A la veille des épreuves d’escalade, programmées à compter du mardi 3 août, le long parcours en vue de la qualification aux Jeux olympiques de la grande championne, Fanny Gibert, membre de l’équipe de France d’escalade, est éclairant. Entre doutes, stress des compétitions, acharnement, blessure, explosions de joie et déceptions, ce documentaire de 48 minutes – produit par la FFME en hommage à Luce Douady, jeune grimpeuse talentueuse disparue le 14 juin 2020- suit l’athlète au plus près de sa préparation.
Quadruple championne de France et leader de l’équipe de France de bloc, Fanny Gibert a également été deux fois médaillée au classement général de la Coupe du monde de bloc en 2018 et 2019. Fin 2018, au sommet de carrière internationale, elle s’est lancée un nouveau défi de taille : décrocher sa place à Tokyo en 2021. Un véritable challenge pour l’athlète, spécialiste du bloc (l’une des trois disciplines de l’escalade en compétition), qui a dû repasser par un stade d’apprentissage. En effet, l’arrivée de l’escalade aux Jeux Olympiques sous un format de combiné – le classement obtenu par les athlètes sera l’addition de leurs performances en bloc, en difficulté et en vitesse – a rendu le format exigeant de polyvalence ce qui a bouleversé l’entraînement et les habitudes des spécialistes.
Après deux ans de tournage et un combat de longue haleine, Fanny ne fait pas partie des athlètes françaises qualifiées aux Jeux Olympiques de Tokyo à cause d’un bloc non réussi et d’une compétition annulée pour cause de Covid. Les grimpeurs expérimentés auraient sans doute apprécié d’avoir davantage de détails techniques, mais ce film a le mérite de nous dévoiler le jeu, la beauté et l’exigence du haut-niveau où les athlètes vivent des émotions décuplées. Mais s’entraîner, y croire et se battre pour réaliser ses rêves, donner le meilleur de soi-même, ne marche pas toujours. Reste que, comme en témoigne Fanny, c’est bien cette capacité à rebondir après un échec, à s’adapter et à ne rien lâcher qui fait la force du champion. « C’est que de la grimpe, si je rate, la vie continue » résume-t-elle.
Les grimpeurs français à suivre à Tokyo
Julia Chanourdie
Compétitrice bien connue du circuit international, Julia est également l’une des meillleures falaisistes au monde – la 3e femme à enchaîner un 9b. Une polyvalence qui pourrait lui permettre de tirer son épingle du jeu.
Anouck Jaubert
Vice-championne de vitesse en 2016, médaillée d’or au classement général en 2017 et en 2018, Anouck s’est entraînée en bloc et en difficulté pour ces Jeux Olympiques, même si une opération à la cheville l’été dernier est venue bouleverser sa préparation.
Mickael Mawem
Premier français qualifié aux Jeux Olympiques, adepte des coupes du monde de bloc, Mickael a su transférer ses quallités d’explosivité à la vitesse, terminant notamment 10e la coupe du monde de Salt Lake City au printemps dernier. Athlète polyvalent, seul le manque d’endurance pourrait lui être préjudiciable en difficulté.
Bassa Mawem
Frère aîné de Mickael et doyen des olympiens, Bassa a été double vainqueur du classement des coupes du monde de vitesse et vice-champion du monde en 2018. Favori pour l’épreuve de vitesse, il a des chances d’accéder aux finales.
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