330 km, presque 25000 m de dénivelé positif… cette année François d’Haene voit grand, très grand même : rien moins que le Tor des Géants, organisé du 8 au 14 septembre dans le Val d’Aoste. Nul doute que le quadruple vainqueur de l’UTMB et de la Diagonale des fous va être très attendu à Courmayeur. Car depuis quelques années les Français ont peine à s’imposer tout en haut du podium d’une épreuve de trail parmi les plus éprouvantes qui soit.
Il l’avait laissé entendre il y a quelques mois, il vient de le confirmer hier par un post sur son compte Instagram : François d’Haene sera au départ du Tor des Géants à Courmayeur. « C’est le moment des vœux, alors je vais en formuler un et vous le partager », écrit-il. « C’est le souhait de faire quelque chose d’assez fou / quelque chose de grandiose mais de très long : le plus grand que j’ai jamais tenté en course. Une boucle magique en Italie qui s’appelle le @tordesgeants avec 330km et presque 25000m de dénivelé positif. Cela sera si j’y parviens un des ( très) grands objectifs de cette saison ….
2024 c’est parti ».
Un pari audacieux comme on les aime et qui est tout à l’honneur du traileur quand on sait combien 2023 a été difficile pour lui. Marqué par une grosse blessure cette année-là, on ne l’a revu sur les sentiers qu’en novembre dernier à l’occasion de la Diagonale des fous (165 kilomètres pour 10 210 mètres de dénivelé positif sur l’île de La Réunion). Une épreuve qu’il connaissait bien pour l’avoir remportée en 2013, 2014, 2016 et 2018, mais où il n’a fini que 8e.
En s’engageant sur une distance plus longue encore, 330 km à travers le Parc national du Grand Paradis et le Parc régional du mont Avic, il sort définitivement de sa zone de confort. Car si on l’a déjà vu sur de très grands formats lors de tentatives de Fastest Know Time records (notamment aux Etats-Unis, sur le John Muir Trail, 359 km et 14630 m + ou sur le Pacific Coast Trail ), l’approche en compétition sur le Tor des Géants, compétition associant longue distance et autonomie, sera totalement différente.
Dans ces conditions, nul ne sait s’il parviendra à bien gérer le sommeil et la nutrition, mais il est certain que ce coureur très rapide sera très attendu cette année. Car si son compatriote Olivier Romain a frôlé la victoire l’année dernière (2e en 69:49:38, derrière l’incontournable Franco Colle, 1e en 66:39:19 ), il faut remonter à 2015 pour voir un Français tout en haut du podium. Patrick Bohard avait alors remporté la course, mais en 80:20:35, bien loin du record à battre détenu depuis 2021 par l’Italien Franco Collé (64:43:57).
Photo d'en-tête : Salomon