En juin 1998, dans la nuit du 12 au 13, Eric Tabarly périt en mer au large de la mer d’Irlande. Il n’avait que 66 ans. 25 ans plus tard, sa légende est intacte et pour toujours attachée à son triomphe sur la deuxième édition de l’Ostar, transat anglaise en solitaire qui en 1964 le voit traverser l’Atlantique et rejoindre les côtes américaines de Newport depuis Plymouth en moins de 28 jours. Cette victoire, remportée haut la main devant le favori, Sir Francis Chichester, il la doit à son talent exceptionnel de navigateur, mais aussi à son Pen Duick II, un élégant voilier noir, frappé du numéro 14. Le deuxième d’une longue lignée de bateaux du même nom avec lequel il remportera d’autres traversées et qui marqueront l’histoire de la course au large. Dans « Rendez-vous à Newport », documentaire de 44 minutes sorti l’année suivante, c’est la genèse de ce bateau mythique que retrace Marc Simenon et le quotidien du marin lors de sa traversée avant l’arrivée triomphale aux Etats-Unis. Un document tourné en 1964 mêlant images d’archives et reconstitutions basées sur le journal de bord du marin, commentées par Eric Tabarly lui-même.
En septembre 1952, Eric Tabarly recoit de son père un bateau nommé « Pen Duick « petite tête noire », en Breton. Ce bateau de croisière rapide construit en Irlande en 1898 changera sa vie. Deux décennies plus tard, c’est à bord d’un autre Pen Duick, le II, qu’il va prendre la mer le 23 mai 1964. Deuxième du nom – cinq autres suivront – ce voilier étonne. Il s’agit d’une coque légère en contre-plaqué de 13,60 m, conçue pour un déplacement léger, comme l’explique Eric Tabarly à l’architecte naval Gilles Constantini, devant la caméra introduite dans le chantier naval de la Trinité-sur-Mer. Quand Marc Simenon, le fils du romancier belge Georges Simenon, entreprend de revenir sur l’éclatante victoire de Tabarly, le marin a 39 ans. Et, contre toute attente, ce légendaire taiseux va se plier au commentaire d’images archives, mais aussi à des reconstitutions : des discussions sur son bateau – après un premier projet rejeté – au choix de l’itinéraire, en passant par son départ et des scènes de sa vie quotidienne lors de sa traversée de 1964.
Ceux qui découvriront ce document de 44 minutes, produit par le Secrétariat d’Etat à la jeunesse et au sport et le Centre national du commerce extérieur, ne se doutent sans doute pas que le réalisateur a aussi tourné cette année-là le « Gendarme à Saint-Tropez », comédie qui aura un autre retentissement. « Rendez-vous à Newport » est nettement plus confidentiel, on s’en doute, mais il a le charme du tournage en 16 mm, et celui de la voix d’Eric Tabarly, qui, interrogé sur ses ambitions en 1964, dit simplement : « j’avais bon espoir d’y arriver, j’avais bien étudié mon coup ». A l’arrivée aux Etats-Unis, 28 jours plus tard, interrogé par la presse, il se contentera de répondre à l’incontournable question « Quel était votre sentiment à ce moment-là ? ». Par : « Ah bah, j’étais content.»
Pour une couverture plus large du parcours éblouissant d’Eric Tabarly, on se référera à l’excellent «Tabarly » de Pierre Marcel sorti en 2008, accessible en VOD seulement mais aussi au documentaire de Thalassa, » L’épopée Tabarly », visionnable en ligne gratuitement ici.
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