Il aura fallu cette semaine un sms à sa femme, disant que c’était la fin de sa belle aventure avec les montagnes – entendez les sommets de 8000 m – pour qu’on commence à croire que le légendaire Denis Urubko avait vraiment décidé de mettre un terme à ses expéditions vers les plus hauts sommets du monde. Sage décision ou … simple pause avant la prochaine expédition ? Tout est possible.
Pour les néophytes, le russo-polonais est l’un des deux sauveteurs d’Élisabeth Revol sur le sur le Nanga Parbat en janvier 2018. Un exploit qui n’avait alors étonné personne dans le monde de l’alpinisme où celui que l’on surnomme le Saint-Bernard de l’Himalaya, est aussi respecté pour ses premières dans l’Himalaya que pour sa générosité et son courage. Or, après plusieurs incidents et notamment des avalanches, Denis Urubko n’a pas atteint cette semaine le sommet du Broad Peak, cime de 8 047 m dans le Karakoram (Pakistan). Cette expédition annoncée comme sa dernière de ce type pourrait bien marquer un tournant pour la légende de l’alpinisme.
Si tous, de la Fédération russe d’alpinisme, en pensant par ses fans qui suivent chacun de ses exploits, le félicitent et lui souhaitent bonne chance dans ses futurs projets, qui sait s’il ne se laissera pas tenter à nouveau par un 8000 m ? L’avenir le dira.
En attendant, on reverra avec plaisir cette interview diffusée en 2016, en deux parties et en anglais seulement (sous-titrée en italien). Denis Urubko y revient notamment sur ses débuts en montagne, images d’archives à l’appui. Celui qui fit ses débuts dans le Caucase, où la lecture de « Solo : Nanga Parbat » de Reinhold Messner l’a incité à rejoindre l’école d’alpinisme de l’armée soviétique, l’homme qui depuis sa rencontre avec Simone Moro a enchaîné tous les 8000 sans oxygène et ouvert de nouvelles voies sur le Broad Peak, le Manaslu, le Cho Oyu et le Lhotse, pour ne citer que ces exploits, cette figure mythique de l’alpinisme, se montre sous un jour plus doux et parle, déjà, de donner la priorité à sa famille et de s’attaquer à des ascensions plus basses et plus techniques. Il avait alors 43 ans. Il en compte 47 aujourd’hui et n’a plus rien à prouver.
Ceux qui maîtrisent la langue de Dante, pourront également lire les deux ouvrages écrits à ce jour par Denis Urubko.
Photo d'en-tête : Denis Urubko- Thèmes :
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