Les fans des aventures de Fukamachi – photographe alpiniste enquêtant sur la disparition de George Mallory, parti vaincre l’Everest en 1922 – vont être doublement comblés ! Le film animé de Patrick Imbert, inspiré des cinq tomes du célèbre manga homonyme de Jirō Taniguchi et Baku Yumemakura, sort au cinéma ce mercredi 22 septembre, accompagné d’un superbe livre sur le making of, publié aux Éditions Guérin.
Le plus chanceux avaient pu en voir quelques images, lors de l’édition “online” du Mifa, Festival du film d’animation d’Annecy organisé du 15 au 31 juin 2020. Plus récemment, lors du dernier festival de Cannes, où il était présenté en sélection officielle, quelques VIP avaient eu le privilège de découvrir en avant-première « Le sommet des dieux », film d’animation de 1 heure 30 dirigé par le Français Patrick Imbert, dont c’est le premier long métrage en solo. Pour tous les autres – fans absolus d’un des monuments du manga que l’on doit à Jirō Taniguchi et Baku Yumemakura – pour ces milliers de lecteurs qui, un par un, ont dévoré les cinq tomes des aventures de Fukamachi, il aura fallu attendre plus de cinq ans avant que film soit enfin bouclé et programmé en salles le 22 septembre. Présenté en avant-première à Paris il y a quelques jours, nous avons pu découvrir avec quelques jours d’avance l’une des œuvres les plus attendues de la rentrée cinéma, que beaucoup guettaient au tournant.
S’attaquer à l’œuvre du légendaire mangaka Jirō Taniguchi, considérée par certains comme la plus belle introduction à l’univers du manga, et une magnifique invitation à découvrir l’histoire de l’alpinisme depuis un siècle, n’était pas une mince affaire. Entre 2000 et 2003, le maître japonais a publié une bande dessinée sur l’ascension de l’Everest : « Le Sommet des Dieux ». Adapté du roman très célèbre au Japon de Baku Yumemakura, le manga réparti en cinq tomes épais raconte comment Fukamachi, un photographe alpiniste, pense avoir trouvé l’appareil photo du Britannique George Mallory. Célèbre pour avoir, le premier, tenté l’ascension de l’Everest en 1922, il fut porté disparu lors de sa deuxième tentative, le 8 juin 1924, sans que l’on sache s’il était parvenu au sommet. La clef du mystère tient sans doute dans l’appareil. Mais celui-ci lui est dérobé. Fukamachi part donc à sa recherche.
Le teaser d’une minute diffusé l’année dernière ne levait pas le mystère, bien évidemment, et nous ne vous ferons pas l’affront de spoiler ce très beau long métrage à découvrir de toute urgence, mais disons que les amateurs de ce monument du manga assez inclassable ne seront pas déçus, si tant est qu’ils aient l’esprit ouvert. Car sans surprise, Patrick Imbert, à la réalisation et Magali Pouzol, au scénario, ont dû trancher sur bien des points. A commencer par le choix des couleurs – le manga étant en noir et blanc – et du trait, optant pour des décors précis pour un rendu réaliste. Délicat également, l’enregistrement des voix. Là, les réalisateurs ont écarté le studio pour des conditions réalistes, les acteurs étant en mouvement, pour donner une impression plus vivante.
Au final, un rendu assez classique mais empreint d’une certaine poésie qui rend hommage à l’œuvre originale. Fukamachi, Habu Jôji, Hase Tsuneo, l’Everest, George Mallory, tout y est. Sans oublier bien sûr son célèbre Kodak Vest Pocket, appareil qui pourrait être l’unique témoin du point le plus haut atteint par l’alpiniste britannique sur l’Everest en 1924, avec son camarade de cordée Andrew Irvine. Au final, un film captivant aux niveaux de lecture multiples, qui sonne comme un appel à l’aventure autant qu’à la réflexion dont l’une des qualités, et non des moindres, et de livrer un discours profond sur la quête de sens et la recherche de l’inconnu.
Le livre making of
C’est dans les coulisses de cette œuvre intense que s’est glissé Thomas Vennin, avec la complicité du réalisateur, Patrick Imbert. L’auteur de « La dent du piment », histoire de l’alpinisme publiée chez Guérin, en a tiré « Autour du sommet des dieux », un ouvrage de 176 pages richement illustré par les documents de travail des créateurs du film d’animation. De quoi raconter à la fois la genèse du film et la manière dont l’histoire (fictive) puise ses racines dans l’histoire (vraie) de l’alpinisme au XXe siècle.
Autour du sommet des Dieux
Guérins, Éditions Paulsen
Disponible à partir du 23 septembre
A tous ceux qui n’ont pas encore lu les cinq tomes du « Sommet des Dieux », publié en France publié par Kana dans une traduction de Sylvain Chollet, nous ne pouvons que leur conseiller de rattraper cette lacune en cliquant sur les couverture des tomes 1,2,3,4 et 5 ! Bonne lecture.
- Thèmes :
- Alpinisme
- Film d'animation
- Manga