330 km, 24 000 m de D+, près de 70 heures de course et… une « lettre de menace » remise en main propre au vainqueur, François D’Haene, accusé de tricherie : tout est plus hors normes que jamais cette année sur le Tor des Géants. Une course que le champion courait pour la première fois et qui ajoute une autre dimension à un palmarès déjà immense.
C’était le grand favori. Et il n’a pas déçu. Ce matin à 7h08, le Français François D’Haene est arrivé au bout du TorX330, ou Tor des Géants le bien nommé, en 69 heures 8 minutes et 32 secondes. Une course hors norme de plus de 330 km organisée dans la Vallée d’Aoste, en Italie.
Dire que pour sa première participation à ce trail XXL le quadruple vainqueur de la mythique UTMB y était attendu est un euphémisme. Après deux ans d’absence des sentiers, suite à une lourde blessure à la cheville, et des résultats décevants sur la Hardrock cet été dus sans doute à une virus, François D’Haene s’attaquait à un énorme morceau. Le tour de la vallée d’Aoste, 330 km (24 000 m de D+) plus du double de ce qu’il avait l’habitude de faire quand il court l’UTMB, la Diagonale des Fous ou d’autres 100-mile, et encore plus en termes de dénivelé.
Mais l’athlète de 38 ans s’y était plus préparé que jamais, ajoutant à son entraînement habituel un gros travail sur la gestion du sommeil. Et cela a été payant. On ne peut que s’en réjouir, s’incliner devant sa performance magistrale et y voir le retour qu’on attendait tant.
De quoi le projeter plus encore sous les feux des médias. Mais aussi de ses concurrents bien sûr. Certains, comme le Français Beñat Marmissolle (vainqueur de la Diagonale des fous 2022, 2e à la Hardrock 2023), arrivée à 11h10 en 2e position après 73:10:18 de course, y ont sans doute vu un challenge supplémentaire. Mais d’autres, comme Martin Perrier, semblent l’avoir vu autrement. Ce traileur français résident suisse, toujours dans la course, actuellement en 3e position, s’est fendu d’une « lettre de menace » remise en main propre par un tiers à François D’Haene pendant la course, l’accusant d’être accompagné de pacers, pratique autorisée sur certains courses, notamment américaines, mais formellement interdite sur le Tor.
Accusations que l’équipe du coureur d’Arêches-Beaufort a formellement démenties. De quoi gâcher une très belle victoire et entacher une course décidément pleine de suspens. Un sacré coup au fameux « esprit trail ».
Article mis à jour le 11 septembre 2024, à 11h23.
Photo d'en-tête : Carolina Valsecchi Gillmeister / TorX