Maldives, Birmanie, Thaïlande, Tibet, Turquie… Des destinations de rêve prisées par les touristes occidentaux, dont il ne faudrait pas oublier les réalités sociales et politiques violentes, souvent maintenues loin des regards. Pour autant, faut-il les boycotter ? À l’inverse, le tourisme ne permet-il pas d’ouvrir une brèche et de permettre une vigilance accrue de la communauté internationale sur ces pays ? Pour les touristes soucieux de ne pas sacrifier leur éthique à la passion du voyage, la question des pays dans lesquels les droits de l’homme sont régulièrement bafoués reste épineuse. L’argent dépensé sur place ira-t-il directement dans les poches du régime en place, participant de fait à sa pérennité ? Un sujet complexe, sur lequel des associations comme Info Birmanie sont parfois sollicitées pour donner des pistes de réflexion. « En Birmanie, les questions que l’on se posait sous la junte perdurent en dépit de l’arrivée d’Aung San Suu Kyi au pouvoir. La plupart des agences de voyage mettent en avant la beauté idyllique du pays, les paysages, les temples… Troublant quand on connaît le contexte de violation des droits humains dans ce pays en guerre civile depuis 70 ans, entre éléments de génocide contre les Rohingyas et crimes contre l’humanité. Il nous semble primordial de s’informer avant d’envisager un voyage sur place, afin de prendre une décision en toute connaissance de cause », explique Sophie Blondel, coordinatrice de cette association qui réalise un travail d’information et de plaidoyer sur la situation des droits humains en Birmanie. Mais même une fois informé, difficile sur place de savoir où va l’argent dépensé quand les militaires contrôlent directement ou indirectement des pans entiers de l’économie. « Je vais prendre l’exemple du simple achat d’une carte sim à l’arrivée à l’aéroport de Rangoon : certaines agences de téléphonie sont contrôlées par les militaires… On peut facilement, par des achats anodins, financer des régimes autoritaires », souligne Sophie Blondel. Au consommateur donc de creuser la question des…
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