Un jour, Ivy, Karen, Christina ont bravé tous les dangers pour parcourir les États-Unis à bord des trains de marchandises qui traversent le pays, tel de gigantesques serpents de fer. Elles les attendent, cachées dans des fourrés, dormant sous les ponts des autoroutes. Elles mènent une vie de hobos, de vagabonds. Le réalisateur français Arno Bitschy a suivi le quotidien de ces femmes libres, disciples de Kerouac. Un passionnant documentaire de 77 minutes.
Figure de la rébellion solitaire, refusant tout système, le « hobo », est un personnage mythique, dont le quotidien, magnifié par l’écrivain américain Jack Kerouac, auteur du mythique « Sur la route », a inspiré plus d’une génération à prendre la route depuis les années 60. Ou plutôt le rail, à l’image des ouvriers itinérants frappés par la Grande Dépression qui se déplaçaient seuls à bord des trains pour vendre leur force de travail à travers le pays.
Endossant un temps les habits rapiécés du « hobo », Ivy, Karen, Christina, trois filles en quête de liberté au coeur de « This train I ride », documentaire de 7è minutes, ont entrepris de voyager clandestinement. Avec pour tout bagage un baluchon, un sac de couchage et une bonbonne d’eau, elles se sont lancées dans un voyage au long cours. Chacune a ses raisons. Fuir une vie de banlieue étriquée, surmonter un traumatisme d’enfance. Chacune trimballe son histoire, toujours poignante. Le réalisateur français Arno Bitschy a suivi ces trois jeunes marginales dans le mode de vie nomade, et extrême, qu’elles se sont choisi.
Un film rare, remarquablement tourné – dans des conditions qu’on imagine difficiles – et dont on appréciera aussi la bande son, composée par Warren Ellis, compositeur et musicien australien, (Nick Cave and the Bad Seeds, The Dirty Three).
« This train I ride », film de Arno Bitschy, Production Les films du balibari en coproduction avec Napa Films, France, 2020
Photo d'en-tête : Les films du Balibari