C’est l’une des plus belles aventures jamais vécues lors de ce tour du monde à la voile en solitaire et sans escale : l’épopée du navigateur Yves Parlier. Parti en novembre 2000 depuis les Sables-d’Olonnes pour son 3e Vendée Globe, il s’imposera vite en tête devant Michel Desjoyeaux et Roland Jourdain, mais le 17 décembre 2000, il démâtera brutalement au beau milieu de l’océan Indien. Contredisant les médias annonçant son abandon, il va décider de réparer seul son mât et de continuer la course. Une histoire vraie, mise en scène par le réalisateur Pierre Isoard qui s’est inspiré du livre que le marin tirera de cette traversée épique. Un film à voir ou revoir absolument, à quelques jours du départ de la 10e édition du Vendée Globe. Disponible gratuitement en ligne, jusqu’au 30 décembre.
« L’extraterrestre », jamais le surnom gagné par Yves Parlier au fil des traversées n’aura été aussi approprié qu’en novembre 2000. Cette année-là, le navigateur s’apprête à disputer « l’Everest des mers » : le Vendée Globe. Quatre ans qu’il prépare cette course autour du monde à la voile, en solitaire, sans assistance ni escale. C’est la course de sa vie. Aussi le voit-on partir la rage au ventre. Très vite, il s’impose en tête, laissant derrière lui Michel Desjoyeaux et Roland Jourdain. Mais il va subir un démâtage en pleine mer, et entreprendre de le réparer lui-même pour finir la course, alors que tous, à commencer par ses proches, tentent de le raisonner et d’abandonner. Contre toute attente, il parviendra à rentrer à bon port, amaigri et affaibli, à l’issue de 126 jours, 23 heures et 36 minutes. Et même à s’imposer à la 13e place, quand cette année-là seuls 15 sur les 24 en lice boucleront la course.
Un long périple durant lequel il connaîtra la faim et parfois le désespoir et qui, à terre, fut suivi avec passion. A son arrivée, le 16 mars 2001, aux Sables-d’Olonnes, c’est en héros qu’il est accueilli et salué pour son courage, son ingéniosité et son sang-froid, marquant ainsi à jamais l’histoire du Vendée Globe.
Mise en scène par Pierre Isoard, l’aventure d’Yves Parlier – incarné à l’écran par Samuel Le Bihan – pêche certes par quelques approximations censées fluidifier le récit basé sur son livre, « Robinson des mers ». Mais le film se concentre sur l’essentiel de son parcours, et reste fidèle, visuellement, aux détails de son quotidien. On y voit ainsi le skipper réparer son mas brisé en deux avec une scie, de la résine, des ampoules, et un peu de fibres de carbone. Rongé par la faim, ses provisions épuisées, il va aussi apprendre à pêcher et reprendre enfin des forces. Au final, sans verser dans le sensationnalisme, le film joue la carte du récit intimiste, et offre une formidable leçon de résilience.
Le navigateur, qui n’a pas participé à la réalisation du film et ne l’a découvert qu’une fois terminé, affirme d’ailleurs l’avoir « adoré ». « Cela représente bien l’histoire que j’ai vécue, et ce que j’avais dans la tête », explique-t-il. « Celle d’un compétiteur à la pointe de la technologie et qui bascule dans l’aventure. Elle était tellement folle qu’ils n’ont pas osé raconter l’échouement de mon bateau et la manière dont je l’en ai sorti. Ils trouvaient que cela ferait trop ! ».
Photo d'en-tête : High Sea Production- Thèmes :
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