« C’est une petite histoire simple et sans prise de tête, une aventure entre copains dans nos montagnes », dixit Picture, qu’on attend toujours avec impatience à la veille de la sortie d’un de ses nouveaux films. Après le multiprimé « Zabardast », l’étonnant « Made in Voyage », road trip ski hors du temps ou, plus récemment, le très engagé « Wave of change », surf trip de Damien Castera à bord du Low-tech Lab, forcément, on se demandait où, cette fois, on allait être transportés. Et bien, tout près de chez nous, dans le Beaufortain, où le photographe David Malacrida a convaincu quatre des meilleurs riders du moment d’aller tracer les plus belles lignes, avec les moyens du bord. Le genre d’expédition riche en émotions dans laquelle on se laisserait bien embarquer, après avoir visionné le film de 33 minutes qu’il en a tiré avec l’équipe de réalisation Yucca Films.
« Il y trois ans, je suis tombé sur un super lever de soleil, au-dessus du Beaufortain », raconte David Malacrida. « En regardant la montagne d’en face, la vue était superbe, avec au fond du vallon, l’Aiguille du Grand Fond ». Il en tire une image. Elle va lui rester dans la tête. L’hiver suivant, il y retourne en expédition avec deux amis, Thomas Delfino, snowboarder pro et Hugo Hoff, jeune rider talentueux malheureusement décédé en montagne depuis. A trois heures de rando, ils y découvrent un refuge. Un peu décati, quasi abandonné, mais ce sera leur spot où se poser et en profiter, raconte David. L’histoire aurait pu s’arrêter là. C’était faire sans le confinement. En mal de montagne, David commence à gamberger avec Clément Robert, un moniteur de ski qui connait bien la zone, sur ce spot unique qu’il a envie de partager. Emerge alors l’idée de monter une expédition low carb, low cost, full fun avec des riders qui n’ont pas peur d’avaler du D+ avant de pouvoir tracer leur ligne.
Du Karakoram au Beaufortain
L’idée n’était pas pour déplaire à Picture, qui, on l’a vu, n’est pas à un délire près. Pour ceux qui auraient vécu dans une caverne au cours de ces dernières années, rappelons que la jeune marque française de produits outdoor écologiques et éthiques compte déjà à son actif une filmographie qui pourrait faire pâlir plus d’un vétéran du secteur.
A commencer bien sûr par l’incontournable « Zabardast », carnet de voyage intime d’une incroyable expédition de freeride de cinq semaines au cœur du Karakoram. Au casting, du lourd : Thomas Delfino, Léo Taillefer, Zak Mills, Yannick Graziani, et Hélias Millerioux. Sans surprise, des performances, donc. Mais pas que. Car c’est l’angle humain de cette superproduction qui, en 2018, marquera le public et les jurys des festivals. Un cocktail qui, au fil des années, va dessiner le style des productions de la marque qui n’hésite pas à faire le grand écart, mélanger les genres, les styles et les latitudes mais en tenant son cap.
La même année, c’est dans un bus trip d’un mois qu’on s’était laissé en effet embarquer avec « In Gora » : 6000 km, 13 pays visités, 10 riders à la recherche des meilleurs spots et des problématiques environnementales locales. Un an plus tard, c’est «Shelter » où l’on voit Mat Schaer, Léo Taillefer, Thomas Delfino, accompagnés de la légende Jeremy Jones et du Suisse Levi Luggen parcourir les Alpes de refuges en refuges. En train, en transport en commun, et à la simple force de leurs jambes. Leur objectif ? Changer la pratique en minimisant leurs émissions de CO2 et en trouvant des moyens de rester aussi neutres que possible. Grand virage l’année suivante avec « Made in voyage », et cap sur les US à bord d’un vieux school bus des années 60, le « Honey House Bus », à la recherche des meilleurs spots de glisse vierges. Un voyage hors du temps avec les freeskieurs pro Cody Cirillo, et sa girlfriend Kellyn Wilson, Micah Evangelista, Ian Hamilton et, à nouveau, Thomas Delfino. En juin 2021, arrive Wave of Change : a low-tech surfing adventure, avec Damien Castera, un énorme bol d’air frais post pandémie : on se laisse porter par cet ode à la simplicité. Alors quand est annoncé « Home Lines », présenté ce week-end en avant-première au High Five festival d’Annecy avant d’amorcer sa carrière en festivals, forcément on s’y intéresse. Et là encore, on se laisse prendre par ce doc de 30 minutes, qui, sans prétention, nous emmène très loin, mais sans jet lag.
