César du meilleur documentaire, finaliste aux Oscars, primé à Cannes dans le cadre de la sélection « Un certain regard », ce documentaire sorti en 2014 fait écho au parcours d’une vie, celle de l’immense photographe brésilien Sebastião Salgado venu du reportage, aussi signataire de projets engagés, auteur notamment de « Genesis », une « lettre d’amour à la planète », qui lui permit de retrouver foi en l’humanité après avoir couvert guerres, famines et exodes pendant cinquante ans. Un film coréalisé par Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado, le fils du photographe. A voir sur France télévision jusqu’au 14 avril.
Brésilien, installé à Paris, Sebastião Salgado, 78 ans, s’est fait le témoin des exodes, des famines et des guerres qui ont ravagé la planète. Des projets menés sur plusieurs années qui se sont traduits par des albums et des expositions qui ont fait dates. En 2000, sort chez Taschen « Exodes« . Un long travail sur les flux migratoires, tragiques conséquences des guerres mais aussi des dérèglements climatiques ; sècheresses ou inondations en chaine qui conduisent des millions de personnes à grossir les banlieues des villes d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie, avant d’échouer à nos portes. En 2014, c’est « La Main de l’homme », paru aux Editions de la Martinière, dans lequel le photographe révèle la grandeur de l’homme au travail, derrière la brutalité des conditions du monde ouvrier ou paysan. De cette quête il ne sortira pas indemme.
En 1994, déjà, ses reportages au Rwanda l’avaient bouleversé. Les couvertures de conflits s’accumulant, au fil des années il perd toute foi en l’humanité et cesse de travailler. Il craque. C’est un retour à la terre de sa famille qui va le conduire à se réinventer et à retrouver l’espoir. Avec sa femme et collaboratrice Lélia Wanick Salgado, il se lance dans une vaste entreprise de reboisement d’une région brésilienne aride, là même où se trouve la maison de son grand-père. En 1998, le projet se concrétise autour de la création Instituto Terra. Devant ses millions d’arbres plantés, au fil des ans, la nature va reprendre ses droits et guérir l’âme meurtrie de Salgado. En 2004, il se lance dans un énorme projet photographique « Genesis », ou la quête des paradis perdus, et part à la découverte de territoires vierges aux paysages grandioses, à la rencontre d’une faune et d’une flore sauvages. Un hommage à la beauté de la planète qui s’achèvera huit ans plus tard, en 2012, et se traduira, une fois de plus, par un livre superbe et des expositions dans les musées du monde entier. C’est ce long cheminement que son fils Juliano Salgado et Wim Wenders, le réalisateur des Ailes du désir, vont suivre dans ce film qui relève autant du documentaire artistique que du manifeste écologique. Une œuvre à découvrir en ligne et en libre accès , dès aujourd’hui, sur France Télévision. Jusqu’au 14 avril seulement.
L’exposition à voir : « Aqua Mater » de Sebastião Salgado
Exposées sous un immense pavillon de bambous de 1 000 m2 construit pour l’occasion par l’architecte colombien Simon Vélèz – un bâtiment inspiré des « malocas » indigènes amazoniennes – une quarantaine de photos en noir et blanc et en grand format, issues des innombrables voyages du photographe. De l’Amazonie à l’Islande, de l’Arctique au Sahara, Sebastiao Salgado a suivi le chemin de l’eau à travers forêts primaires, déserts, mers et cascades. Son message : alerter sur la fragilité de l’eau, ressource vitale menacée,
« Aqua Mater » jusqu’au 22 septembre sur le parvis du quartier d’affaires de La Défense, à Paris. Du mardi au dimanche de 10h à 19h (réservation recommandée). Entrée 16 euros (tarif réduit 14 euros, gratuit pour les moins de 6 ans)
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