Sorti en salle en 2016, le documentaire « Free to Run » (Libre de courir), racontait la fabuleuse épopée de la course à pied, acte marginal et militant devenu passion universelle. Trois ans plus tard, le réalisateur, Pierre Morath, retrace dans un ouvrage l’histoire de ses sept années d’enquêtes.
Qui aurait pu parier qu’un film sur la course à pied rencontre un tel succès? Aujourd’hui, le film du Franco-Suisse Pierre Morath est pourtant distribué dans une vingtaine de pays et il s’inscrit comme une référence dans l’histoire de ce sport devenu immensément populaire.
Il est vrai qu’à sa sortie, le 13 avril 2016, les spectateurs découvraient, sidérés, que courir pour le plaisir, en dehors des stades, avait longtemps été considéré comme un acte subversif. Honnis par les Fédérations d’athlétisme, incompris de leurs contemporains, ces coureurs libres n’avaient pas plus leurs places sur les routes que sur les chemins.
Pire encore, on y apprenait que les femmes étaient cantonnées à des distances frustrantes. Pas plus de 800 m jusqu’aux années 1960 et pas plus de 1 500 m jusqu’au milieu des années 1980. Certes dès 1967 l’Américaine Kathrine Switzer défrayait la chronique en s’imposant comme la première femme à courir, avec dossard, un marathon, celui de Boston. Mais le premier marathon féminin ne devait apparaître aux Jeux Olympiques que plus de 15 ans plus tard, le 5 août 1984.
En Suisse, cette histoire de la course à pied depuis les années 1960 jusqu’à son apogée dans les années 1990, rencontre un grand succès lors de sa sortie en 2016. En France, « Free to Run », est salué par la critique et devient une œuvre culte, mais le film reste malheureusement peu vu, faute d’une bonne distribution en salle.
La publication aux Editions Arthaud de l’ouvrage de Pierre Morath, ex athlète de haut niveau devenu journaliste et documentariste, devrait permettre à un plus large public de se plonger dans les coulisses de sept ans d’enquête. Depuis l’Oregon, aux États-Unis, considéré comme le berceau du joggging, jusqu’à Marvejols, en Lozère, où dans les années 60 Noël Tamini, créateur de la revue internationale de course à pied Spiridon, s’est imposé comme l’apôtre de la course à pied libre.
« Free to Run », de Pierre Morath. Editions Arthaud, 19€90.
Photo d'en-tête : ©Editions Arthaud- Thèmes :
- Jeux Olympiques
- Marathon
- Ultra Trail