9 jours en totale autonomie
Aucun risque en effet de plomber son bilan carbone avec David Malacrida qui, entre deux actions au sein de « Riders for Refugees » – association mettant à disposition les moyens de l’outdoor au profit des population migrantes et réfugiées en France et en Europe, dont il est le président – est parvenu à convaincre une petite équipe de quatre riders pros de le rejoindre en février dernier dans un projet qui ne leur ferait pas gagner des miles, c’est certain, mais dont ils allaient revenir nettement plus riches en souvenirs.
Sacs à dos ultra chargés, oscillant entre 27 à 35 kg – l’expédition de neuf jours se déroulant en bivouac et en totale autonomie- les Français Léo Taillefer, Coline Ballet-Baz, Aurelien Lardy et l’Américaine Jackie Paaso vont donc commencer par en baver et par maudire David Malacrida avant d’atteindre LE spot situé à 2200 m. Là, en plein milieu de l’hiver, les attendent des conditions de printemps. Pas de quoi décourager l’équipe qui, c’est le concept de l’expédition, va accepter les conditions, s’y adapter et en tirer le meilleur. Faux espoirs et vraies bonnes surprises, au fil du trip ils auront tout connu et surtout tissé des liens indéfectibles. « Pas toujours de grandes faces exploitables, mais au final un espace très joueur, où il y a toujours quelque chose à faire. Car en montagne, on s’adapte toujours. Du mieux, et du moins, comme dans la vie », explique le réalisateur qui n’a pas hésité à montrer le back stage du film. Du patient repérage des lignes, aux moments forts au cœur d’un groupe qui, au fil des jours, apprend à se connaître, et se soude.
Au point que pour tous se profile déjà une nouvelle expédition. « Mais en été cette fois », explique David, « car la montagne, on l’aime en toutes saisons. » Et toujours aux portes de ce chalet que Clément Robert, le guide, moniteur de ski, mais aussi charpentier, pourrait bien entreprendre de restaurer. L’aventure ne s’arrête donc pas là.
Des sacs « qui pèsent une tonne », où rien ne manque…
Et si vous montiez rider sur les lieux du tournage de « Home lines » dans le Beaufortain avec Picture ?
Vous retrouver sur les lieux du film, avec les athlètes et partenaires du projet afin de vivre une expérience de marque inédite, c’est désormais possible. Cet hiver, Picture Organic Clothing propose en effet 4 trips tout compris dans le Beaufortain, avec Clément Robert, le moniteur de ski qui a encadré la Picture Family dans Home Lines.
Voici un avant-goût du programme, au départ de la gare de Aime ou Albertville. (Attention hors voyage) :
• Jour 1 : Montée au refuge de Presset ou la Balme: 700m D+ sur la journée suivi d’un atelier sécurité DVA.
• Jour 2 : Journée de ride : la combe de la Neuve / Brèche de Parozan / Redescente sur au campement de Presset. Soirée en tentes : Entre 500m et 1000m de D+.
• Jour 3 : Journée de ride : des couloirs du films ou session backcountry. Soirée en tentes: entre 500m et 1000m de D+.
• Jour 4 : Retour sur Arêches avec petit passage et belles pentes à rider.
Les trips auront lieu entre mi février – jusqu’à avril (dates encore non définitives, à confirmer)
• Lundi 21 au jeudi 24 février
• Lundi 14 au Jeudi 17 mars
• Lundi 28 au jeudi 31 mars
• Lundi 4 au jeudi 7 avril
Tarif : 550€ pour 4 jours, tout compris hors transport.
- Thèmes :
- Beaufortain
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- Freeski
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- Ski