Bonne nouvelle, depuis le 1er janvier 2022, le « Forfait Mobilités Durable », déjà bien connu des cyclistes, s’applique… au skate. En clair si, pour rejoindre votre lieu de travail, vous utilisez votre longboard, votre employeur peut vous verser jusqu’à 600 euros par an ! Idem pour les amateurs de trottinettes. Rien d’obligatoire pour votre boss, mais c’est parfaitement légal, et surtout, il a tout intérêt à le faire. On vous explique pourquoi.
Encourager les salariés à se rendre au travail en empruntant des moyens de transports “verts”, ou du moins, plus écologiques qu’un diesel, deux fois par jour et sur plusieurs kilomètres, c’est toute l’idée de l’amendement au projet de loi de finances pour 2021. Concrètement, les employeurs peuvent choisir de prendre en charge – totalement ou partiellement – les frais des transports écolos de leurs employés. Vélo (électrique ou non), covoiturage, scooters en free floating (à moteur non thermique), autopartage ou encore transports en commun étaient déjà encouragés via ce fameux « forfait mobilité durable » (FMD). En avril 2021, 20 % des entreprises du privé interrogées dans le cadre d’une étude réalisée par ViaID et Ekodev y avaient d’ailleurs recours, Leur plafond moyen tournant autour de 400 euros par an.
Or, depuis le 1er janvier 2022, c’est au tour des skateboards, trottinettes et autres “engins de déplacement personnel motorisés des particuliers” – soit les monoroues, gyropodes et autres hoverboards – d’être inclus dans cette offre pouvant aller jusqu’à 500 euros par an. Voire 600 euros, si vous la cumulez avec la prime transport, qui vous rembourse 50% du prix de votre abonnement pour les transports publics.
Seule condition requise : déclarer sur l’honneur se rendre sur son lieu de travail en utilisant un des moyens de transports listés plus haut. De quoi vous offrir un skateboard haut de gamme, et débarquer au bureau déjà bien réveillés ! Reste à trouver les parcours les plus sûrs et lever les derniers obstacles psychologiques qui pourraient vous arrêter. Rappelons qu’aller au travail en skate, ce n’est pas seulement bon pour votre forme – un bon moyen de checker vos 30 minutes de sport quotidien – mais aussi pour l’environnement. Vous hésitez encore ? Jetez un œil sur le petit récap de tous les bénéfices de ce type de transport, concocté par l’Urssaf lui-même.
Reste à convaincre votre DRH. Et là, c’est sans doute plus simple que vous ne l’imaginez. Car si votre entreprise n’a toujours pas opté pour le Forfait Mobilité Durable, voici quelques arguments qui devraient faire mouche.
Premièrement, rappelons que la question de la mobilité et du transport des employés doit être traitée obligatoirement lors des NAO (négociations annuelles obligatoires) d’une entreprise. Une bonne opportunité, donc, de mettre le sujet “FMD” sur la table et de l’introduire dans les négociations. N’oubliez pas de le rappeler à vos délégués du personnel ou à vos syndicats.
Une fois le sujet abordé, les arguments en votre faveur sont nombreux. Tout d’abord, le FMD est un bon moyen pour une entreprise de mettre en avant son côté écolo : tous les employeurs visent à être « plus verts que verts » aujourd’hui ! Puis, c’est bien connu, si les employés sont heureux et en forme, ils seront plus productifs. Enfin, à l’heure où plus d’un salarié a pris goût au télétravail et ne voit pas vraiment pourquoi il devrait avaler des heures de transport pour se retrouver assis face à un écran, masqué de surcroit, pouvoir aller au bureau en skate pourrait redonner à beaucoup l’envie de retrouver le chemin du bureau et de renouer des liens sociaux, nettement distendus depuis le début de la pandémie. Enfin, vous n’oublierez pas l’argument universel qui parle à tous les employeurs de la planète : s’ils passent au FMD, ils pourront bénéficier d’un avantage fiscal. Que des avantages donc. Et, bonne nouvelle, l’Urssaf a aussi eu la bonne idée de mettre au point les “cinq bonnes raisons de passer au forfait mobilités durables”. A glisser sur le bureau de votre DRH au plus vite !
Après le skate, la marche ? Cela ne vous aura pas échappé, les marcheurs, qui ne sont pourtant pas plus polluants que les skateurs, loin de là, n’entrent toujours dans le FMD. Si vous pratiquez le runnotaf (“courir pour aller au travail”), ou si vous marchez jusqu’à votre lieu de travail (surtout s’il ne se trouve pas la porte d’à côté), ce dispositif ne propose pas, malheureusement, de rembourser vos chaussures de course ou de marche. Mais cela pourrait bien changer très bientôt. Au printemps 2022 le Ministère de la Transition Écologique propose de revoir sa copie et de considérer – enfin !- la marche à pied comme un effort écolo à part entière. Affaire à suivre. Ne resterait plus alors qu’à inclure les grands oubliés du FMD : les rolleurs, alors qu’ils représentent une parfaite option de transport “vert”. Un oubli plutôt étonnant, à l’heure ou les riders font leur come-back.
Photo d'en-tête : Drew Hays- Thèmes :
- Environnement
- Équipement
- Skate