont donc réservés au milieu médical. Et encore, les soignants ne les portent pas en permanence. Ils sont réservés « pour les gestes aérosolisants, par exemple intubation, extubation d’un patient en réanimation », a expliqué Didier Lepelletier à BFMTV.
Certains pays imposent-ils déjà le port des FFP2 ?
Oui, c’est le cas de l’Allemagne, qui teste pour le moment cette mesure en Bavière où le FFP2 est obligatoire depuis hier dans les commerces et les transports publics. Près de 2,5 millions de masques FFP2 ont déjà été commandés par l’état régional ; tandis que le pays envisage de le généraliser à l’ensemble du pays.
L’Autriche, elle, l’imposera aussi dans les commerces et les transports à partir du 25 janvier, alors que le pays vient d’annoncer le prolongement de son confinement jusqu’au 8 février.
Le FFP2 peut-il être imposé en France ?
C’est peu probable. Interrogé par Franceinfo, le professeur Bruno Megarbane, chef du service de réanimation de l’hôpital Lariboisière à Paris, juge qu’il n’est pas nécessaire de l’imposer aux Français, à condition de porter un masque « systématiquement dans les lieux clos, avec couverture du nez et de la bouche ». À noter que l’obligation du port du FFP2 en Bavière a été décrétée dans un contexte où l’épidémie frappe de plein fouet la région.
Au final, quelle est la meilleure option pour se protéger ?
Pour résumer, les masques vivement recommandés sont ceux en tissu de catégorie 1 – industriels ou faits maisons selon les normes AFNOR catégorie 1 – et les masques chirurgicaux que vous trouvez déjà dans le commerce.
Au contraire, les masques en tissu de catégorie 2 sont désormais à éviter, tout comme les modèles en tissu « faits maison », n’ayant pas été fabriqués selon les recommandations de l’AFNOR de catégorie 1.
Les masques FFP2 sont à laisser en priorité aux soignants, trop difficiles à porter – sans parler de leur prix plus élevé.
Cependant, ces recommandations sont valables si les masques sont bien portés. Il vaut mieux porter un masque en tissu qu’un masque chirurgical descendu sous le nez, ou qui baille sur les côtés, par exemple. Il est aussi désormais conseillé de respecter une distance de deux mètres au lieu d’un entre les personnes.